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Au revoir Jesús. « Une lumière a resplendi »

Entrée en prière

Nous nous retrouvons ce soir pour célébrer ensemble, Jésus, celui de Galilée.
Et pour célébrer ensemble, « avec » Jesús, celui du pays basque espagnol, arrivé à Paris il y a un peu plus de cinquante ans, et qui s’apprête à retourner vers sa terre natale.

Nous avons retenu des textes bibliques du jour, l’invitation à l’ouverture et à la liberté.
Invitation à l’ouverture, celle que nous entendrons du prophète Isaïe reprise par saint Matthieu, à sortir de l’entre-soi pour aller vers l’universel.
Invitation à la liberté, celle de Jésus, en reprenant la mission de Jean Baptiste, pour annoncer la proximité du Royaume des Cieux.

Mais ouverture et liberté, aussi parce que ces mots nous semblent bien qualifier ce que « notre » Jesús, le Basque, nous a appris pendant tout le temps partagé avec notre communauté à Saint-Merry :

  • Invitation insistante à sortir du connu de nos zones de confort, pour nous ouvrir à la nouveauté de l’inconnu
  • Invitation persistante à nous libérer des cadres et des codes habituels d’interprétation du message biblique pour nous pousser aux frontières de notre savoir et, comme nous y invite Ézéchiel, à « manger le rouleau », à incarner la Parole jusqu’à ce qu’elle devienne notre propre chair.

Commençons donc ensemble notre célébration, au nom de Jésus-Christ, pour dire ensemble MERCI de tous les déplacements vécus et partagés avec « notre Jesús », celui arrivé un jour il y a cinquante ans, du Pays Basque.

Elena L.

Première Lettre de saint Jean (3, 22 – 4, 6)

Bien-aimés,
Quoi que nous demandions à Dieu, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements, et que nous faisons ce qui est agréable à ses yeux. Or, voici son commandement : mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ, et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, et Dieu en lui ; et voilà comment nous reconnaissons qu’il demeure en nous, puisqu’il nous a donné part à son Esprit.

Bien-aimés, ne vous fiez pas à n’importe quelle inspiration, mais examinez les esprits pour voir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de faux prophètes se sont répandus dans le monde. Voici comment vous reconnaîtrez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui proclame que Jésus Christ est venu dans la chair, celui-là est de Dieu. Tout esprit qui refuse de proclamer Jésus, celui-là n’est pas de Dieu : c’est l’esprit de l’anti-Christ, dont on vous a annoncé la venue et qui, dès maintenant, est déjà dans le monde. Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu, et vous avez vaincu ces gens-là ; car Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde ; voilà pourquoi ils parlent le langage du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu ; celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas. C’est ainsi que nous reconnaissons l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.

Chant

Photo by Mike Labrum on Unsplash

Nada te turbe : Taizé. Musique J. Berthier – Texte sainte Thérèse d’Avila

Nada te turbe, nada te espante,
Quien a Dios tiene, nada le falta,
Nada te turbe, nada te espante,
Solo Dios basta.

Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie
Qui a Dieu ne manque de rien
Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie
Seul Dieu suffit.

Alléluia

Ta parole, Seigneur, est lumière, Gloire et Louange à Toi !
Ta parole aujourd’hui nous libère, Gloire et louange à Toi !
Ta parole, aujourd’hui, nous fait vivre, Gloire et Louange à Toi !

Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (4, 12-17, 23-25) :
“une lumière s’est levée”

Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe :
Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations !
Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.

À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »
Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.
Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit.
De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.

Une lumière s’est levée. Photo T. Trapan sur Unsplash

Commentaire

Toutes les eucharisties sont des eucharisties d’au revoir. Ainsi fut la première ; celle‑ci aussi. Mais ce n’est pas pareil. Les textes d`aujourd’hui nous renvoient à une dimension de notre foi fondamentale : l’universalité. Ce n’est plus une évidence. Les premiers chrétiens ont eu du mal à sortir du cercle juif. Nous aussi, nous avons du mal à sortir de nos cercles habituels. Mais c`est un critère de notre foi : être capables de témoigner  hors de nos cercles connus, de nos habitudes.

J’aime cette anecdote de Michel Serrault interviewé par un journaliste : « Êtes-vous chrétien ? – Oui. – Et vous le dites ? – Non, je préfère qu’on le devine ! »

Donner raison de notre foi quand l’occasion se présente, à Zabulon et à Nephtali, dans des territoires et dans des domaines qui sont étrangers à la foi. Ce n`est pas cela qui manque. Dire jusqu’à quel point et comment le Christ nous accompagne et est, pour nous, une référence fondamentale qui nous aide à discerner, dans la vie, le chemin qui mène à Dieu et aux hommes.

Jesús Asurmendi

Jesús à l’Arc-en-Ciel, session Psaumes

Chant : Il faut partir le temps nous presse

Paroles : Groupe Chant Saint-Merry – Musique : L. Boldrini

Il faut partir le temps nous presse
Hors des temples et de nos maisons,
Dieu nous offre aussi sa tendresse,
Il est présent où nous allons (bis).


Gens des attentes, levons-nous
L’étoile à Jésus nous conduit.
Préparons-nous au rendez-vous,
Guidés au souffle de l’Esprit.

Gens des voyages, témoignons,
Sans pain, sans argent, sans bâton,
En toutes langues de la vie
Chantées au souffle de l’Esprit.

Gens des rencontres imprévues,
Quand Emmaüs nous réunit
Le pain nouveau nous est rompu,
Partage au souffle de l’Esprit.

Prière d’actions de grâce durant la préface

Cher Jesús,
Il y a un moment où on croise le chemin de quelqu’un qui vous fait bouger. Cela arrive même dans la religion catholique. Quand j’arrivais à Saint-Merry et que tu célébrais, alors je me disais, tiens ça va être intéressant, je sais qu’on va me parler pour de vrai. Et puis ça pouvait être drôle – personne me m’a fait rire comme toi sur un commentaire de texte, voire une préface, et quelle meilleure façon de faire passer certains mots qu’avec le rire. Quand j’arrivais à une préparation de messe et que c’était toi qui étais en charge, je me disais, on ne va pas tourner autour du pot, je vais apprendre quelque chose, et puis si j’ai quelque chose à dire, je pourrai aussi le dire. Alors bien sûr tu vas me manquer, tu vas nous manquer avec ton irascibilité et tes avis tranchés. Mais c’est plus facile de s’orienter avec des avis comme ceux-là, qui savent d’où ils parlent et où ils vont. Ils autorisent davantage que le consensus mou : tu es le contraire de ça, et c’est formidable.
Mais peut-être qu’il vient un moment où la langue maternelle et un pays manquent : je te souhaite d’y être bien parmi les tiens.
Avec toute mon amitié,

Valérie LP

Célébration du lundi 3 janvier 2022, photo M. Micheau

Jesús,

Merci de ta présence dans ma vie et dans la vie de ma famille, comme un grand frère, souvent en colère, mais sur qui on peut compter, toujours prêt à nous aider sur le chemin.

Prêtre dévoué à notre communauté. Vraiment dévoué, comme un curé de paroisse devrait l’être. Baptême et éveil à la foi de nos enfants avec toi et Sylvie, et les week-end à Senlis, puis  le groupe baptême, en présence puis par téléphone.
Tu présides des célébrations.
Tu conseilles.
Tu acceptes nos invitations ! Ça, c’est du dévouement !

Un pasteur, comme le berger qui fait avancer le troupeau en prenant soin de chacun, parfois sans ménagement ni délicatesse, mais toujours pertinent, persévérant, patient, péremptoire, exigeant, bougon, droit, au service des textes. Tu nous as proposés le chemin de la pensée, de la connaissance. Toujours disponible. Mais aussi confrontant sur la fraternité́, la justice, le partage. Là, tu nous a fait découvrir qu’il faut oser le don, une belle jouissance de la vie ! MERCI.

Et puis ce thème de la brebis perdue. Tu dis : « faut aller la chercher, allez, vas-y » et moi de répondre : « je ne suis pas capable, je n’ai pas les connaissances » et toi: « allez ouste, au CIF ! » Oser comprendre, oser croire et oser dire.
Pour ce compagnonnage, merci. Il y a 14 ans, nous t’avons rencontré à un carrefour, à partir de là, nous avons fait un bon bout de chemin côte à côte. Depuis quelque temps, le chemin est complexe, un autre carrefour s’impose et nos compagnonnages vont prendre d’autres formes.

L’Espagne n’est pas loin, mon frère. On va se revoir.
MERCI.

Lucie B.

Le micro est ouvert pour de nombreuses autres actions de grâce.
Un long geste de la paix partagée, une demande de pardon émouvante

Chant après la communion

Appelés par le Christ – Paroles et Musique : Maurice Roger

Appelés par le Christ à semer l’espérance
Faire entendre sa voix aux hommes d’aujourd’hui,
Envoyés par le Christ aux chemins de l’alliance,
Devenons ses témoins, prophètes de la vie.


Ta Parole illumine, elle éclaire nos pas
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton corps
Avec elle on chemine, force dans nos combats
Messagers de l’Evangile, fais de nous ton corps.

Dans le pain du partage, tu nous donnes ta vie,
Serviteurs de ton Église, nous sommes ton Corps.
Tu fais de nous des frères donnés pour porter fruit,
Envoyés à tous les hommes, fais de nous ton Corps.

Aux carrefours du monde, dans nos rues, nos quartiers
Serviteurs de ton Église, nous sommes ton Corps
Annonçons la nouvelle : Christ est ressuscité
Envoyés à tous les hommes, fais de nous ton Corps.

Prise de parole de Javier et Koldo, prêtres espagnols amis de Jesús

Aujourd’hui, nous célébrons ici l’amour de Dieu. Parce que Jesús Marie est venu à Paris, non par plaisir ou par désir, mais parce qu’un jour il a décidé de donner sa vie à l’amour de Dieu, par la médiation de l’Église. Jesús Marie n’est pas venu à Paris par sa volonté, ou par son plaisir… mais en suivant la volonté de Dieu.
Jesús est né, a grandi et a développé sa foi dans le diocèse de Pampelune… mais Dieu a décidé qu’il donnerait plus de 50 ans de sa vie à ce diocèse de Paris. Ici Dieu lui a donné des frères : à l’université, en prison… et surtout dans cette communauté de Saint-Merry.

Il est vrai que Jesús Marie a toujours été très critique envers l’Église. Mais il a toujours été critique envers lui-même, envers ses amis… même envers cette communauté. Seulement on critique ce qu’on aime.

Maintenant, une nouvelle étape commence. Il retourne à sa terre, à ses racines familiales, aux racines de sa foi. Dans son diocèse, nous l’accueillons comme un frère et nous l’accompagnerons dans ce moment de sa vie où il arrive fatigué, blessé par la vie… là, il aura toujours le soutien de ses frères.
Là, il trouvera toujours une main sur laquelle s’appuyer, une main pour l’aider à marcher…

Remerciements au nom de la Communauté

Tout d’abord, Jesús, désolés, notre petite intervention va dépasser les mille signes fatidiques, limite qui t’est très chère, comme beaucoup le savent !

Au nom de la nouvelle équipe élue (du « Comité Central » comme tu aimais à l’appeler) et pour toute la communauté, nous tenons à te dire :

MERCI pour ton immense connaissance des textes et leur remise en contexte.
MERCI pour ta parole de foi exigeante qui nous a emmenés au cœur de la Parole… comme le dit le célèbre chant.
MERCI pour ta parole tranchante qui nous a souvent poussés hors de nos sécurités.
MERCI pour tes coups de gueule contre l’injustice ou contre les uns ou les autres ; nous ne garderons pas de toi, l’image d’un « tiède ! ».
MERCI pour tes prières eucharistiques ancrées dans l’actualité du monde dans un langage vert bien à toi.
MERCI pour ta longue disponibilité à la communauté et ton accompagnement pour la Pastorale des enfants : baptême, premières communions, éveil à la foi.
MERCI pour ton engagement pour l’écologie, comme lors de la COP21, des « prières pour la terre » et des « jeûnes pour le climat ».
MERCI pour les sessions à l’Arc-en-ciel sur les psaumes, l’apocalypse, les prophètes, et tant d’autres ! Où tu savais allier connaissance, pédagogie et contrepoint artistique.
MERCI pour les formations du dimanche matin, où nous avons découvert tant de livres et précisé tant de notions.
MERCI pour le guide hors pair que tu as été pour ceux qui ont eu la chance de te suivre en Terre Sainte, en Iran ou en Éthiopie.

Pour tout cela, Jesús, tu garderas une place spéciale dans nos mémoires et dans nos cœurs.

Maintenant, tu retournes en Espagne : n’oublie pas le français, n’oublie pas nos visages ! Peut-être, au moment « rituel » où tu fumes ta pipe, le soir, verras-tu l’un ou l’autre de ces visages dans les volutes de ta fumée ?

Pour t’accompagner, la communauté a voulu t’offrir un album qui témoigne des liens tissés pendant 40 ans.

Bernadette C. et Michel M.

Jesús découvrant l’album avec les contributions de la Communauté

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