Église, qu’as-tu fait de ton concile ?

«Église, qu’as-tu fait de ton concile ? ».
C’était en 1985. Dans un livre des éditions Centurion, le P. Henri Denis s’interrogeait sur la méconnaissance de l’héritage conciliaire et sur son application inégale ou frileuse, en France et ailleurs. Il avait participé à Vatican II en tant qu’expert auprès de l’archevêque de Lyon, le cardinal Pierre Gerlier, et contribué à la rédaction de deux textes fondamentaux : la constitution dogmatique Lumen Gentium, pilier du renouveau ecclésiologique, et le décret sur les prêtres, Presbyterorum ordinis.
Tout au long de sa vie (1921-2015), il n’a cessé de promouvoir l’aggiornamento conciliaire, ce printemps de l’Esprit, face aux raidissements hiérarchiques et aux tentations d’un retour en arrière. En 2006, il fut profondément choqué, avec beaucoup d’autres, par les concessions faites aux transfuges de la Fraternité intégriste Saint-Pie-X, en matière de liturgie et, encore plus, au sujet de la fidélité au Concile.
La note dactylographiée et signée avec les initiales « H. D. », qu’un ami vient de nous adresser, reflète ces préoccupations. Nous la publions, car bien des années après elle pose avec acuité des questions toujours actuelles sur la fidélité à Vatican II, le rôle de la hiérarchie ecclésiastique et la place du peuple des croyants.

P. P.

Principe de non contradiction

On ne peut pas, en principe, vouloir quelque chose et son contraire
On ne peut pas vouloir le CONCILE et son contraire.
On ne peut pas…

passer par dessus leur tête pour réintégrer sans aucune exigence les lefebvristes sans Lefebvre

permettre à des intégristes « repentis » des célébrations en latin, sans aucun souci d’évangélisation

découvrir la vertu épiscopale dans la silencieuse acceptation de décisions romaines que l’on récuse au fond de soi-même

faire passer l’obéissance au Magistère avant tous les autres critères de vérité

demander un assentiment religieux à toute doctrine formulée par le Magistère

ramener le sens de la foi à la simple obéissance à la Hiérarchie

insister pour considérer le prêtre comme revêtu d’un sacerdoce différent non seulement en degré mais en nature

maintenir dans le gouvernement de l’Église des méthodes proches de la monarchie absolue

soupçonner gravement certains membres de l’Église en exigeant d’eux – quelque fois après de nombreuses années de service – un serment de fidélité.

H.D.

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