Après deux mois d’existence de « Saint-Merry Hors les murs »,
un temps de rencontre était nécessaire pour diffuser à tous le maximum d’informations sur la vie de la communauté et ouvrir un large dialogue. Regards sur cette assemblée.
Ce 4 mai, quelque 110 personnes se réunissent en Zoom pour un temps d’information très attendu, balayant l’histoire de la crise à Saint-Merry, et les épisodes traversés par cette communauté qui continue de vivre malgré les blessures. L’essentiel de ces deux mois passés ‘hors les murs’ est présenté par les membres du « comité de pilotage » élargi : nous essayons de maintenir un dialogue avec l’Église en espérant une réponse de l’archevêque – des communautés nous accueillent à Pâques, puis à la Pentecôte – une association est en cours de constitution – mais surtout, la refondation doit se construire, et des groupes de travail mobilisent en interne et en externe…
Puis vient le temps du débat entre petits groupes de 10 répartis instantanément (merveille de la technique) : « Quelles pistes essentielles pour l’avenir ? Quelles propositions à formuler ? »
Enfin échange général qui souligne aussi des interrogations fortes : entre nomadisme et enracinement, des enjeux qui vont au-delà de nous…
Et la rencontre s’achève par un envoi que nous souffle Jean Debruynne :
«… Sortez, gens du peuple de Dieu !
Vous êtes le peuple en mouvement, étrangers jamais fixés,
gens de passage vers la demeure d’ailleurs.
Sortez, gens du peuple de Dieu ! Allez prier plus loin.
La tendresse sera votre cantique, Jésus sera votre parole, la vie sera votre célébration.
On vous attend dehors, gens du peuple de Dieu ! Et je vous dis : Dieu sort avec vous. »
Deux heures bien menées, un moment de communion dans cette aventure
où nous sommes tous engagés… mais pas seuls !
Anne René-Bazin
Relativement récente dans le Centre Pastoral (j’y suis depuis 2016), j’ai été très bien accueillie, et très vite j’ai fait connaissance avec un bon nombre de personnes que je considère aujourd’hui comme amis. Le diktat de l’archevêque nous a fait partir en résistance, dans une fausse clandestinité, et les réunions Zoom ont « révolutionné » nos habitudes. J’y ai découvert beaucoup de personnes, grâce à l’affichage des noms sur les visages. Chaque rencontre nous a permis de mieux nous connaître, et surtout de nous écouter.
Les règles qu’impose Zoom à la communauté produisent cette écoute. L’assemblée du 4 mai en a été un bel exemple : elle était structurée, très bien préparée, très bien animée. Nous avons pu avoir des informations dont nous sentons la fiabilité, nous avons pu nous exprimer sur nos attentes, sur notre futur. J’en suis sortie pleine d’espoir. Notre Communauté existe bien, ses fondamentaux se retrouveront quelque part, nous ne savons ni où, ni comment pour l’instant, mais nos liens sont trop forts pour disparaitre. Merci à tous et en particulier à l’équipe de pilotage.
Elisabeth Descours
Grande joie de voir tous ces visages sur l’écran de mon ordinateur, certains souvent revus lors des partages autour de la Parole, le dimanche, depuis plus de deux mois, et d’autres pas croisés depuis longtemps. Je lis tout en bas qu’il y a 111 connexions, alors je regarde ceux qui sont à deux à l’image, pour essayer de calculer. 120 ? 130 ?
L’animation est menée à un très bon rythme ; beaucoup d’informations concises et précises nous sont partagées avec dynamisme par les uns et les autres, jusqu’au moment magique où je me retrouve en salle 2 virtuelle avec huit autres personnes, certaines que je connais déjà bien, deux autres que je découvre, pour un partage de fond. La simplicité et la richesse des échanges en petit groupe laisse place à une série de questions libres en grand groupe reconstitué en un éclair (vive la technique, quand elle marche !).
Convivialité de la rencontre, pertinence des informations présentées, fraternité des échanges : à vous faire souhaiter le renouvellement de l’exercice chaque trimestre. Mais quelle idée a eu cet archevêque d’essayer (vainement) de saborder une communauté aussi active et vivante !
Blandine Ayoub
J’ai vécu avec bonheur le moment du « faire ensemble, faire communauté » pendant notre rencontre du 4 mai… Accueillir ce qui m’est donné. Je n’ai pas choisi les 130 visages qui apparaissent sur l’écran et qui me partagent leur sourire, ainsi que leur envie de faire vivre Saint-Merry Hors-les-Murs. Soudain je n’ai pas choisi de me retrouver dans la salle 8 avec six autres personnes qui dialogueront 8 minutes. Savoir RECEVOIR pour faire communauté. Une communauté se reçoit des autres, d’un Esprit qui vivifie et nous remet au service de… Et cela est apaisant et fécond.
… Partager ce que je peux donner. L’accueil n’est pas anesthésie ni irresponsabilité. Il est invitation à puiser en moi ce que peux partager. Des phrases succinctes fusent. Des idées nouvelles ou très anciennes sont partagées. Et j’apprends à oser partager ce qui m’habite pour le mettre à disposition de la construction du vivre ensemble, du faire communauté. Les visages des autres m’invitent à oser dire un peu de moi-même, non pour imposer une réponse mais pour nourrir ce qui deviendra notre message… Et cela me construit et me fait grandir.
Guy Aurenche