Quatrième dimanche de l’Avent – Seigneur, garde-nous en attente, pour nous ouvrir aux signes de demain, pour une vraie présence au monde.
Ce monde que par nous, tu fais tien.
Entrée en prière
Mannick – Qu’est ce qu’il m’arrive ?
Accueil
Bonsoir à tous, en ce 4e dimanche de l’Avent, en ce premier week-end des vacances, en cette dernière rencontre en visio de l’année 2022.
Nous nous sommes beaucoup déplacés pendant l’Avent : nous avons marché à la lumière du Seigneur, nous avons rejoint Jean-Baptiste sur les rives du Jourdain. Oui, nous avons préparé le chemin de Celui qui vient.
C’est à une autre sorte de déplacement, plus intime, que l’Évangile nous convie. Celui qui s’opère dans le cœur de Joseph pour accueillir le Fils de Dieu.
Lui qui avait comme projet banal et merveilleux d’épouser celle qu’il aimait et dont la vie est bouleversée par ce qui arrive à sa promise, puis par le contenu d’un songe… Une histoire d’amour qui aurait pu tourner autrement s’il n’avait pas su accueillir le signe/les signes envoyés par le Seigneur.
Bien sûr, nous ne sommes pas naïfs et il ne s’agit pas pour nous, hommes et femmes du XXIe siècle, de croire n’importe quoi, de voir la main de Dieu dans les choses insignes justement.
Pour autant, restons en attente pour nous ouvrir aux signes de demain, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Bénédicte I.
Introduction à Isaïe
Le texte de Isaïe qui va suivre, a été écrit vers 735 av. J.-C. À cette époque le royaume de David est divisé en deux, au nord la Samarie, au sud Jérusalem. À Jérusalem un jeune roi de la dynastie de David vient d’accéder au trône, Acaz.
Le petit royaume d’Acaz est coincé entre deux grands rivaux, d’un côté le puissant empire Assyrien, de l’autre les petits royaumes de Samarie et de Syrie qui voudraient bien renverser Acaz pour le remplacer par un allié.
Acaz est terrifié par la situation. Isaïe l’invite à faire confiance en Dieu qui, indirectement lui a promis une descendance, en promettant à David que sa descendance ne s’éteindrait jamais. Isaïe en est certain, Dieu reste fidèle.
Mais le jeune roi en plein désarroi a déjà rompu l’Alliance avec Dieu en sacrifiant son premier fils à une idole, alors que les Assyriens étaient aux portes de Jérusalem et il compte demander l’appui de l’empereur Assyrien.
Isaïe y voit une manifestation supplémentaire de l’absence de confiance au Seigneur.
C’est là qu’Isaïe prononce les paroles que nous allons entendre maintenant. La promesse, c’est un nouvel enfant « Dieu avec nous ».
Claire B.
Lecture du livre du prophète Isaïe (7, 10-16)
En ces jours-là, le Seigneur parla ainsi au roi Acaz : « Demande pour toi un signe de la part du Seigneur ton Dieu, au fond du séjour des morts ou sur les sommets, là-haut. » Acaz répondit : « Non, je n’en demanderai pas, je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. » Isaïe dit alors : « Écoutez, maison de David ! Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu ! C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la vierge est enceinte, elle enfantera un fils, qu’elle appellera Emmanuel (c’est-à-dire : Dieu-avec-nous). De crème et de miel il se nourrira, jusqu’à ce qu’il sache rejeter le mal et choisir le bien. Avant que cet enfant sache rejeter le mal et choisir le bien, la terre dont les deux rois te font trembler sera laissée à l’abandon. »
♫ Chant : Préparons le chemin du Seigneur
Préparons le chemin du Seigneur,
Il n’est plus loin, aplanissons sa route
Préparons le chemin,
Il est celui qui vient pour changer notre cœur
Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (1, 18-24)
Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse.
Résonance
Avec cet Évangile de Matthieu, pour ma part, je découvre en quelque sorte « l’annonce faite à Joseph ».
Même si, comme pour Marie, il est question de l’Ange et de l’Esprit, tout cela s’organise pour dévoiler le côté humain du Christ. Joseph ne va pas s’emporter et dénoncer sa future femme, comme la loi le lui permettait. Il va prendre le temps de la réflexion et suivre le message de l’Esprit. Il va donc accueillir Marie chez lui, comme étant malgré sa grossesse sa future femme et Jésus son fils. Ainsi il donne à cet enfant un toit, un nom, une vraie famille. Il accompagne Marie, protège l’enfant et prend le rôle de père. D’un évènement extra-ordinaire, par la place qu’il prend, Joseph nous fait revenir à plus d’humanité. Et même s’il ne semble pas être le géniteur du Christ, si il ne lui donne pas la vie, il la lui sauve et accepte de prendre en main l’avenir de cet enfant. Ce qu’il réitérera plus tard, lors de leur fuite en Égypte, pour échapper à Hérode.
Aussi le qualificatif de JUSTE lui semble tout à fait approprié.
Barack Obama disait lors de la fête des pères en 2008 : « Nous avons besoin de pères qui réalisent que ce qui fait un homme n’est pas la capacité d’avoir des enfants, mais le courage de les élever ». Avait-il tout compris du message de Joseph ?
Hélène et Laurence
Méditation en musique
Joseph est bien marié – Chant traditionnel de Noël, 16e siècle
Résonance
Il y a d’abord cette histoire de virginité… Une histoire de mots.
Écrits, lus, entendus, proclamés, chantés, traduits… Les mots sont porteurs de sens. Jamais anodins
C’est le mot hébreu ALMAH : « jeune fille » que l’on a traduit en grec par « parthenos » : la jeune vierge dont on a ainsi changé le sens premier… pour toujours.
Et voilà comment l’histoire a fini par construire un idéal féminin, comment notre Église a érigé une doctrine dogmatique aux Ve et VIe siècle qui a conduit à bien des excès, à bien des abus aussi…
Cette histoire me semble être une histoire d’amour
Que cet homme ait existé ou non, qu’il ait été un jeune homme charpentier épris de la jeune Myriam ou un veuf, déjà père et donc plus âgé peu importe finalement.
Je n’ai que le texte de l’Évangile qui me parle d’un homme ordinaire, un homme certainement amoureux que j’imagine confiant, plein de projets, émerveillé devant cette jeune fiancée et la vie qui s’offre à eux…
Et voilà que le ciel lui tombe sur la tête… Le voici effondré, sûrement, en colère probablement, comme tant d’hommes aujourd’hui qui voient leur femme les quitter et qui dans quelques cas se laissent aller aux pires excès.
Mais Joseph est « juste » : la répudier oui ; l’exposer à la vindicte publique, voire à la lapidation, non.
Et puis, à lui aussi le Seigneur donne un signe. Qu’il déchiffre, qu’il accueille. Il fait confiance. Il va affronter les regards, le mépris, enfreindre les codes.
Ce qui était la pierre d’achoppement devient la pierre angulaire. Par amour. Au nom de l’Amour.
Du courage. De l’audace. De l’amour surtout. Joseph en avait pour deux, pour trois et sûrement davantage après avoir accepté d’accueillir la Vie.
Oui, comme il est écrit dans Isaïe, « le Seigneur lui même vous donnera un signe ».
Bénédicte
Partage
Bien que Acaz s’en défende, nous sommes bien souvent en attente d’un signe du ciel. Alors cette phrase « le Seigneur lui-même vous donnera un signe » nous a quelque peu inquiétés. Certes nous sommes connectés, hyperconnectés même. Mais pas forcément sur la bonne fréquence.
Alors, en cet Avent 2022, quels signes m’a-t-il été donné d’accueillir ?
Méditation en musique
Quelques interventions lors du partage :
- Signes de la motivation des uns et des autres pour persévérer vers plus de paroles vraies et constructives en confiance malgré les difficultés
- Signes des amis toujours présents dans les moments difficiles
- Signes de persévérance et de volonté pour la paix et la liberté en Iran comme en Ukraine et dans les autres pays en guerre ou révolution
- Signes de notre communauté qui continue dans le respect et l’exigence malgré l’absence de lieu
- Signes de fraternité entre personnes de différentes religions
- Signes des progrès de la science qui nous permet de mieux comprendre la vie
Chant : Seigneur, garde-nous en attente
(A. Cabantous/L. Boldrini)
Seigneur, garde-nous en attente
Pour nous ouvrir aux signes de demain
Pour une vraie présence au monde
Ce monde que par nous, tu fais tien.
En longue attente du Messie
Cris du désert voix des prophètes
Pour accueillir le Fils de Dieu
Libérateur d’un peuple élu.
En longue attente du Royaume
Déjà surgi de l’aujourd’hui
Semblable au grain de sénevé
Qui croît, fécond, dans le silence.
Quelles intentions de prière souhaitez-vous confier à la communauté ?
Refrain :
Dieu qui es l’amour, Dieu qui me rends fort, donne-moi d’aimer
Nous prions pour
- les familles, qu’elles passent un Noël de partage et de bienveillance
- ceux qui sont seuls, notamment à Noël, qu’ils ne soient ni malheureux, ni rancuniers bien que seuls : les prisonniers, les malades à l’hôpital et ceux dont les familles sont désunies
- les habitants de Vaulx-en-Velin qui ont subi l’incendie de jeudi soir notamment pour les enfants décédés et pour la solidarité qui s’en est suivie
- les couples stériles, les familles monoparentales, les enfants victimes de maltraitances
- les chômeurs sans papiers qui sont dans une double détresse
- Élisabeth ainsi que les malades de notre communauté
Nous sommes maintenant invités à nommer des hommes et des femmes justes
que nous voulons porter dans notre prière.
Oscar Romero, Jacques Gaillot, le Pape François, Joseph Pierron, Aaron Swartz, Gérard, Jean, Philippe, Jean-François, Didier, etc.
Simone Weil, Gisèle Halimi, Jeanne, Rigoberta, Anne, Martha, Diane, Françoise, etc.