Un collectif d’associations catholiques a présenté le 19 décembre à
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des Évêques de France, ses premiers travaux dans le cadre de la Commission d’Étude sur la Place des Femmes dans l’Église (CEPFE). Saint-Merry Hors-les-Murs est partie prenante de ce collectif. Voici leur communiqué de presse.
La Commission d’Étude sur la Place des Femmes dans l’Église (CEPFE) a été créée en juin 2022 avec le triple objectif de constater, proposer et agir :
- constater, en diffusant un état des lieux sincère et transparent sur la place des femmes dans l’Église ;
- proposer et agir, en co-formulant des changements structurants et symboliques.
Les membres de la CEPFE ont été représentés auprès de Mgr Éric de Moulins-Beaufort par l’historienne Annie Crépin, la sociologue Geneviève Decrop et la théologienne Sylvaine Landrivon. Elles ont exposé les premiers travaux de la CEPFE :
- Une analyse sociologique[1] des synthèses du Synode sur la synodalité[2] sous l’angle de la place actuelle des femmes, dirigée par Geneviève Decrop ;
- Une étude historique, magistérielle et théologique de la place des femmes dans l’Église[3] sous la direction de Sylvaine Landrivon.
La CEPFE va également proposer un questionnaire en ligne, destiné à celles et ceux qui n’ont pas participé au Synode mais souhaiteraient s’exprimer sur la place des femmes dans l’Église. Mis en ligne le mercredi 21 décembre, les réponses à ce questionnaire viendront alimenter les travaux de la CEPFE.
La CEPFE s’est constituée au début de l’été 2022 sur l’initiative de membres des associations Toutes Apôtres ! et Comité de la Jupe. Depuis, elles ont été rejointes par plusieurs associations : Croyants En Liberté Yvelines(CELY) ; le Carrefour Chrétiens Inclusifs (CCI) ; David &Jonathan ; Femmes et Hommes Égalité, Droits et Libertés dans les Églises et la Société (FHEDLES) ; Les 7 pour faire du 9 ; Mouvement Chrétiens des Cadres (MCC) ; Oh My Goddess ! ; Saint-Merry Hors-les-Murs ; Les Réseaux du Parvis.
Ensemble, ces associations partenaires forment un collectif de croyant·es aux profils multiples femmes et hommes, laïc·ques et clercs, jeunes et seniors, etc. D’autres organisations et associations catholiques devraient bientôt se joindre à cette démarche.
La CEPFE a été créée dans le sillage de la Commission Indépendante sur les Abus Sexuels dans l’Église (CIASE). Dans son rapport, la CIASE estime « qu’ il faut, au regard du principe d’égale dignité, grandement renforcer la présence des laïcs en général et des femmes en particulier dans les sphères décisionnelles de l’Église catholique »[4]
Le fonctionnement de la CEPFE se veut collégial ; chaque représentant·e des associations prend part aux décisions. Elle est placée sous le contrôle d’un comité de sages.
Pour Annie Crépin, présidente de l’association FHEDLES et membre de la CEPFE, il s’agit de « discerner ce qui fonctionne bien et ce qui nécessite d’être transformé par des actions ajustées et inclusives ». Avec la CEPFE, elle espère que « l’invention de pratiques nouvelles permettra un renouveau profond de l’Église au service de l’Évangile ».
La CEPFE est une réponse laïque au scandale de la discrimination des femmes dans l ’Église catholique, alors que cette dernière traverse une série de crises : abus sexuels, abus de pouvoir, abus spirituels, polarisation des fidèles, vieillissement des prêtres, désertion des paroisses et des séminaires.
La CEPFE compte des clercs en son sein et espère pouvoir collaborer au plus près de l’institution catholique afin de remplir la mission qu’elle s’est fixée, pour le bien commun de l’ensemble des baptisé·es. Pour cela, et soucieuse de refléter la diversité de l’Église catholique française, la CEPFE est ouverte à toutes les bonnes volontés.
[1] Les chemins du Synode : que veut l’Église de France ? Rapport de dépouillement et analyse des synthèses du synode sur la synodalité 2021/2022, 25/10/2022.
[2] Cf. Collecte des synthèses synodales et Document d’accompagnement de la collecte des synthèses synodales, CEF, 09/06/2022.
[3] Des femmes dans la Bible mais en marge de l’institution, 10/2022.
[4] Recommandation n° 36, Les violences sexuelles dans l’Église catholique, France 1950-2020, Rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, Octobre 2021, p. 62.