Célébration eucharistique à Notre-Dame d’Espérance
Heureux ceux qui marchent suivant la loi du Seigneur !
psaume 118, 1
Accueil
Bienvenue à tous et spécialement à ceux d’entre vous qui vous trouvez pour la première fois au sein de notre communauté de Saint-Merry. N’hésitez pas à vous manifester auprès de vos voisins qui seront heureux de vous souhaiter, au début de cette célébration, un bon accueil au sein de la communauté.
Cette célébration gravite autour du thème de la Loi. Jésus y fait souvent référence, mais aujourd’hui, Matthieu nous rapporte un de ses propos fondamentaux sur ce sujet : « Je ne suis pas venu l’abolir, mais l’accomplir ». Cela nous a donné envie, lors de la préparation, de nous rafraîchir la mémoire sur cette Loi – autrement dit le décalogue – et nous vous proposerons de la redécouvrir ensemble avant de nous demander ce que cela veut dire pour nous : l’accomplir.
Jésus lui-même donne de multiples exemples de la manière dont nous pouvons « surpasser la justice des scribes » pour mettre en œuvre les prescriptions de la Loi dans un esprit de vérité, en cherchant à aller au fond de chacune d’elles, c’est à dire à exercer la miséricorde dans nos paroles comme dans nos actes pour manifester à chaque homme la tendresse de Dieu.
C’est dans le souci d’adhérer à cette consigne de vérité émanant de Jésus lui-même que nous vous proposerons exceptionnellement de prendre un long temps de silence, au cours de la célébration, pour nous interroger sur l’accomplissement de la Loi dans nos vies et notamment sur l’esprit de réconciliation qui doit nous animer avant de présenter tout à l’heure notre offrande à Dieu .
Mais, dès à présent, entrons dans cette célébration par le signe de la croix tandis que l’échange de paix qui la clôturera sera le symbole de notre résolution d’accomplir la Loi en toute vérité.
Jean de S.
Évangile selon saint Matthieu 5, 17-57
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu abolir, mais accomplir.
Amen, je vous le dis : avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. Je vous le dis en effet : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux ». Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne commettras pas de meurtre », et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement ».
Lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde et qu’on ne te jette en prison. Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas d’adultère ». Eh bien ! moi, je vous dis : « Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur ». Il a été dit également : « Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation ». Eh bien ! moi, je vous dis : tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère. Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur ».Et bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout.
Que votre parole soit « oui », si c’est « oui »,
« non », si c’est « non ».
Qu’a voulu dire Jésus en disant
« je ne suis pas venu abolir mais accomplir la Loi » ?
Comme l’a dit Jean dans son mot d’accueil, cette question a été au centre de nos échanges lors de la préparation, non sans une certaine perplexité, car nous nous sommes souvenus d’un autre passage de l’Évangile, dans lequel Jésus guérit un malade durant le sabbat, semblant faire fi de l’application communément admise de l’un des dix commandements. Et combien de fois Jésus a-t-il critiqué les pharisiens qui l’interrogeaient sur ce qui est permis ou n’est pas permis de faire ? Alors, comment comprendre le passage qui nous est proposé aujourd’hui dans lequel Jésus insiste sur l’accomplissement de la Loi quand tout son message semble évoquer un dépassement de la Loi au profit de l’importance de la foi en lui ?
Au terme de notre échange, nous avons retenu trois pistes de réflexion :
D’abord, il n’y a pas de petit ou de grand commandement. La Loi est un tout indissociable et nous n’avons pas à trier en fonction de ce qui nous arrange ou de ce qui nous semble plus ou moins facile à respecter. Après tout, ce n’est pas si difficile que cela de ne pas tuer. En tout cas, la plupart d’entre nous y arrivent très bien. Et au-delà de cet exemple caricatural, nous avons tous la tentation de faire nos petits accommodements avec la Loi. Non, la Loi est un tout et tout est d’une égale valeur. Jésus ne dit-il pas que celui qui est digne de confiance dans des petites choses, est digne dans de grandes ? C’est précisément de cela qu’il s’agit.
Ensuite, il ne suffit pas de faire une application littérale des commandements. Certes, ce serait déjà très bien, et nos sociétés humaines fonctionneraient sans doute beaucoup mieux si chacun observait strictement ces règles de bon sens. Mais en fait, il faut aller au-delà et s’interroger sur le sens profond de chacune de ces prescriptions. Les exemples que Jésus donne, par leur caractère très concret, illustrent bien l’immense exigence qui repose désormais sur nous. En réalité, c’est à la lumière du commandement suprême « tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur de tout ton esprit et de toute ton âme, et tu aimeras ton prochain comme toi-même » que ces dix commandements doivent être lus. Ils ne sont pas abolis par ce commandement nouveau mais ils sont éclairés par lui. À cette lumière, un respect littéral des règles n’est plus possible. Il serait même hypocrite s’il ne traduit pas une véritable intention du cœur.
Enfin, dans tous ces commandements, ce qui est essentiel et premier, c’est la relation à l’autre. Aucune relation à Dieu n’est possible sans avoir d’abord une relation d’amour à l’autre et le chemin vers Dieu passe nécessairement par la relation que nous avons avec nos frères et nos sœurs.
Ces commandements ne se contentent pas de régir les relations entre les hommes mais nous montrent avant tout le chemin qui donne accès à Dieu.
Voilà, la balle est dans notre camp. C’est à nous de choisir. « J’ai mis devant toi la vie et la mort, choisis la vie ! »
À l’aune de cet éclairage, nous vous proposons d’écouter à nouveau ces dix commandements
et de les faire résonner au plus profond de notre cœur.
Vincent M.
Les dix commandements (Ex, 20, 1-17)
Alors Dieu prononça toutes les paroles que voici :
« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte,
de la maison d’esclavage.
Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux,
ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre.
Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. Car moi, le Seigneur ton Dieu, je suis un Dieu jaloux : chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur les fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération, mais ceux qui m’aiment et observent mes commandements, je leur montre ma fidélité jusqu’à la millième génération.
Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque en vain son nom.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est le jour du repos, sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu : tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur,
ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans tes portes. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils contiennent, mais il s’est reposé le septième jour. C’est pourquoi le Seigneur a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié.
Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne
le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme
de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne :
rien de ce qui lui appartient. »
Introduction au temps de méditation personnelle
Nous avons entendu Jésus nous dire comment accomplir la Loi. À cette lumière, nous avons réentendu les dix commandements et nous les avons laissé résonner dans notre cœur.
Prenons un temps de silence et interrogeons nos vies. Où en sommes-nous de la mise en œuvre de ces commandements ?
Que signifie pour nous accomplir la Loi ?
Interrogeons-nous au plus profond de nos cœurs, non pas pour nous auto-flageller, non pas pour nous accabler en nous disant que nous ne pourrons jamais être à la hauteur de l’exigence que nous fixe Jésus, mais avant tout pour nous replacer face à ce choix extraordinaire qui nous est proposé : celui du choix de la Vie.
Vincent M.
Lecture du livre de Ben Sira le Sage (Si 15, 15-20)
Si tu le veux,
tu peux observer les commandements,
il dépend de ton choix de rester fidèle.
Le Seigneur a mis devant toi l’eau et le feu :
étends la main vers ce que tu préfères.
La vie et la mort sont proposées aux hommes,
l’une ou l’autre leur est donnée selon leur choix.
Chant : Oser la vie (Théo Mertens)
Oser la vie, venir au jour
Oser encore vivre d’amour
S’ouvrir aux mots que l’on entend
Et croire aux sources du printemps
Savoir ouvrir les poings serrés
par le mépris et la misère
Apprendre à se réconcilier
Envoyer un bouquet de fleurs
à ceux qui t’ont volé la lune
Choisir d’apprendre à pardonner
Oser parler du Dieu d’amour,
sauveur des hommes et de la terre
Puiser sa force dans la foi
Suivre les pas de Jésus-Christ
offrant sa vie pour tous ses frères
Proclamer d’une seule voix
Prière universelle
Accueille au creux de tes mains la prière de tes enfants
Chant : Vivons en enfants de lumière G 14-57-1
L’heure est venue d’affermir votre cœur
Voici le temps d’espérer le Seigneur
Il est tout près, il vous appelle.
Il vous promet la vie nouvelle.
L’heure est venue de courir vers la vie
Voici le temps de trouver Jésus-Christ
Il est présent parmi les pauvres.
Il vous précède en son Royaume.
Vivons en enfants de lumière
Sur les chemins où l’Esprit nous conduit
Que vive en nous le nom du Père !