Élisabeth : présence et courage

Nous avons dit à-Dieu à Élisabeth Descours, jeudi 20 juillet 2023, en l’église Notre-Dame d’Espérance. Une célébration préparée par la famille et la communauté à l’image d’Élisabeth. Voici les textes, chants et témoignages de cette célébration riche en émotions.

Chant : Souffle imprévisible

Paroles et musique : Laurent Grzybowski

Souffle imprévisible,
Esprit de Dieu
Vent qui fait revivre,
Esprit de Dieu,
Souffle de tempête,
Esprit de Dieu,
Ouvre nos fenêtres,
Esprit de Dieu !

Esprit de vérité,
brise du Seigneur,
Esprit de liberté,

passe dans nos cœurs !
Esprit de vérité,

brise du Seigneur,
Esprit de liberté,

passe dans nos cœurs !

Source de sagesse,
Esprit de Dieu,
Puits de la tendresse,
Esprit de Dieu,
Source pour ton peuple,
Esprit de Dieu,
Coule en nos demeures,
Esprit de Dieu !

Vent de Pentecôte,
Esprit de Dieu,
Force des Apôtres,
Esprit de Dieu,
Vent que rien n’arrête,
Esprit de Dieu,
Parle en tes prophètes,
Esprit de Dieu !

Elisabeth Descours

Témoignage à deux voix de la famille d’Élisabeth – sa filleule Mathilde et son frère Michel

Élisabeth, ma marraine adorée, est-ce le hasard ? Tu arrives aujourd’hui à l’Eglise Notre Dame d’Espérance à Paris pour ton dernier voyage, alors que tu as réalisé tout ton parcours scolaire du primaire jusqu’au bac à l’institution Notre Dame d’Espérance de Saint-Etienne, ce qui a contribué à te forger. De plus, tu as aussi la présence aujourd’hui de deux de tes anciens professeurs.

Élisabeth, dernière de notre fratrie de quatre, nous a marqués profondément par ses engagements multiples tournés vers les autres. Elle avait un don particulier pour réunir et provoquer des rencontres entre ses différents cercles d’amis.
La profondeur de sa foi et sa confiance en Dieu nous laissent plein d’espérance pour son entrée auprès du Père. Elle restera pour nous un bel exemple de fidélité, d’ouverture, et de combat contre la maladie, et l’injustice.

Ce sont ces qualités que nous avons recherchées en choisissant la marraine de notre fils Edgar. Zabeth, tu as été pour moi, de l’enfance à l’âge adulte, un pilier aimant et bienveillant avec qui j’ai tant partagé. Merci Zabeth.

Accueil

Nous sommes réunis autour d’Élisabeth, en cette belle église de Notre-Dame d’Espérance qui accueille la communauté de Saint Merry Hors-les-Murs. Élisabeth a aimé y retrouver sa communauté. Nous venons d’horizons variés, souvent incertains dans notre quête de l’au-delà, mais nous sommes tous en demande de nourriture spirituelle et de bienveillance fraternelle. Que les mots de Jacques Musset soutiennent notre prière.

Catherine G.

On dit que tu nous parles,
mais je n’ai jamais entendu ta voix
de mes propres oreilles.
Les seules voix que j’entends
ce sont des voix fraternelles
qui me disent les paroles essentielles.

On dit que tu fais route avec nous,
mais je ne t’ai jamais surpris à mêler tes pas
à ma propre marche.
Les seuls compagnons que je connaisse
Ce sont des êtres fraternels
Qui partagent la pluie, le vent, le soleil.

On dit que tu nous aimes,
mais je n’ai jamais senti ta main se poser
sur mes propres épaules.
Les seules mains que j’éprouve
ce sont des mains fraternelles
qui étreignent, consolent et accompagnent.

Mais, si c’est toi, ô mon Dieu
qui m’offres ces voix, ces compagnons, ces mains,
Alors, au cœur du silence et de l’absence,
Tu deviens, par tous ces frères,
parole et présence.
Béni sois-tu !

Jacques Musset

(NB : lors de la célébration, ce texte a été attribué par erreur à Lytta Basset, pasteure protestante)

Psaume 26

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
De qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
Devant qui tremblerais-je ?


J’ai demandé une chose au Seigneur,
La seule que je cherche :
Habiter la maison du Seigneur
Tous les jours de ma vie.

Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
Ne me cache pas ta face.

Mais j’en suis sûr,
Je verrai les bontés du Seigneur
Sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
Espère le Seigneur. »

Évangile selon Saint Matthieu (11, 28-30)

En ce temps-là, Jésus pris la parole et dit : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau léger. »

Prière universelle

R : Accueille au creux de tes mains la prière de tes enfants.

Prions pour Élisabeth qui, pendant 4 ans, a lutté sans jamais se plaindre de sa maladie. Elle a gardé confiance dans la vie, elle a accepté tous les traitements proposés par les équipes médicales qui l’ont soignée. /R

Prions pour nos familles, pour tous ses nombreux amis et tous ceux qu’elle a rencontrés et accompagnés dans ses engagements multiples pour lutter contre les injustices. /R

Prions pour tous les malades qui luttent tous les jours, pour les soignants qui se dévouent sans relâche au service des malades, des blessés de la vie. /R

Prions pour l’Eglise qu’elle soit un acteur acharné pour rechercher l’unité des Chrétiens dans le respect de leurs différences pour ne faire qu’un seul peuple de Dieu. /R

Offertoire : Prière de Charles de Foucauld

Mon Père,
Je m’abandonne à toi, fais de moi ce qu’il te plaira.
Quoi que tu fasses de moi, je te remercie.
Je suis prêt à tout, j’accepte tout.
Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures,
Je ne désire rien d’autre, mon Dieu.
Je remets mon âme entre tes mains.
Je te la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur,
Parce que je t’aime, et que ce m’est un besoin d’amour
De me donner, de me remettre entre tes mains, sans mesure,
Avec une infinie confiance, car tu es mon Père.

Prière eucharistique

Père de toute éternité, nous te rendons grâce pour Élisabeth Descours. Au travers d’une présence simple et efficace, ancrée dans une confiance constructive et déterminée dans l’alliance à ton saint nom, elle a su faire face et se placer en proposition de projets de construction et de consolidation de la vie et de la liberté pour tout homme.
Élisabeth, outre ce lien si particulier à sa famille qu’elle aimait tant, c’est l’insertion dans le réseau des Batignolles, un réseau amical très fort, un partage de lumière vive, autour des activités diverses. Élisabeth, c’est aussi une immersion dans la communauté Saint-Merry, aujourd’hui Saint-Merry Hors-les-Murs, dans cette recherche du visage du Christ, de sa parole de vie pour toute personne en quête de sens et de liberté. Oui Père, Élisabeth est cet engagement à l’ACAT et à la commission Com’ de notre communauté. Elle s’y exprime avec une capacité d’empathie remarquable et exceptionnelle. Avec une générosité hors normes, elle va au-devant des situations avec un cœur passionné, dans l’inattendu de Dieu qui ouvre à l’absolu. Ainsi, Père de toute bonté, pour Élisabeth et avec tous ceux qui sont entrés dans ta joie, nous te disons : Saint ! Saint ! Saint, le Seigneur, Dieu de l’univers !
Ici et maintenant, Seigneur, nous faisons mémoire de la mort et de la résurrection de Jésus, dans cet à-Dieu à Élisabeth, ta fille.

Pour dire Dieu et chanter son actualité dans notre monde où se côtoient brutalité et douceur, futilités et bon sens, crainte de l’autre et ouverture aux autres, mains refermées et soif de partage ; dans ce monde qui proclame la mort de Dieu, Élisabeth disait, par sa vie, cette présence vivifiante de ce Dieu toujours présent à travers ceux qui lui tendent les bras, à travers ceux qui vont vers le service des autres, pour la paix, la sérénité et le triomphe des valeurs humaines. Elle disait la présence de ce Dieu qui précède les événements de notre monde et leur donne sens.

Et oui, Élisabeth, avec toi, nous avons appris à supporter les épreuves que traverse notre communauté. Avec toi, nous avons acquis la certitude que rien n’est acquis, qu’il y a toujours du chemin à faire, des ponts à construire, des concessions à accepter, des édifices à solidifier. Oui, Élisabeth, avec toi nous avons appris combien nos ressentis personnels et communautaires, loin de susciter division et rancœur, nous poussent à affirmer la splendeur, la force et la beauté de l’Évangile.

Merci Élisabeth pour l’Évangile que tu proclamais. Merci pour ton témoignage. Merci pour ta force de vie. Sois une bénédiction pour ceux qui t’ont connue. Sois une force pour les apôtres d’aujourd’hui. Merci Seigneur pour Élisabeth. Avec foi et confiance, elle a pris son bâton de pèlerin. Elle restera une lumière sur la route de nos vies. À présent qu’elle retourne à toi, fais, Seigneur, que se continue cet engagement à travers ces témoins anonymes de nos familles, de nos quartiers et de nos villes.

Cette prière, nous la faisons en union avec le pape François et notre archevêque Laurent, en union avec toutes ces personnes qui font de la promotion des valeurs de liberté, de justice et de fraternité leur cheval de bataille.

Élisabeth, de là-haut, salue pour nous et ta famille, ton frère Bruno Descours et ton cousin Damien Granotier. Salue également tes amis de St Merry qui t’ont précédée dans la gloire du ciel : Céline Dumont, Isabelle Pépin, François, Jacqueline, Catherine, Gérard, Patrice et Sabine, Maurice, Xavier, Joseph, Hélène, André, Maria-Cécilia, Robert… Prie pour ta famille que tu aimais tant, tes neveux et nièces ainsi que ta filleule.

Et en mémoire de toi, Élisabeth, comme tu le faisais si bien, nous invoquons l’Esprit sur toutes les situations de détresse et d’angoisse. Que vienne la paix en Ukraine, en Russie, en République Démocratique du Congo, en Palestine et en Israël. Que vienne la paix dans toutes ces zones oubliées où sévissent des conflits armés meurtriers à travers le monde, sous un silence radio ridicule et honteux. Nous prions pour nos malades et pour tous ceux qui désespèrent de la vie. Cette prière, Seigneur, nous te l’adressons par le Christ notre Seigneur, par qui tu donnes au monde toute grâce et tout bien.

Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

José Mandiangu

Chant : Je cherche le visage du Seigneur

(Vercruysse/ADF-Musique)

Je cherche le visage,le visage du Seigneur
Je cherche son image tout au fond de vos cœurs.

1
Vous êtes le Corps du Christ,
Vous êtes le Sang du Christ,
Vous êtes l’Amour du Christ,
Alors ?
Qu’avez-vous fait de Lui ?

christ-aux-1000-visages


2
Vous êtes le Corps du Christ,
Vous êtes le Sang du Christ,
Vous êtes la Paix du Christ,
Alors ?
Qu’avez-vous fait de Lui ?


3
Vous êtes le Corps du Christ,
Vous êtes le Sang du Christ,
Vous êtes le Joie du Christ,
Alors ?
Qu’avez-vous fait de Lui ?

Témoignages

Témoignages de la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs

Témoignage de Guy Aurenche, porte-parole de la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs et responsable de l’équipe Communication à laquelle Élisabeth a tant donné :
« J’ai bien suivi Élisabeth à travers son engagement très fort, l’ACAT, dans cette association qui a changé aussi ma vie.
Élisabeth faisait face aux situations et elle était toujours en proposition de projets de solidarité. Elle savait faire alliance avec d’autres pour parvenir au but.
Elle l’a montré dans sa présence simple et efficace au Centre Pastoral Saint-Merry.
Cette confiance constructive et déterminée prenait racine dans l’alliance qu’elle vivait avec le Seigneur de vie. »


« Élisabeth brillait par son sourire, sa discrétion, et sa disponibilité »

Danielle M.

« Élisabeth nous manque déjà. Quel courage, quelle énergie ! »

Eliane B.

« C’était une pacifique et une combattante, discrète et efficace, fidèle dans ses engagements »

Marguerite C-R.

« Élisabeth en un seul mot : fiabilité ! »

Catherine G.

« Je suis impressionné à la fois par la force d’Élisabeth pour faire face au cancer qui l’a détruite et par sa dynamique incessante pour faire progresser avec bienveillance notre communauté. Un témoignage fort de croyante en Christ »

André L.

« J’ai bénéficié de sa sérénité, de son efficacité et puis aussi de sa grande disponibilité.  Disons que, sans ses explications très succinctes et très claires, je n’aurais pas su mettre en page la Lettre d’info de Saint-Merry… »

Laurence D.

« Élisabeth, si présente, active, généreuse, positive, à l’écoute ! Nous avons beaucoup travaillé ensemble pour la Lettre de Saint-Merry, dans les murs, puis hors les murs, avec ses compétences en informatique.
Je me souviens de son choix très réfléchi pour des responsabilités à l’ACAT, et de son engagement intelligent pour l’animation collective et sereine de cette grosse association.
Je me souviens de ses sorties joyeuses avec les enfants d’une famille accueillie par SNL…
Je me souviens d’un Vendredi Saint à Notre-Dame des Batignolles, « Chemin de Croix partagé, un premier pas », une expérience qu’elle lança avec l’ACAT, nouveauté dans cette paroisse, racontée sur le site de Saint-Merry.
Pendant toute sa longue maladie, elle a continué à participer à tout ce que ses forces et son traitement lui permettaient : « De tout cœur, je reste avec vous » nous disait-elle.
Merci Élisabeth ! »

Anne RB.

« Efficacité et discrétion : voilà les mots qui me viennent à l’esprit quand je pense au travail d’Élisabeth pour l’équipe Communication de Saint-Merry Hors-les-Murs. Une efficacité et une discrétion au service de la communauté toute entière par la mise en page de nos liturgies ou de nos textes et par ses interventions toujours bienveillantes.
Femme de paix, elle savait désamorcer nos conflits et nous faire revenir à l’essentiel. Elle aimait la synthèse qui pouvait naitre du débat, de l’expression de points de vue différents. Elle pratiquait l’art de la réconciliation et nous poussait à faire de même. Car c’était la meilleure manière d’avancer. Merci, Élisabeth ! »

Pietro P.

Tous ces mots, Élisabeth, qu’ils soient pour toi comme autant de viatiques pour ton chemin vers la vie éternelle. Élisabeth, nous te disons à Dieu. Élisabeth, repose dans l’éternité bienheureuse, toi qui, toute ta vie, as cherché à semer autour de toi les semences de la vie. 

José 

Élisabeth Descours m’a toujours frappée par la justesse de ses paroles au plus près de la vérité de ce qu’elle était. Ce sont de telles personnes qui permettent au monde de garder un visage amical ou fraternel.

Marie Thérèse Joudiou 

Notre chère Elisabeth s’est battue jusqu’au bout avec un courage et un humour qui nous ont stupéfaits. Quelle perte ! Nous ne risquons pas de l’oublier.

Danielle Mérian

Photo Stephan Eickschen sur Unsplash

Témoignages de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)

À la demande de sa famille, voici quelques mots en hommage à Élisabeth en ma qualité d’actuel président de l’ACAT-France. J’espère que tous les membres de l’ACAT-France présents dans cette assemblée qui la connaissaient depuis beaucoup plus longtemps que moi ne se sentiront pas trahis.
Nous nous connaissions depuis fin 2017, période agitée pour l’ACAT-France.
Il est sans doute trop tôt pour faire une analyse complète et distanciée de cette période mais ma lecture est que c’est grâce à toi que l’ACAT s’est transformée : tu as eu le courage de dire « Non », de démissionner et de remettre en jeu ton mandat au comité directeur, assumant jusqu’à la rupture ton choix d’une ACAT ouverte et fraternelle où les bénévoles devaient avoir toute leur place.
Ton geste a provoqué un séisme interne dont l’aboutissement a été l’adoption par cette assemblée générale hors norme de mars 2018 d’une « motion » faisant injonction au comité directeur de réformer toute la gouvernance de l’association. Ce qui fut fait.
Ce combat t’a valu quelques solides inimitiés. C’est pourquoi il est important, aujourd’hui, de te rendre justice.
Je n’ai pas le temps matériel de détailler tout ce que tu as initié par la suite : ton investissement dans le « diagnostic partagé », les rencontres élus/salariés, les conseils…tous tes combats au sein de l’ACAT et ailleurs.
Ce que je veux souligner, c’est tout ce que nous devons à ton énergie combative mais aussi à tes attentions respectueuses, à ton soutien fidèle.
Te dire à quel point tu nous as été précieuse, aidante et éclairante pendant ces 5 années de compagnonnage au comité directeur et au bureau exécutif. Je me rappelle très bien que tu m’avais dit que tu ne voulais en aucun cas être secrétaire, ne te sentant aucune affinité personnelle avec cette fonction. Tu as néanmoins accepté de l’être pendant quatre ans. Et tu nous as tellement formatés que nous te retrouverons longtemps dans nos comptes-rendus, nos échanges sur Whaller, l’intranet, tous ces signes matériels et visibles de ta volonté de faire que les gens se rencontrent pour échanger.
Car tu étais avant tout convaincue que c’est de cette intelligence collective que sortirait ce qu’il y a de meilleur pour la réalisation de notre mandat et le soutien aux victimes de tortures.
Depuis l’annonce de tes obsèques, j’ai reçu plusieurs témoignages de personnes qui ne savaient pas à qui ni comment dire à quel point tu avais été importante pour elles, soulignant l’aide que tu leur avais apportée dans de nombreux domaines, de l’informatique à l’animation. Et surtout combien ta capacité d’écoute associée à cette énergie débordante qui te caractérisait avait pu les dynamiser.
Ainsi par exemple Élisabeth, de Lyon, écrit :
« Son engagement, son dynamisme m’avaient ébahie. L’ACAT perd avec elle un solide pilier. Elle a tenu sa chandelle allumée jusqu’au bout. La voilà dans la Paix et la Lumière du Père. Elle peut désormais se reposer de tous les combats qu’elle a menés pour la défense des victimes et contempler la splendeur de la miséricorde divine ».
Toutes et tous me demandent de porter leur voix pour te dire « MERCI ÉLISABETH ».
Quant à moi, j’espère que ta famille ne se formalisera pas si je te dis simplement :
« À -Dieu, petite sœur ». 

Yves Rolland, président d’ACAT-France.


Quand je suis arrivée à l’ACAT, en septembre 2019, j’ai été accueillie par quelques bénévoles très engagés au sein de l’association. Et parmi ces bénévoles, ces militants particulièrement impliqués, connaissant l’ACAT depuis de nombreuses années, il y avait Élisabeth.
Élisabeth avait un rôle très important, non seulement dans la gouvernance de l’association, mais aussi dans la vie du réseau, au sein du pôle vie militante, que l’on m’a confiée.
Dès le premier jour, Élisabeth et moi avons travaillé ensemble, main dans la main, salariée, bénévole. Elle a été une épaule, un soutien, me permettant de prendre mes marques en douceur même s’il y avait tant à faire !
Tout de suite je pense que nous avons été en confiance et je me suis souvent tournée vers elle pour recueillir un conseil ou tester une idée.
Toujours d’une grande disponibilité, elle n’avait de cesse que les choses avancent. Son appui, son aide ont été indéfectibles, ses petits coups de téléphone bien à propos pour me rappeler telle ou telle réunion à organiser absolument, telle ou telle personne à rencontrer au plus vite…
Élisabeth m’a accompagnée pendant presque quatre ans avec gentillesse, dévouement et énergie.
Sa dernière idée : organiser un rallye des droits de l’homme pour les jeunes et par les jeunes qui devait être une activité proposée pour les cinquante ans de l’ACAT en 2024. Anniversaire auquel elle aurait tant aimé participer. Nous allons nous employer à faire vivre cette idée.
Et je peux vous assurer qu’Élisabeth me manque déjà beaucoup. »

Laurence Rigollet – directrice du pôle vie militante de l’ACAT-France


Élisabeth a été ma responsable « politique » pendant de longues années. À l’ACAT, cela voulait dire le membre du comité directeur qui avait la responsabilité de chapeauter une commission ou un département. Moi, j’étais la salariée responsable de la commission nationale d’animation (CNA) et Élisabeth, la responsable politique.  Nous étions en étroite communication pendant la semaine et passions bon nombre de nos week-ends en réunion avec la dizaine d’autres membres de la CNA venant de toute la France. Nous voulions être ainsi en lien étroit avec les adhérents de partout. Quand nous n’étions pas en réunion de notre commission, on pouvait nous trouver dans un certain nombre de rassemblements régionaux, chaque automne, ou en visite à des équipes d’animation régionale, le reste de l’année sans parler des autres rencontres nationales dont certaines organisées par nos soins.  Oui, Élisabeth et toute l’équipe bénévole, nous faisions tout cela, nous nous déplacions très souvent les week-ends. On faisait également tout le planning que cela nécessitait pour l’ensemble. Et dire qu’Élisabeth faisait tout cela en même temps qu’elle continuait à mener une carrière professionnelle ! 
Je n’ai pas le souvenir du moment précis où j’ai rencontré Élisabeth pour la première fois. J’ai l’impression aujourd’hui de l’avoir toujours connue. J’ai un souvenir lointain de l’avoir invitée à dîner peu après son arrivée dans notre équipe. Je l’ai invitée avec mon ancien professeur de français en visite des États-Unis et curieusement je me rappelle qu’on a parlé d’un livre américain « The Road Less Travelled » (« Le Chemin le moins fréquenté ») de M. Scott Peck. Élisabeth s’intéressait à beaucoup de sujets différents y compris à mon pays d’origine les États-Unis.
Élisabeth m’inspirait la plus grande admiration par son sens de l’organisation, sa compétence, son esprit d’équipe, et sa fidélité à notre groupe et à notre cause à travers de longues années et quelquefois à travers des durs moments de crise. J’admirais son intelligence, sa gentillesse et je n’oublie pas son esprit de bon vivant et sa gaîté….  Il y a eu des moments où nous avons bien ri mais nous n’avons jamais perdu de vue notre mission. Élisabeth avait toujours le souci de ce qui était juste pour les autres. L’ACAT était une de ses nombreuses activités. Elle me parlait de temps en temps d’une association d’aide aux personnes ayant des difficultés à se loger à Paris où elle militait aussi.
Un des projets où Élisabeth s’était beaucoup investie avec l’animation était un week-end pour les jeunes qui avait comme thème les droits de l’homme en Chine. Nous l’avons appelé le Weed’hom (un nom inventé pour l’occasion).  Des foulards avaient été commandés pour tous les jeunes inscrits. Quand ces foulards sont arrivés au siège ils portaient tous une étiquette « Made in China ». J’ai aussitôt téléphoné à Élisabeth et elle m’a suggéré de faire un sondage auprès des autres salariés de la maison pour voir ce qu’il convenait de faire : laisser ces étiquettes ou les faire disparaître. Quand le délégué général m’a dit qu’il n’était pas question d’enlever une seule de ces étiquettes j’ai pu lui dire que son opinion concordait avec 90 % des personnes sondées jusqu’alors. Le Weed’hom, lui était un grand succès et il y a même un couple marié aujourd’hui qui s’y est rencontré !
Pour moi, Élisabeth, était une des personnes les plus compétentes et les plus sympathiques que j’ai rencontrées dans mon parcours de 29 ans à l’ACAT et je suis fière d’avoir pu la compter aussi parmi mes amies. J’ai été honorée d’avoir été invitée pour fêter ses 60 ans en 2012 au bord de la Loire. Son départ laisse un immense vide dans nos cœurs mais je n’ai pas de doute que, fidèle à elle-même, elle saura se rendre utile aussi là où le Seigneur l’a appelée.

Gretchen Ellis

Témoignage d’un neveu

Photo Stephanie Fuchs sur Unsplash

Ma très chère Babette.
Tu n’as jamais été une tante ordinaire. 
Ta générosité emportait tout
avec ton rire contagieux,
tes anecdotes plein les poches,
tes petits cadeaux qui faisaient toujours mouche,
ton attention constante à nos histoires d’enfant.
Tu étais bien plus qu’une « tata gâteau » :
tu étais à l’avant-garde de la famille.
Nous qui grandissions dans la tranquillité de la province, tu nous faisais rêver par tes audaces et ta modernité.
Tu vivais à Paris, à une époque où les premiers TGV traversaient la France.
Tu parlais anglais avec aisance, à une époque où les films en VO étaient une bizarrerie à la télévision.
Tu travaillais dans l’informatique, à une époque où les jeux vidéo n’étaient que des gros pixels clignotants.
Tu voyageais à travers la planète, à une époque où les billets d’avion valaient de l’or.
Plus que quiconque, tu incarnais le monde des possibles, dans ce qui était le plus génial pour nos yeux d’enfant.
Alors aujourd’hui, je ne peux pas vraiment te dire adieu.
Bien sûr, tu n’es plus parmi nous, malgré ton courage immense face à la maladie.
Mais tes empreintes sont dans toutes nos vies.
En tout cas, elles sont dans la mienne.
Tu as ouvert des chemins et j’ai marché dans beaucoup de tes pas.
Merci à toi. Tout simplement. 

Amaury

Chant : Que vive mon âme à te louer

Paroles et musique : B. Ducatel

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Chemin de lumière – Amelie Niklas sur unsplash

R. Que vive mon âme à te louer !
Tu as posé une lampe,
Une lumière sur ma route,
Ta parole, Seigneur,
Ta parole, Seigneur.

1. Heureux ceux qui marchent dans tes voies, Seigneur !
De tout mon cœur, je veux garder ta parole,
Ne me délaisse pas, Dieu de ma joie.

2. Heureux ceux qui veulent faire ta volonté !
Je cours sans peur sur la voie de tes préceptes
Et mes lèvres publient ta vérité.

Invocation

Seigneur Dieu, nous te recommandons Élisabeth. De toutes ses forces, elle s’est mise au service de la personne, au service de la promotion de ses valeurs fondamentales. Ton amour l’a soutenue et accompagnée dans cette mission. A présent qu’elle quitte ce monde périssable, accueille-la auprès de toi pour l’éternité bienheureuse pour les siècles des siècles. Amen

José M.

  1. Anne G. (Nantes) says:

    Élisabeth illustre à merveille cette phrase : “Dans la vie d’aujourd’hui, je ne tiens le coup que parce que je sais qu’il y a quelque part une petite lampe qui brûle, parce qu’il y a des hommes et des femmes qui résistent, qui s’usent, qui brûlent de l’intérieur, qui coulent comme une bougie : c’est pour cela qu’un avenir est encore possible.” (Gabriel Ringlet, La résistance intérieure).

    Des yeux qui pétillent, un sourire lumineux, beaucoup d’humour. Je garde d’Élisabeth trois attitudes : disponibilité, enthousiasme et générosité.

    Nous nous sommes connues au moment de la mise en place du premier week-end jeune de l’ACAT en 2008. Élisabeth en était la coordinatrice et sa capacité à fédérer était remarquable. Quelle énergie contagieuse ! Pendant quatre ans nous avons cheminé ensemble au rythme des week-ends jeunes, prenant le temps de construire tout au long de l’année le prochain rassemblement, associant des anciens participants à notre groupe. Élisabeth avait l’art de valoriser les talents de chacun, de relancer, de mobiliser. Avec bienveillance. Elle avait à coeur d’appeler, de susciter. J’ai admiré son talent pour se faire proche, même par mél, avec toujours des encouragements et des mots bien choisis.

    Elle avait un rôle de lanceuse d’alerte aussi, s’impliquant avec courage et détermination. Sa démission du poste de membre du comité directeur à l’ACAT fin 2017 pour alerter sur des dérives de gouvernance excluant les militants a suscité alors un électrochoc et une prise de conscience. Je l’ai toujours vu dans une position constructive, assumant les difficultés et les conflits. Elle nous invitait à les porter dans la prière. En février 2021, elle avait aussi relayé largement la pétition pour alerter sur la situation à St Merry.

    Depuis la nouvelle de son décès, beaucoup de souvenirs affluent. Sa petite chambre d’amis salon où il faisait bon continuer une réunion et refaire le monde, lors d’un passage à Paris…. Ses oui, sa disponibilité à rendre service, que ce soit pour aller voir des résultats à la CNDH pour un demandeur d’asile ou pour transmettre il y a un an et demi une somme conséquente en liquide à un voyageur pour une asso en Égypte. Parce que c’était ça aussi Élisabeth : la générosité, l’intérêt pour les projets des autres !

    Les cinq lettres d’un merci c’est vraiment tout petit pour contenir toute la reconnaissance et l’affection. Merci d’avoir si bien fait résonner engagement et convictions. Service et disponibilité. Merci pour cette belle vie donnée.
    Maintenant dans cet amour inouï, auprès du Père, je crois qu’Élisabeth va continuer à nous soutenir dans nos luttes pour un monde sans torture ni exécutions capitales. Qu’elle soit source d’inspiration !

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