Hommage à un homme engagé, porteur de convictions, qui a agi, dans les opportunités de sa carrière, pour leur donner corps. Guy Aurenche nous raconte un “homme qui donne envie”.
Un homme qui donne envie
Envie … d’avoir des convictions. Notre peuple est tenté de s’abandonner au « À quoi bon ! ».
Cet homme a, malgré les grandes souffrances qu’il vécut et la disparition d’êtres chers, su se forger des convictions pour défendre la vie. Il les a incarnées malgré l’hostilité d’une majorité de l’opinion. Qu’il s’agisse de l’abolition de la peine de mort ou de l’interdiction de l’euthanasie.
Envie … de s’engager dans l’action politique. Plus de 62 % d’entre nous n’attendent pas grand-chose d’elle. Cet homme, malgré les exigences d’efficacité du politique, a su utiliser les divers rouages pour donner chair à des convictions humanisantes. Qu’il s’agisse de la dépénalisation de l’acte homosexuel, de la défense des victimes, comme de l’amélioration des conditions de vie carcérale.
Envie … de risquer l’aventure de la diversité spirituelle. Celle-ci est pourtant marginalisée, voire rejetée par une société prônant la pleine suffisance de l’individu pour réussir son existence. Cet homme, qui n’a jamais renié sa judaïté, eut le courage de reconnaître, à propos de l’abolition de la peine capitale, l’influence positive de « la déclaration épiscopale catholique qui se prononçait en termes éloquents sur l’incompatibilité entre la peine de mort et le christianisme » (La Croix 14/02/2024).
Envie … de rappeler l’importance du respect de la règle de droit à une population qui s’affranchit de tout contrôle effectif (national ou européen) de l’application des principes fondamentaux. Cet homme a, au nom du bien commun, su être en désaccord avec certains de ses amis dont il a fait sanctionner les textes. Il eut l’audace de garder une indépendance morale constructive.
Merci, Robert Badinter !