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Au nom de la commission Partage qui a préparé la célébration de ce jour, je vous souhaite à vous la bienvenue, à vous, membres de notre communauté Saint-Merry Hors-les-Murs, de Notre-Dame d’Espérance, habitués de nos célébrations et sans doute aussi à des personnes de passage et qui ont la grâce de magnifier avec nous le Seigneur notre Dieu. L’équipe de préparation a voulu placer notre célébration du jour sous les mots : « Sans attendre et sans se lasser ».
À travers l’écoute de la Parole se manifeste au plein jour ce désir de silence qui donne sens à nos actions. Nous méditerons ce soir sur bien des aspects en lien à notre grâce de baptisés, dont, entre autres la place des messagers, le lien avec la grâce, le partage et la solidarité. Entrons dans cette célébration au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
José Egilde M.
♫ Chant : Pour accomplir les œuvres du Père
(Rimaud-Courrèges)
1- Pour accomplir les œuvres du Père
en croyant à Celui qui a sauvé le monde ;
Pour témoigner que Dieu est tendresse
et qu’il aime la vie et qu’il nous fait confiance ;
Pour exposer ce temps à la grâce
et tenir l’univers dans la clarté pascale.
2- Pour découvrir les forces nouvelles
Que l’Esprit fait lever en travaillant cet âge ;
Pour nous ouvrir à toute rencontre
Et trouver Jésus Christ en accueillant ses frères ;
Pour être enfin le sel, la lumière
Dans la joie de servir le Serviteur de l’Homme.
L’Esprit nous appelle à vivre aujourd’hui, vivre de la vie de Dieu ;
L’Esprit nous appelle à croire aujourd’hui, croire au bel amour de Dieu !
📖 Deuxième livre des chroniques (36, 14-16.19-23)
En ces jours-là, tous les chefs des prêtres et du peuple multipliaient les infidélités, en imitant toutes les abominations des nations païennes, et ils profanaient la Maison que le Seigneur avait consacrée à Jérusalem. Le Seigneur, le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se lasser, leur envoyait des messagers, car il avait pitié de son peuple et de sa Demeure. Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles, et se moquaient de ses prophètes ; finalement, il n’y eut plus de remède à la fureur grandissante du Seigneur contre son peuple. Les Babyloniens brûlèrent la Maison de Dieu, détruisirent le rempart de Jérusalem, incendièrent tous ses palais, et réduisirent à rien tous leurs objets précieux. Nabucodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps de la domination des Perses. Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur proclamée par Jérémie : La terre sera dévastée et elle se reposera durant 70 ans, jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés.
Or, la première année du règne de Cyrus, roi de Perse, pour que soit accomplie la parole du Seigneur proclamée par Jérémie, le Seigneur inspira Cyrus, roi de Perse. Et celui-ci fit publier dans tout son royaume – et même consigner par écrit – : « Ainsi parle Cyrus, roi de Perse : Le Seigneur, le Dieu du ciel, m’a donné tous les royaumes de la terre ; et il m’a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque parmi vous fait partie de son peuple, que le Seigneur son Dieu soit avec lui, et qu’il monte à Jérusalem ! ».
Résonance : les messagers
Sans attendre et sans se lasser, le Seigneur envoyait des messagers
2 Chroniques 36
aux chefs des prêtres et du peuple qui multipliaient les infidélités,
car il avait pitié de son peuple.
Dieu ne se lasse jamais de revenir vers nous.
Dans le cas présent, il intervient par des messagers.
À la Commission partage, à travers les actions que nous soutenons dans différentes régions
du monde, du Brésil à Gaza, nous rencontrons d’autres communautés, le plus souvent
par l’intermédiaire de messagers :
– au Tchad, c’est le Père Prudent (rencontré grâce à Nicolas Guérin), qui souhaite à tout prix scolariser les filles, pour favoriser leur émancipation en évitant un mariage précoce ;
– au Congo, c’est José qui nous a mis en lien avec l’association Rêves du sud, qui porte de multiples projets, dont celui de réhabiliter des jeunes femmes exclues à cause de grossesses prématurées hors mariage ;
– au Brésil, c’est un metteur en scène grenoblois Laurent ainsi que Martin notre contact, qui travaillent avec de jeunes afro-brésiliens issus des favelas, pour leur redonner la fierté de leurs origines par le théâtre d’improvisation ;
– à Gaza, c’est Ziad Medoukh, qui sans se lasser, malgré le désastre difficile à nommer, continue d’initier des projets avec des jeunes.
Que font ces messagers ?
> Ils montrent le sens de ces actions de solidarité, qui va bien au-delà de l’apport financier. La plupart du temps, il est question d’autonomie, de reconnaissance, d’émancipation, de dignité. Ces mots ne viennent pas de nous mais des messagers ou des personnes concernées ; ainsi Rolande, jeune tchadienne qui nous écrit cet été : « Chère Commission partage, mon nom est Rolande, je viens d’avoir mon brevet et je suis la plus heureuse. Merci car c’est grâce à votre générosité que j’ai pu étudier ». Elle termine sa lettre par « Que Dieu vous donne davantage ».
> Ils font changer notre regard sur des communautés lointaines : on apprend à connaître des personnes avec d’autres références culturelles, d’autres façons de mener leur vie. On se surprend parfois à changer de point de vue. Ceci est possible grâce au respect réciproque, qui se construit petit à petit, sans se lasser.
Isabelle M.
📖 Lettre de Paul aux Éphésiens (2, 4-10)
Frères, Dieu est riche en miséricorde ; à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous a donné la vie avec le Christ : c’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Avec lui, il nous a ressuscités et il nous a fait siéger aux cieux, dans le Christ Jésus. Il a voulu ainsi montrer, au long des âges futurs, la richesse surabondante de sa grâce, par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus. C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas des actes : personne ne peut en tirer orgueil. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus, en vue de la réalisation d’œuvres bonnes qu’il a préparées d’avance pour que nous les pratiquions.
Un amour gratuit
Avouons-le, la fin de cet extrait de la lettre de Paul aux chrétiens d’Éphèse nous a beaucoup gênés lundi soir, lors de l’échange pour préparer cette messe. Que reste-t-il donc de notre liberté si Dieu a préparé d’avance les œuvres bonnes que nous réalisons ?
Comment Paul, fin connaisseur de la Loi et des prophètes, peut-il écrire une assertion en porte à faux avec maints textes bibliques, où l’homme répond librement, souvent après être rentré en lui-même, dans un dialogue intérieur ? Une liberté de choix en consonance avec la vision d’un être humain créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, qui lui-même change d’avis – souvenons-nous du dialogue avec Abraham intercédant pour Sodome dans le livre de la Genèse -.
Comment entendre ce que Paul présente comme une prédestination ?
Paul nous parle abondamment du grand amour dont Dieu nous aime, gratuitement, sans mérite de notre part. Cet amour nous fait entrer, avec le Christ et en restant relié à lui, dans un mouvement de la mort vers la vie.
Les relations aux autres et au Tout-Autre nous construisent et nous permettent de co-Naître, si nous désirons cette nouvelle naissance, la destination originelle possible de tout homme, toute femme : prendre conscience d’avoir reçu gratuitement, et entrer dans le mouvement du don et du pardon. Cela peut commencer par essayer de comprendre l’autre, différent, voire ennemi, pour participer à une humanisation jamais achevée. Cela passe plus souvent par la joie de bonheurs partagés qui atteste notre commune humanité.
Alors, réjouissons-nous de la possibilité de réaliser des œuvres bonnes, qui concrétisent nos choix, nos engagements, mais sont toujours un don qui nous est fait.
Éliane B.
♫ Acclamation de l’évangile
Ta Parole pour nous fait merveille, Gloire et louange à toi !
Ton amour envers nous est fidèle, Gloire et louange à toi !
Réalise pour nous tes promesses, Gloire et louange à toi !
Évangile de Jésus-Christ selon Jean (3, 14-21)
En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.
Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »
« Sans attendre et sans se lasser »
La phrase que nous avons choisie pour cette célébration semble faire le pont entre le salut par la grâce et le salut par les œuvres, qui traversent tous les textes du jour.
La miséricorde de Dieu est toujours première : sans attendre et sans se lasser, il a envoyé ses prophètes et il a évité la condamnation éternelle du peuple juif, en lui permettant de quitter son exode et de retourner à Jérusalem.
Sans se lasser, il a envoyé son propre fils. L’amour infini de Jésus pour nous l’a conduit à sa mort sur la croix, mais Dieu l’a ressuscité, et par lui, il nous fait passer de la mort à la vie. C’est le mystère pascal que nous nous apprêtons à célébrer, c’est le cœur de notre foi, et par cette foi en Jésus Christ, en reconnaissant que tout vient de lui, nous sommes sauvés.
Mais cette grâce qui nous est donnée sans contrepartie a pour effet immédiat de révéler à la pleine lumière la portée de nos œuvres. Paul nous rappelle que nous sommes créés pour la réalisation d’œuvres bonnes, mais l’Évangile nous avertit : « celui qui fait le mal déteste la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ». À l’inverse, celui qui recherche la lumière verra la manifestation que ses œuvres ont été faites en union avec Dieu.
Alors, remplis de cette grâce, n’est-il pas temps d’agir, sans attendre et sans se lasser ?
Vincent Moreau
« Celui qui fait la vérité vient à la lumière »
Cette phrase nous a posé beaucoup de questions. Comprenons : celui qui agit en vérité vient à la lumière. Mais encore ? Qu’est-ce que la vérité ?
Pour moi vivre selon sa propre vérité, c’est vivre selon son désir le plus profond.
Ces jour-ci j’ai désiré, selon ma propre vérité, proposer un entretien téléphonique à Islam, un journaliste francophone de Gaza qui a perdu ses quatre enfants dans le bombardement de sa maison. Nous le connaissions sur les zooms comme quelqu’un plein d’esprit et de gaieté, maintenant il se dit mort. Sa femme et lui cherchent dans les décombres de leur maison des objets ou des vêtements ayant appartenu à leurs enfants. Bouleversée et anéantie après l’avoir écouté pendant quarante minutes, une lumière m’a été donnée. Je vais continuer à l’écouter, portée par la grâce de l’Esprit, mais je sais que seul Jésus peut le remettre dans la vie.
La deuxième partie de la dernière phrase de l’Évangile, « pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu » me fait entendre que l’accueil des autres, en vérité,
ne peut se faire que dans l’union avec Dieu. L’amour de Dieu pour les humains se manifeste à travers les actes de solidarité, à travers l’attention que nous avons les uns pour les autres, en particulier pour les plus démunis. Et cela « sans attendre et sans se lasser ».
C’est pourquoi je suis heureuse de faire partie de la Commission Partage, dont les projets concrets sont ceux de la communauté qui nous fait confiance. Ces pays lointains, ces personnes avec qui nous sommes en relation, sont proches par les liens que nous entretenons, nous ouvrant à d’autres cultures.
Merci Seigneur pour ces gouttes d’eau,
données par ta grâce
à ceux qui nous appellent,
elles se transforment pour nous
en vagues de lumière.
Geneviève P-M.
♫ Chant : Pour accomplir les oeuvres du Père (suite)
3- Pour inventer la terre promise
où le pain se partage, où la parole est libre ;
Pour que s’engendre un peuple sans haine
où la force et l’argent ne seront plus les maîtres ;
Pour annoncer le jour du Royaume
sa justice et sa paix qui briseront les guerres.
4- Pour épouser la plainte des autres
en berçant le silence au plus secret de l’âme ;
Pour assembler les pierres vivantes
sur la pierre angulaire où se construit l’Église ;
Pour entonner un chant d’espérance
dans ce monde sauvé et qui attend sa gloire.
L’Esprit nous appelle à vivre aujourd’hui, vivre de la vie de Dieu ;
L’Esprit nous appelle à croire aujourd’hui, croire au bel amour de Dieu !
Prière universelle : refrain
Fais paraître ton jour et le temps de ta grâce
Fais paraître ton jour, que l’Homme soit sauvé.
Prière eucharistique
Seigneur notre Dieu, nous te disons merci pour notre monde et pour les yeux que tu nous ouvres dans notre quête de liberté, à travers l’écoute et l’accueil des autres qui sont nos frères.
Ce soir, tu nous mets en demeure : tu nous invites à prendre conscience de ton don gratuit.
Sans attendre et sans nous lasser, tu nous sommes de lutter contre toutes les formes de vulnérabilité et de précarité. Tu nous invites à entrer dans cette belle dynamique d’offrande de nos vies, de nos énergies et de nos capacités afin que naisse et croisse la vie. Enfants, nous allons sur les chemins, proclamant la joie
de notre bonheur à travers nos gestes de solidarité avec nos frères en humanité.
Dans cette liberté vécue, nous proclamons ta gloire :
Sanctus (L. Boldrini)
Saint, le Seigneur est saint, il est le Dieu de l’univers
Saint, le Seigneur est saint, éternel est son amour.
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire, Hosanna, Hosanna, Hosanna au plus haut des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, Hosanna, Hosanna, Hosanna au plus haut des cieux !
Seigneur Dieu, Père éternel, nous te supplions d’envoyer ton Esprit sur ces offrandes, afin que ce pain et ce vin deviennent le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Un soir qu’il est à table avec ses disciples, il prit du pain, dit une prière pour te bénir et te rendre grâce, le leur partagea avec ces mots : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ».
Ensuite il prit une coupe remplie de vin ; il te rendit grâce et la fit passer à chacun en disant :
« Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela en mémoire de moi ».
À toi qui es mort pour nous, à toi qui es vivant, à toi qui reviendras,
Anamnèse (Kita)
honneur, louange et gloire !
Ici et maintenant, Père très bon, nous rappelons la passion de Jésus et sa résurrection d’entre les morts. Avec grâce et liberté, il s’est livré entre nos mains pour être à présent notre offrande et nous élever vers toi. Dans cette foi, renforce le lien d’amour entre nous tous qui chantons ta gloire à travers le partage de ce repas. Que nous soyons unis dans ton Église et renforcions notre communion au pape François, à notre archevêque Laurent, à ses auxiliaires et à toutes les personnes qui à travers le monde vivent la beauté de l’évangile.
Seigneur, nous portons ce jour toutes ces mains tendues, toutes ces vies fauchées, toutes ces zones de tension et de conflit. Nous te présentons toutes les désespérances présentes dans nos familles et nos quartiers. Nous te prions pour nos malades. Nous n’oublions pas tous ceux qui ont rejoint ta demeure éternelle, notre destinée commune.
Nous t’en prions, Seigneur, réunis-nous un jour auprès de toi, avec Marie, cette femme toujours à l’écoute du cri de l’homme, avec Joseph, cette icône du silence dans l’offrande de sa vie, avec tous les amis de Jésus, notre Seigneur, pour te chanter et te bénir sans fin.
Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu le Père tout-puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.
Agnus (L. Boldrini)
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, prends pitié de nous.
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix, donne-nous la paix.
♫ Chant : Vivons en enfants de lumière
(G14-57-1/Berthier)
1 – L’heure est venue de grandir dans la foi
Voici le temps de la faim, de la soif
Gardez confiance, ouvrez le Livre
Voici le pain, voici l’eau vive !
Vivons en enfants de lumière
Sur les chemins où l’Esprit nous conduit :
Que vive en nous le nom du Père !
2 – L’heure est venue d’affermir votre cœur
Voici le temps d’espérer le Seigneur
Il est tout près, il vous appelle
Il vous promet la vie nouvelle.
3 – L’heure est venue de courir vers la vie
Voici le temps de trouver Jésus Christ
Il est présent parmi les pauvres
Il vous précède en son Royaume.