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Dimanche 18 août 2024. « Qui donc verra le bonheur ? »

En ce vingtième dimanche du Temps Ordinaire, alors que le psalmiste nous promet le bonheur, saurons-nous faire nôtres les valeurs humaines de paix, de fraternité et de liesse célébrées dans la ferveur olympique ?

Entrée en prière en musique

♫         C. Orff, Carmina Burana, O Fortuna

Accueil

Bonjour et bienvenue à tous, où que vous soyez en cette période estivale.
Parmi nous, certains reviennent à Paris après avoir fui la capitale, JO obligent… et d’autres sont restés pour ne pas manquer ça ! Provinciaux ou Parisiens, sportifs ou non, nous avons composé avec l’événement, suivi de près ou de loin les performances des athlètes, les cérémonies d’ouverture – en différé éventuellement – et de clôture, ne serait-ce que pour se faire une opinion compte tenu des polémiques que la première a suscitées. Oui, cet événement nous a marqués et les textes du jour résonnent avec cette actualité.

Il est indéniable que l’ambiance de fête qui a régné pendant cette quinzaine, la ferveur pour ne pas dire l’enthousiasme qui a traversé les stades, la joie dans les rues de Paris, ne ressemblent guère à ce qui se vit dans nos églises souvent trop tristes et trop vides.
Toutes ces émotions préfigurent ce à quoi nous sommes appelés à vivre durablement, en réponse à l’appel de Dieu pour la construction d’un monde renouvelé, fraternel et aimant.

Ainsi, comment cette liesse, bienfaisante et dont nous avons été témoin peut-elle être une réponse aux injonctions nombreuses que nous allons entendre ? Quelle est la volonté du Seigneur et qui verra le bonheur ?
Confiants dans le chemin qui nous est proposé, entrons dans notre célébration au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bénédicte I.-R.

📖  Évangile de Jésus Christ selon Jean (Jn 6, 51-58)
En ce temps-là, Jésus disait à la foule : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde ». […] Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

Résonance

Je vous entends, je nous entends bougonner à l’instar des Juifs qui écoutaient Jésus : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? » Mais ne nous y trompons pas. Nous, chrétiens éduqués d’Occident du XXIe siècle, savons dès le début du récit que le registre utilisé est symbolique – “Pain vivant descendu du ciel”.

Alors quel est le message ? Qu’est-ce que la chair et le sang si ce n’est ce qui concrétise notre être ? Nous existons au monde par notre corps, fait de cellules, de tissus et “d’humeurs”. Parler de la chair et du sang de Jésus, c’est évoquer son être dans sa globalité. Et plus encore, après la Résurrection, dans toute son entièreté.

Manger, manger le pain, c’est ce qui nous donne cette force, cette énergie qui nous permet de nous lever, de nous déplacer, de travailler, d’aimer… de vivre. Alors dans ces phrases d’un abord ardu, j’entends qu’en nous imprégnant de tout ce qu’est le Christ, nous accèderons à la plénitude qu’il nous propose.
Et au fil du temps, ces phrases trouvent un écho, ailleurs dans les Évangiles : « Viens et suis-moi ! »

Jean-Marie R.

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Photo Braden Collum sur Unsplash

♬ Méditation musicale : Les tambours du Bronx, Tempête

📖 Lecture du livre des Proverbes (Pr 9, 1-6)
La Sagesse a bâti sa maison,
elle a taillé sept colonnes.
    Elle a tué ses bêtes, et préparé son vin, 
puis a dressé la table.
    Elle a envoyé ses servantes, elle appelle
sur les hauteurs de la cité :
« Vous, étourdis, passez par ici ! »
À qui manque de bon sens, elle dit :
    « Venez, mangez de mon pain, 
buvez le vin que j’ai préparé.
    Quittez l’étourderie et vous vivrez,
prenez le chemin de l’intelligence. »

Partage Pain Et Vin

📖 Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Éphésiens (Ep 5, 15-20)
Frères, prenez bien garde à votre conduite : ne vivez pas comme des fous, mais comme des sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas insensés, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin, car il porte à l’inconduite ; soyez plutôt remplis de l’Esprit Saint. Dites entre vous des psaumes, des hymnes et des chants inspirés, chantez le Seigneur et célébrez-le de tout votre cœur. À tout moment et pour toutes choses, au nom de notre Seigneur Jésus Christ, rendez grâce à Dieu le Père.

♬ Méditation musicale : Rameau, Les Indes galantes, Les sauvages

Résonance

Une Sagesse qui prépare son vin et dresse la table ! Voilà de quoi troubler celles et ceux qui confondent sagesse et sacrifice, privation, ascétisme. Voilà également de quoi troubler celles et ceux qui prônent la jouissance à tout va, indifférente au sort du prochain.
Le pain et le vin que prépare la Sagesse ne confortent pas dans l’étourderie. Au contraire, ils ouvrent un espace au bon sens. La Sagesse invite à la fête, pas à la décadence ; elle ouvre le chemin de l’intelligence, pas celui de l’irresponsabilité.

J’aime beaucoup ce chemin paradoxal, de compromis et de liberté mêlés. Voilà un appel stimulant à la joie de vivre, au plaisir qui ne délaisse pas celui qui est au bord du chemin et qui souffre, au plaisir qui n’humilie pas l’adversaire qui a été moins performant.
Le chemin que propose la Sagesse ne saurait être de s’enivrer de pains et de jeux au point de ne plus croire qu’en la vertu de la compétition, des corps musclés et jeunes, ou d’oublier celles et ceux qui pleurent leurs morts, dont les maisons sont détruites ; il ne saurait être question de s’enivrer de pains et de jeux au point d’oublier l’ombre planante de l’extrême droite qui séduit beaucoup de nos concitoyens du monde, ou que plus de 12000 personnes précaires, migrantes, sans domicile fixe ont été expulsées des rues de Paris pour ne pas entacher les Jeux Olympiques et la vitrine touristique[1]. Le chemin que propose la Sagesse ne saurait être cela.

Alors réjouissons-nous pleinement de ce qui s’est donné à voir, pendant les Jeux Olympiques, d’authentique fraternité malgré les différences de culture et l’inévitable rivalité des athlètes et de leurs supporters. Il y a là une joie noble, belle, une promesse d’avenir. Mais ne soyons pas naïfs, restons des veilleurs. « Nous traversons des jours mauvais » disait déjà Paul en son temps. Jésus lui-même a affronté rudement les jours mauvais de son temps. Il mangeait et buvait, en de singulières compagnies, et cela lui a été reproché. Et il reprenait le chemin de sa vie partagée et donnée pour plus de justice.
Alors mangeons, buvons, écoutons la Parole, soyons remplis de l’Esprit Saint et célébrons Dieu de tout notre cœur !

Benoit V.


[1] https://lereversdelamedaille.fr/

Repas 40e Anniversaire
Repas du 40e anniversaire du Centre Pastoral à Saint-Merry

Temps de partage

Avons-nous vu le bonheur pendant cette quinzaine ?
Pour tous, l’événement fut une belle surprise que nous avons vécue à Paris, ou via la presse et nos écrans.
Un moment « d’accueil, d’audace, de beauté, de dépassement, d’efforts, d’émotion, d’espoir, animés par l’esprit d’équipe, moment étonnant, de ferveur, de fête, de fierté, d’inattendus, de joie, de paix, de récompense, de reconnaissance, de solidarité, moment spectaculaire, de tendresse, de victoire ».

Bénédicte I.-R.

Partageons maintenant en communauté cette question :
Les JO furent un moment de paix, de fraternité et de liesse : comment allons-nous transformer cet essai ?

♬ Méditation musicale : Hymne olympique

JO de Paris 2024, Wikimedia Commons

Quelques interventions lors du partage

  • Les semaines qui précédaient les Jeux étaient pessimistes et dubitatives sur l’évènement, mais ce fut finalement une réussite extraordinaire : motivons-nous davantage pour voir les verres à moitié pleins !
  • Ces Jeux ont permis de mettre en évidence la Fraternité, souvent ‘parent pauvre’ de notre devise nationale.
  • Comme le font les Conseils des Sages dans les villages africains, ces Jeux ont donné un pouvoir de créativité au-delà des divergences.
  • Ces Jeux ont mis en évidence les talents de la diversité ethnique dans le monde sportif.
  • Transformer l’essai, ce sera aussi s’intéresser au Jeux Paralympiques qui vont commencer.

♫ Chant :  Canon de la paix (R. Rolland et F. Terral)

Vous pouvez l’écouter ICI

Écoutez le temps viendra
Les hommes un jour sauront la vérité
Le loup s’étendra près de l’agneau
Et nous fondrons les piques pour des faux
Et les sabres pour des herses
La paix sera notre combat
Faites que ce temps vienne
Écoutez, le temps viendra

Anneaux Olympiques
JO Paris 2024, Wikimedia Commons

Intentions de prière partagées

♫ Refrain
Joie de l’Esprit, exulte en nos cœurs

  • Nous rendons grâce pour les 90 ans de Marie Verrier
  • Nous rendons grâce pour l’accueil chaleureux de nos voisins musulmans à notre retour de vacances, qui n’ont pas hésité à porter pour nous nos 12 caisses de vin jusqu’à la cave, et nous avaient préparé un diner
  • Nous portons dans notre prière tous ces enfants en vacances, qui apprennent autrement, grandissent, ont d’autres rythmes familiaux durant l’été
  • Nous portons dans notre prière les migrants qui se noient dans la Manche, dont on ne parle presque pas, et pour lesquels nous ne nous révoltons pas

Nous prions aussi pour toutes les autres intentions, exprimées ce dimanche ou gardées en nos cœurs.

Psaume 33-34

Envoi et Bénédiction

Nous arrivons au terme de cette rencontre autour de la Parole.
Pour nous mettre en route, nous vous proposons quelques phrases des discours de clôture des Jeux Olympiques de Paris 2024.

D’abord le constat de Tony Estanguet :
« On espérait de la ferveur, on a eu de la passion. Du jour au lendemain, le temps s’est arrêté et toute une nation s’est mise à vibrer.
On se voyait comme un peuple d’irréductibles râleurs, on s’est réveillé dans un pays de supporteurs déchaînés qui ne veulent plus s’arrêter de chanter
. »

Puis surtout l’appel de Thomas Bach, président du CIO :

« Vous vous êtes ouverts les uns aux autres, vous vous êtes respectés même lorsque vos pays étaient divisés par la guerre et les conflits.
Vous avez fait naître une culture de paix, vous nous avez permis de croire en un monde meilleur pour tous.
Ces comportements sont une source d’inspiration pour nous tous et pour des milliards de personnes dans le monde. Merci de nous faire rêver. Merci de nous faire croire en un monde meilleur, pour tous.
J’appelle chaque personne qui partage cet esprit olympique à incarner cette culture de la paix au quotidien
. »

Allons donc transformer l’essai, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Blandine

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