En ce 30ème dimanche du temps ordinaire, Bartimée crie assis au bord du chemin. Saurons-nous entendre les cris de nos sœurs et frères ?
Entrée – Chant
Au cœur de ce monde,
Le souffle de l’Esprit fait retentir
Le cri de la Bonne Nouvelle
Au cœur de ce monde,
Le souffle de l’Esprit met à l’œuvre
Aujourd’hui des énergies nouvelles.
1 – Voyez ! les pauvres sont heureux ;
ils sont premiers dans le Royaume !
Voyez ! les artisans de paix :
ils démolissent leurs frontières !
Voyez ! les hommes au cœur pur :
ils trouvent Dieu en toute chose !
2 – Voyez ! les affamés de Dieu :
ils font régner toute justice !
Voyez ! les amoureux de Dieu :
ils sont amis de tous les hommes !
Voyez ! ceux qui ont foi en Dieu :
ils font que dansent les montagnes !
3 – Voyez ! le peuple est dans la joie :
l’amour l’emporte sur la haine !
Voyez ! les faibles sont choisis :
les orgueilleux n’ont plus de trône !
Voyez ! les doux qui sont vainqueurs :
ils ont la force des colombes !
Accueil
Bonjour et bienvenue à toutes et tous, aux habitués et à ceux qui nous rejoignent de temps à autre ou même pour la première fois.
Nous sommes réunis pour le 30ème dimanche du temps ordinaire. Dans l’évangile de ce jour, Jésus va malgré et grâce à l’intercession de ceux qui le suivent relever Bartimée et lui ouvrir les yeux. En effet, la foule d’abord récalcitrante, laisse approcher l’aveugle qui crie assis au bord du chemin car il désire grâce à Jésus retrouver la vue. Comme pour la plupart des miracles un tiers, ici la foule, permettra au miracle d’advenir.
En ce partage nous exprimerons comment nous entendons les différents cris de nos contemporains. Sachons écouter pour devenir acteurs dans nos vies en suivant le Christ par un droit chemin comme nous le suggère le prophète Jérémie.
Nous entrons dans notre célébration au nom du Père, du Fils et de l’Esprit
Laurence
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Marc (10, 46b-52)
Tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! »
Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. »
Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Résonance
L’aveugle a crié une première fois puis une seconde, probablement plus fort puisque son entourage voulait le faire taire. Qui l’entendra ? Qui entendra sa détresse et son espérance ? Devant les gémissement incessants de notre monde, les plaintes insupportables des victimes, les clameurs des foules humiliées, exilées, j’ai parfois l’impression d’être comme le personnage du « Cri », ce tableau d’Edward Munch. Pris entre le désir de continuer de m’indigner et la tentation de me boucher les oreilles pour ne plus entendre ces clameurs. Non pas tant par indifférence que par impuissance à changer ces réalités dramatiques qui me dépassent si souvent ; moins par lassitude que par saturation d’une information quotidienne où les bombardements succèdent aux bombardements, où les vies brisées d’aujourd’hui se substituent aux vies brisées d’hier.
Mais devenir insensible à tous ces cris qui me cernent est-ce possible ? La résignation est-elle tenable alors que, « boiteux, aveugles, femme enceinte ou jeune accouchée » nous sommes tous frères et sœurs en humanité ? Qui alors libèrera mes oreilles, dessillera mes yeux ? Quelle parole, quel témoignage permettront de m’ouvrir à ces appels, à ces « prends pitié de moi » venus de là bas ou surgis à ma porte ?
Alain
♬ Méditation en musique
Debussy, Les sirènes
Temps du partage
Grâce à qui entendons-nous les cris du monde ?
Quelques éléments dans les interventions lors du partage :
- deux sens au mots entendre : il y a entendre par les infos et grâce aux journalistes et il y a comprendre et agir grâce à la Parole du Christ qui nous met en marche.
- faut-il parler de cri, ce qui semble trop dans l’émotion ? Je suis plus sensible aux signes discrets et pudiques. Il faut savoir être attentifs.
- la curiosité et les questions des enfants peuvent nous aider à regarder plus attentivement ce qui nous entoure.
- divers moyens d’informations, en ce moment la prière de Sabeel me touche énormément.
- j’ai besoin de recul et d’aide pour penser les cris de joie ou de douleur de nos contemporains pour cela Saint-Merry et aussi les œuvres artistiques m’aident.
- c’est grâce à ceux qui crient que j’entends donc : ne cessez pas de crier, ne baissez pas les bras ! certains cris sont si douloureux que l’on ne pourra pas rester insensible.
- à la création des restaus du cœur à Saint-Merry la tâche était immense et elle le reste encore aujourd’hui. Que pouvons-nous faire ?
- Bartimée veut dire le fils de l’honneur, sommes nous à l’écoute des cris du monde ou à celui des honneurs et de la considération ?
- mon métier d’orthophoniste me permet d’entendre ceux que l’on entend pas et depuis bientôt 20 ans je suis sidérée par le silence qui entoure les drames des abus sexuels.
- grâce aux membres de la société civile qui savent s’organiser et sont toujours actifs sur le terrain avec les démunis. Ils ont tous la foi et continuent d’appeler confiant dans le fait que nous pouvons les aider.
- 3 réflexions : l’importance du cri et de la rage dans les œuvres artistiques contemporaines, d’autre part face à ces cris qu’est ce que la prière d’intercession ? Dans notre nouvelle mission de Saint-Merry Hors-les-Murs comment va-t-on s’y prendre pour répondre à ces appels ?
♫ Chant : La Rage de Keny Arkana à retrouver sur You Tube en cliquant ICI
Psaume 125
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes
moissonne dans la joie.
Intentions de prière partagées
Comme il l’a demandé à l’aveugle, nous pouvons entendre la parole de Jésus qui nous interroge
QUE VEUX TU QUE JE FASSE POUR TOI ?
Nous vous proposons que notre réponse à sa question soit maintenant notre prière…
Oui… Que veux-tu que je fasse pour toi, pour vous ?
Jean-Luc
♫ Refrain
Entends la voix de ma prière quand je crie vers toi
quand je lève les mains, quand j’implore ta présence
Nous rendons grâce pour :
- immense merci à Jésus et à tous ceux qui nous invitent à dire notre confiance car la relation ne peut fonctionner qu’en répondant à cette question : Que veux tu que je fasse pour toi ?
- je voudrais chanter sur les routes pour le travail acharné des femmes et des hommes, leur engagement de par le monde pour la justice et la paix
Nous prions pour :
- la démarche synodale qui se termine demain, qu’elle nous inspire nous permette de rebondir et de cheminer ensemble
- que l’Esprit Saint nous aide à être des artisans de paix, à sauver notre planète et qu’il inspire nos dirigeants
- ceux qui ont perdu un être cher et non pas la ressource de la foi pour crier leur peine et pour que la solidarité et la présence fraternelle soient un signe pour eux
- que nous osions demander, exprimer et clarifier personnellement nos idées, nos besoins
- la prière du matin : Seigneur ouvre mes lèvres, et ma bouche te dira ta louange entre ces deux phrases nous pouvons mettre toute notre action
- que le cœur des hommes s’ouvre, qu’ils entendent le cri des femmes de leur souffrance face au poids du patriarcat, il le faut pour que les choses changent.
- Bartimée dit : “Que je retrouve la vue”. Que le Seigneur nous aide à retrouver cette vision du merveilleux du monde, cette vision de l’enfant
- pour les reporters qui cherchent à dire la vérité et sont trop souvent tués en ce moment qu’ils aient le courage de continuer à faire leur métier et que j’ai moi aussi le courage de transmettre les cris du monde
- pour que je ne me laisse pas aller au découragement malgré l’actualité et les injustices en tous genres de notre époque
- que nous sachions répondre aux besoins des autres en sachant les écouter, sans nous imposer ni nous projeter
- tu nous as laissé le monde et nous devons l’administrer. Donne nous la force de l’Esprit Saint pour mieux assumer cette responsabilité.
Notre Père
Introduction
Dans son livre, dont nous allons lire un extrait, le prophète Jérémie parle de la déportation d’une partie du peuple d’Israël à Babylone en 587 av JC, et, plus précisément ici, de son retour d’exil.
Comment ne pas penser à tous les exilés du monde, si mal accueillis après leurs longues migrations, qui n’ont souvent plus l’espoir de retourner dans leur pays.
Joëlle
📖 Lecture du livre de Jérémie (31, 7-9)
Ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob,acclamez la première des nations!Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! » Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient. Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas.Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné.