Messe en plein monde – Célébration eucharistique à la chapelle Notre-Dame-des-Anges
Introduction au thème
- Les textes du jour parlent d’aveugles et de confiance.
N’est-ce pas en plein rapport avec notre actualité ? Notre monde est inquiet car nous vivons de graves crises de confiance, de tous les côtés, à tous les niveaux, par exemple les guerres épouvantables, l’impossible compromis politique à l’assemblée nationale, les monstruosités de l’abbé Pierre, le climat délétère dans certaines entreprises, même à l’ONU ou aux casques bleus on ne fait plus confiance. Et vous trouverez beaucoup d’autres exemples illustrant la division, la défiance, les déchirements… - Or nous avons besoin de confiance. Sans confiance entre nous que pourrait-on construire ?
Mais de quelle confiance s’agit-il ? Confiance dans le rationnel, le scientifique, le fiable et le sûr ? Confiance réciproque conçue comme un échange donnant donnant ou un contrat « tu me fais confiance donc je te fais confiance » ? N’y a-t-il pas au contraire une dimension inexplicable dans la confiance, l’acceptation d’une vulnérabilité et d’une dépendance ? Faire vraiment confiance ne veut-il pas dire sans tout voir, sans tout savoir ? Faire confiance c’est difficile comme le montre le rapport éducatif enseignant/élève. Il ne s’agit pas de croire que la confiance doive être absolue et aveugle, ou que les autres soient toujours fiables et dignes de confiance. Mais il ne s’agit pas non plus de penser que la seule confiance digne de ce nom soit la confiance en soi, la confiance dans ce que l’on maîtrise. Qu’en pensez vous ? Sans confiance peut-il y avoir d’authentiques relations humaines, des projets communs, de la fraternité ? Sans confiance peut-il même y avoir de l’amitié, de l’amitié sociale comme dit le pape François, de l’amour ? - Comment donc faire confiance en dépit de nos aveuglements ?
En fait il y a plusieurs sortes d’aveuglements :
– Il y a peut-être mon aveuglement personnel, celui qui fait que je ramène toujours tout à moi, que je suis incapable de me décentrer et d’admettre la différence de l’autre ou le fait qu’il ait éventuellement plus raison que moi … Faire confiance dans cet aveuglement paraitrait bien étriquée, non ? Je ne pourrais faire confiance qu’à mon semblable le plus semblable ?
– Il y a notre aveuglement collectif qui par exemple refuse le dialogue ou le compromis social ou politique. On en voit bien la marque dès qu’on débat d’identité, d’hospitalité, d’éducation…
– Il y a nos aveuglements internationaux, qui, malgré les déclarations bien-pensantes n’entendent pas le moins du monde faire des concessions de solidarité entre pays pauvres et riches , ou des concessions culturelles philosophiques ou religieuses admettant que NOUS n’avons pas toujours raison. - Faire confiance sans tout voir, sans avoir peur de ce qui échappe au contrôle
et pourtant sans s’aveugler personnellement ou collectivement.
Qu’en pensez-vous ? Faut-il être un peu aveugle pour faire confiance, c’est-à-dire accepter sans naïveté de ne pas tout voir, tout savoir, tout comprendre de l’autre ?
La véritable force de la confiance ne réside-t-elle pas
dans le lien qu’elle engendre, même si elle demeure à jamais fragile ?
Quel sens cela aurait de croire en Dieu, si on n’est pas fichus
de croire les uns dans les autres, si on n’est pas capables de faire confiance,
malgré toute notre faiblesse et tous nos aveuglements ?
Jacques D.
♫ Chant : Ouvre mes yeux Seigneur K 52-92-2
Ouvre mes yeux, Seigneur, aux merveilles de ton amour.
Je suis l’aveugle sur le chemin : guéris-moi, je veux te voir ! (bis)
Ouvre mes mains, Seigneur, qui se ferment pour tout garder.
Le pauvre a faim devant ma maison : apprends-moi à partager ! (bis)
Garde ma foi, Seigneur, tant de voix proclament ta mort.
Quand vient le soir et le poids du jour, ô Seigneur, reste avec moi ! (bis)
📖 Lecture du Livre du prophète Jérémie (Jr 31, 7-9)
Ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! Faites résonner vos louanges et criez tous : « Seigneur, sauve ton peuple, le reste d’Israël ! » Voici que je les fais revenir du pays du nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée : c’est une grande assemblée qui revient. Ils avancent dans les pleurs et les supplications, je les mène, je les conduis vers les cours d’eau par un droit chemin où ils ne trébucheront pas. Car je suis un père pour Israël, Éphraïm est mon fils aîné.
♫ Alléluia
Ta Parole, Seigneur, est lumière, Gloire et louange à toi !
Ta Parole, Seigneur, nous libère, Gloire et louange à toi !
Ta Parole aujourd’hui nous fait vivre, Gloire et louange à toi !
📖 Lecture de l’évangile de Jésus Christ selon Marc (Mc 10, 46b-52)
En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin. Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi ; il t’appelle. » L’aveugle jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus. Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouve la vue ! » Et Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.
Échanges libres en petits groupes
♫ Fiez-vous en Lui (Taizé)
Fiez vous en lui, ne craignez pas,
La paix de Dieu gardera vos coeurs,
Fiez-vous en lui, Alléluia, Alléluia !
Nous venons à toi Seigneur dans une prière commune
Là où nous sommes tentés de nous replier sur nous-mêmes, et parfois sur notre amertume,
ouvre-nous Seigneur à la tendresse qui est en toi.
Là où nous crispons lorsque nous avons peur de manquer,
emmène-nous vers la générosité qui porte à la liberté et à la joie.
Préserve-nous de toute suffisance et donne-nous plutôt de témoigner
de la largesse du regard que tu poses sur chaque être humain.
En nous Seigneur mets ton Esprit et nous vivrons.
Transfigure ce pain en nourriture éternelle.
Transfigure ce vin en source de vie intarissable de vie.
En nous Seigneur mets ton Esprit. Viens Seigneur Jésus.
Sanctus (Boldrini)
Saint, le Seigneur est saint, il est le Dieu de l’univers.
Saint, le Seigneur est saint, éternel est son amour.
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire.
Hosanna ! Hosanna ! Hosanna au plus des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
Hosanna ! Hosanna ! Hosanna au plus des cieux !
Seigneur merci pour ce pain et ce vin qui nourrissent notre quête de plénitude…
Avec ce pain, avec ce vin, nous te présentons aussi quelques fruits de nos échanges
comme nos intentions de prière aux dimensions du monde que tu aimes.
Prière eucharistique
Dieu notre Père, nous avons apporté ce pain et ce vin fruit de la terre et du travail des hommes et femmes d’aujourd’hui et nous te disons ensemble notre reconnaissance pour ta présence,
pour ton amour et ton regard d’amour et de paix que tu poses sur nos vies.
Envoie ton Esprit sur ce pain et ce vin.
Pain reçu, donné et partagé…
Pain de vie, table dressée sur nos chemins…
Jésus, tu as pris le pain :
Ceci est mon Corps donné pour vous et pour tous !
Puis tu as pris une coupe de vin :
Ceci est mon Sang versé pour vous et pour tous pour le pardon et notre libération.
Anamnèse (Boldrini)
Tu as quitté la croix. Tu es ressuscité. Tu reviens parmi nous. Tu es vivant ! (bis)
Dieu Père plein de tendresse
donne-nous l’Esprit d’amour, l’Esprit de ton Fils !
Épiclèse peuple
Ouvre nos yeux à toutes détresses, donne-nous le courage de l’attention et du geste fraternel.
Fais de nos communautés chrétiennes des lieux de vérité et de liberté, de justice, de bienveillance et de paix !
Nous sommes en communion avec toutes celles et ceux qui luttent pour un monde plus juste, équitable, digne où l’humain a la première place.
Nous faisons mémoire de celles et ceux qui sont défunts et sont entrés dans une communion nouvelle avec nous.
À l’exemple de Marie, accorde-nous d’être de celles et ceux qui font la paix et construisent le bonheur autour d’eux.
Ensemble nous redisons :
Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi Père dans l’unité de l’Esprit Saint, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles, Amen.
Frédéric Lanthonie
Notre Père puis Agnus (Boldrini)
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous, prends pitié de nous. (bis)
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde, donne-nous la paix, donne-nous la paix.
Psaume 125 (1-2ab, 2cd-3, 4-5, 6)
♫ Que mon coeur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin je te rende grâce, Seigneur mon Dieu, je te rendre grâce !
Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion,
nous étions comme en rêve !
Alors notre bouche était pleine de rires,
nous poussions des cris de joie.
Alors on disait parmi les nations :
« Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! »
Quelles merveilles le Seigneur fit pour nous :
nous étions en grande fête !
Ramène, Seigneur, nos captifs,
comme les torrents au désert.
Qui sème dans les larmes moissonne dans la joie.
Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ;
il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes.
Prière finale – bénédiction – chant : Touche nos oreilles U28
- Touche nos oreilles, nous entendrons.
Souffle sur nos lèvres, nous parlerons.
Donne ta lumière, nous brillerons.
Montre-nous ta route, nous marcherons. - Tourne ton visage, nous te verrons.
Coule dans nos veines, nous guérirons.
Vienne l’espérance, nous t’attendrons.
Brille ton étoile, nous partirons.
Dieu silence, tu nous as parlé : lumière dans nos yeux, ferment dans notre pain.
