Dimanche 17 novembre 2024. « Tu m’apprends le chemin de la vie »

Célébration eucharistique en l’église Sainte-Hélène, Paris 18e

Accueil

Bonjour à chacune et chacun, pour notre célébration communautaire mensuelle en présentiel. 
Les textes de ce jour sont ceux des fins de cycle liturgique annuel, avec l’annonce des cataclysmes terminaux, mais aussi l’annonce d’une venue libératrice, mais aussi potentiellement clivante. 
Quelles résonances y trouver face aux situations si préoccupantes, voire dramatiques, présentes dans notre monde actuel ? 
C’est pour tenter d’exorciser celles-ci, un peu, que nous vous proposerons, dans un premier temps, de les lister et de les partager ensemble. 

Mais notre Foi et notre Espérance sont bien présentes aussi. 
Quand tout va mal, Jésus Christ est là. Et nous, vous, en sommes le corps et les bras. 
Deux mouvements en témoigneront ici aujourd’hui, présents dans notre communauté : 
– Le Secours Catholique, à qui la quête de ce jour a été affectée par l’Equipe Pastorale en cohérence avec la démarche nationale annuelle de l’Église de France. 
– Et notre association Rêves du Sud France, parrainée par José, rappelée à nos mémoires dans les derniers Flash, et qui bénéficiera à l’identique du produit de la quête lors de la prochaine célébration mensuelle. 

Un mot sur l’action de Rêves du Sud France à partir d’un exemple dramatique venu du Congo :
Cet été, nos amis de Rêves du Sud Congo nous ont alertés sur le fait que face à la guerre, le gouvernement du Congo avait décidé de supprimer toute gratuité de l’école. Auparavant quand, l’école était « gratuite », il fallait quand même payer la prime des enseignants, ce qui empêchait beaucoup d’enfants de familles pauvres d’y aller. La non-gratuité est désormais la règle même en primaire, car l’argent pour la guerre, c’est quand même plus important que l’éducation des enfants. Face à cette catastrophe congolaise, qui est un vrai coup de massue pour les familles modestes, Rêves du sud France se mobilise pour réunir des fonds et permettre à des enfants de continuer d’aller à l’école. C’est notre façon d’être sur le chemin de la vie. 

Quant à nous, nous ne connaissons ni le jour ni l’heure ; mais face à tous ces cataclysmes
et ces tribulations, nous répondons à l’injonction du Seigneur : SOYEZ ÉVEILLÉS !
C’est ce que nous pouvons nous souhaiter les uns les autres, 
au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Isabelle et Henri

♫ Acclamation de l’Évangile

1- Ta Parole, Seigneur, est lumière, Gloire et louange à toi !
     Ta Parole, Seigneur, nous libère, Gloire et louange à toi !
     Ta Parole aujourd’hui nous fait vivre, Gloire et louange à toi !

2- Donne-nous de goûter ta Parole, Gloire et louange à toi !
     Qu’elle éclaire aujourd’hui notre route, Gloire et louange à toi !
     Que nos cœurs à ta voix se réveillent, Gloire et louange à toi !

📖 Lecture de l’évangile de Jésus Christ selon Marc (13, 24-25)

En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« En ces jours-là, après une grande détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.

Expression libre : les lumières qui disparaissent dans notre monde aujourd’hui.

♫ Dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteint jamais (Taizé)

📖 Lecture du livre du prophète Daniel (12, 1-3)

En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci.
Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais.

📖 Suite de l’évangile (Marc 13, 26-32)

Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissance et avec gloire. Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. 
Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier : dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

L’espérance et le figuier

Au milieu de toutes ces catastrophes énumérées ici, et sans doute de façon encore trop limitées,
y a-t-il une place pour l’Espérance, la petite espérance chère à Péguy, la plus petite des vertus théologales ? 
Nous, au Secours Catholique, y croyons toujours ; et nous nous engageons continûment au service
et dans l’accompagnement des plus pauvres, que d’autres préfèreraient voir rejeter hors de leur vue, voire hors de nos frontières.
Pour vous en parler, je vais vous lire quelques lignes d’un témoignage de Yaya, une personne accompagnée par le Secours Catholique dans l’un de nos lieux d’accueil.

« Vous ne savez pas à quel point l’équipe du Secours Catholique m’a sauvée ! Je suis arrivée en France en 1989 pour rejoindre mon mari. Suite à des menaces de mort de sa part, j’ai pris mon courage à deux mains, je suis partie de la maison et j’ai demandé le divorce. […] J’ai connu une période très difficile car je n’avais ni logement, ni travail. En tant que femme noire immigrée et mère de trois enfants, j’ai subi et je continue de subir beaucoup d’inégalités.
Malgré cela, j’ai continué à me battre pour me libérer de ma condition : j’ai entendu parler du Secours Catholique et je suis allée pousser la porte pour y trouver du soutien. Ce sont d’abord Marie-Ange et Damien qui m’ont accueillie, puis accompagnée. Leur soutien psychologique m’a fait beaucoup de bien, mais ils m’ont aussi aidée à m’ouvrir à de nouvelles perspectives. […]
J’ai fini par décrocher un CDI en février dernier. Même si je suis très soulagée d’avoir un emploi stable et que je suis reconnaissante envers le Secours Catholique, mon combat n’est pas fini : je reste hébergée à l’hôtel dans des conditions difficiles, et à cause de cela, je ne peux pas obtenir la garde de mes enfants.
Je pense que mon parcours peut être inspirant, car il raconte l’histoire d’une libération par rapport
à la condition que de nombreuses femmes partagent. De mon côté, j’ai touché le fond, mais j’ai su rebondir, je m’en sors petit à petit, grâce au Secours Catholique qui m’a redonné confiance en moi
et qui m’a énormément aidée dans mes démarches. »

Voilà un exemple, une personne,
des avancées et des bonheurs partagés.
Est-ce suffisant pour faire vivre l’Espérance,
cette Espérance, toujours selon Péguy,
« qui voit ce qui n’est pas encore, mais qui sera » ?

Nous avons la faiblesse de le croire.
Et sans doute vous aussi, vous qui êtes ici, avec nous. 

De son côté, Jésus nous parle aussi du signe du figuier, qui reverdit.
Et nous ? Quels signes, quelles actions personnelles pouvons-nous échanger ensemble de cette espérance ? Partageons-les avec nos voisins. 

Henri

Partage en petits groupes

Quels signes d’espérance
puis-je discerner
dans le contexte actuel
pour prendre un chemin de vie ?

Psaume 15 : Que mon cœur ne se taise pas (D34-77 Berthier)

♫ Que mon cœur ne se taise pas, qu’il soit en fête pour toi,
et que sans fin je te rende grâce, Seigneur mon Dieu, je te rende grâce ! (bis)

1. Ô Seigneur tu es mon refuge, tu tiens ma vie en tes mains.
2. Nuit et jour, tu parles à mon coeur, tu es ma force et ma voix.
3. Tu m’apprends le chemin de vie, mon cœur déborde de joie. 

Prière universelle 

♫  Vers Toi, Dieu fidèle et plein d’amour,
      nous tournons le regard de notre cœur,
      Sème en nous la confiance,
      garde-nous dans la paix !

Offertoire

Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers ; nous avons reçu de ta bonté le pain que nous te présentons, fruit de la terre et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le pain de la vie.
Béni soit Dieu, maintenant et toujours !
Tu es béni, Seigneur, Dieu de l’univers : nous avons reçu de ta bonté le vin que nous te présentons, fruit de la vigne et du travail des hommes ; il deviendra pour nous le vin du royaume éternel.

Prière eucharistique

Seigneur Dieu, nous venons te dire notre action de grâce. Les textes de ce jour nous découvrent l’inconformité du monde : guerre et son lot de malheurs à Gaza, en Israël, au Liban, en RD Congo, en Ukraine, en Russie et celles dont on ne parle plus ; retour aux affaires des climatosceptiques ici et là, catastrophes climatiques dont Valence est un des derniers théâtres, montée des peurs de l’insécurité dans nos quartiers, nos villes, dans l’espace public et politique (où ressurgissent des idéologies et théories d’une époque révolue : ensauvagement, barbarie, civilisation, suprématie ; le politique lui-même offre un champ de désillusion incroyable, et ne se veut appliquer ce qu’il réclame contre les autres), et pourquoi pas au plus profond de nos cœurs, au creux de nos familles, de nos assemblées. Le développement de nouvelles formes d’atteinte à la vie et à la liberté, que renforce à certains égards l’intelligence artificielle, les atteintes aux droits des femmes et des minorités, la poussée de nouvelles générations pas trop famille, sont aussi parmi les nombreuses sources d’inquiétudes.

Mais toi Seigneur, au milieu de nos obscurités, tu allumes le feu qui ne s’éteint jamais :
ton Fils, Jésus le Christ. Il est là présent. Nuit et jour, il parle à nos cœurs. Aussi avec joie crions-nous
« restez éveillés ! ». Oui, soutenus par notre espérance, ne sachant à quel moment le Christ reviendra, nous restons éveillés pour construire notre monde.

Ta gloire, Seigneur, c’est l’homme vivant,
l’homme debout, chantre de la liberté.

Tu nous invites à regarder autour de nous et en nous, pour dénicher la perle qui transforme, éveille et porte de réels éléments de résurrection, à l’image du figuier de l’évangile. Dans cette foi, nous joignons notre voix à celle de ceux qui disent la grandeur de ton œuvre d’amour, pour chanter et proclamer : Saint, Saint, Saint le Seigneur !

Sanctus (J. Akepsimas)
Saint le Seigneur Dieu des vivants
Hosanna au plus haut des cieux (bis)
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire,
Hosanna au plus haut des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur,
Hosanna au plus haut des cieux !

Père éternel, nous te prions : sanctifie ces offrandes, qu’elles deviennent pour nous le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Le soir de la dernière Cène, il est à table avec ses disciples, il prit du pain, te rendit grâce, le rompit,
et le leur donna en disant : « prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ».
Après le repas, il prit la coupe de vin, te rendit grâce et la fit passer entre les disciples en leur disant : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».

Anamnèse (Boldrini)
Tu es mort pour nous, tu es ressuscité
et tu reviendras dans la gloire
Viens, Seigneur, nous t’attendons.

Père éternel, librement et consciemment Jésus est allé vers sa passion et sa résurrection, pour notre liberté. Pour notre vie. Pour la vie du monde. Nous faisons ici mémoire de ce geste sublime. Et nous annonçons ton œuvre de grâce jusqu’à son retour. En ce signe, nous t’offrons le pain de la vie et la coupe de bénédiction.
Conforte Père ton Église dans l’annonce de la bonne nouvelle. Et pendant que tu nous convoques à cette table, fortifie-nous Seigneur dans l’unité. Décidés d’avancer dans la foi et l’espérance, en union au pape François, à notre archevêque Laurent, avec l’ensemble des témoins de la liberté et de la paix, nous pourrons prendre et bâtir des chemins de vie.
C’est cette flamme que portent le Secours Catholique et Rêves du Sud-France, à travers les vies qu’elles construisent, le sourire qu’elles remettent sur des visages, l’espoir en un avenir meilleur et le regard nouveau qu’elles rendent possible sur des gens en situation de mal-être. Aujourd’hui encore, elles nous disent combien le Fils de l’homme est là présent dans nos vies, que pour entrer en relation avec lui il nous faut ouvrir la porte.

Nous te prions Seigneur, pour les défunts de notre communauté et de nos familles, dont Gérard Wybo, Céline Dumont, Isabelle Pépin, François Corpet, Martine Roger-Machart, Catherine, Jacqueline Remy, Elisabeth Descours, Chantal, Philomène, Fulvio, Patrice et Denise Sabin, et bien d’autres. Accueille-les, Seigneur, dans la lumière de ton visage.
Et nous tous ici présents, Père, ramène-nous à l’essentiel, à ce qui est important pour le monde, notre maison commune. Et ce en union à Marie, la femme de l’écoute et de l’action, en union aux apôtres d’hier et d’aujourd’hui, en union à tous ceux qui à travers les âges ont fait ta joie, pour te dire qu’un nouveau monde est possible, par et en Jésus, le Christ, notre Seigneur.
Par lui, avec lui et en lui, à toi Dieu le Père tout puissant, tout honneur et toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen.

Notre Père

Agnus (B. Rey)
La paix, elle aura ton visage
la paix, elle aura tous les âges
la paix sera toi, sera moi, sera nous
et la paix sera chacun de nous.
Agneau de Dieu qui enlèves le péché du monde, prends pitié de nous,
Agneau de Dieu qui  enlèves le péché du monde, donne-nous la paix.

♫ Chant après la communion

Bénédiction finale

Portons la flamme de l’espérance,
dans une nouvelle dynamique des libertés à construire,
au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Amen !

José Egilde Mandiangu