Tels des nomades nous franchissons de semaine en semaine les étapes du Carême qui nous conduisent à Pâques. Pour cette traversée du désert nous disposons de trois viatiques puisés dans l’actualité :
La prière en union avec les croyants sur la terre qui a vu naître le judaïsme, le christianisme et l’islam.
Le jeûne pour un monde fondé sur la paix en Ukraine et dans les zones de conflits où sont broyés et le droit et les peuples.
Le partage avec les hommes, femmes et enfants qui fuient la guerre, la misère et la faim, les dégradations du climat.
Prier, jeûner, partager : trois exercices personnels et communautaires à pratiquer dans l’humilité. Ceux qui le font de manière ostensible ont « déjà reçu leur récompense ». Pour éviter cet écueil, efforçons-nous de lever les barrières qui cloisonnent l’esprit et le cœur.
En devenant hors-les-murs nous avons franchi une frontière entre un dedans qui enfermerait et un dehors qui libèrerait. Vus depuis la frontière, l’intérieur serait gardien vigilant de l’institution tandis que l’extérieur inciterait à l’aventure, à l’inventivité.
Le pape François depuis le début de son pontificat appelle l’Église à sortir d’elle-même et à aller vers les « périphéries ». Il nous enjoint à « construire des ponts et à abattre des murs ».
Vivons ce Carême comme un temps de voyage intérieur en dehors du tumulte des informations souvent polluées de fake news. Notre situation de hors-les-murs nous a suggéré des chemins pour faire Église autrement en allant avec d’autres vers l’espérance de la Résurrection.