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Dimanche 23 mars 2025. « Faire un détour pour voir … »

Troisième dimanche de Carême : buisson ardent et parabole du figuier. Dieu insaisissable – “Je suis qui je suis” – mais Dieu patient, Dieu amour qui prend soin du figuier et ne le condamne pas à être coupé…. À travers les textes de ce jour, nous entendons une invitation à faire un détour pour voir, invitation à un véritable chemin de conversion, pour changer notre regard sur Dieu lui-même : non pas un Dieu vengeur et justicier mais un Dieu qui donne du temps, de la tendresse et de la sollicitude…

BEETHOVEN – Sonate Le printemps

Bienvenue à tous
Bienvenue, vous qui nous rejoignez pour la première fois
Bienvenue, vous qui passez de temps en temps
Bienvenue les habitués
Bienvenue à ceux qui habitent loin, bienvenue les Franciliens
Tous ensemble, nous sommes la communauté de ce dimanche.
Et c’est parce que vous êtes là, chacun et chacune que cette célébration a un sens
Ce dimanche, nous allons rencontrer deux personnages marquants : Moïse qui entend un nom, le nom que se donne son Dieu et en est renversé et un vigneron qui ne dit pas son nom mais qui évoque patience et longueur de temps.
Et il y a Jésus, le Christ, qui est là, dès que 2 ou 3 sont réunis en son nom.
En son nom, au nom du Père, du Fils et du saint Esprit.

Joëlle C.

En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jethro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’ Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays, ruisselant de lait et de miel.

 Lachrimæ Invocantis (Improvisation)
 

Qu’est-ce qui vaut le détour ? – Coll. privée B. Capit

Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : ‘Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.’ Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras aux fils d’Israël : Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : ‘Je-suis’. » Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : ‘Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est Le Seigneur, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob’. C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »

Tétragramme

Paroles : A. Cabantous – Musique : L. Boldrini

Je n’osais pas dire ton nom
Dans le secret de ma prière
Mais en m’appelant le premier
Tu m’as permis de te nommer
Père du ciel et de la terre.



1/ Quel est ton nom ?
Toi l’inconnu, Toi le tout Autre
Qui te dévoiles lentement
Pour chaque homme et pour chaque temps.

2/ Quel est ton nom ?
Quels sont ta voix et ton visage
Je voudrais bien te modeler
A ma guise et à mon image.

3/ Quel est ton nom ?
Nous le saurons dans ton royaume…
Déjà nos bonheurs et nos cris
Comme en prélude nous l’ont dit.

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’ Mais le vigneron lui répondit : ‘Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ? Sinon, tu le couperas.’ »

Figuier - Photo Pixabay
Figuier – Photo Ben Kerckx sur Pixabay

Souffrance et culpabilité : « non, pas du tout ! »

Phrases souvent entendues  : “Qu’est-ce j’ai fait au bon Dieu pour vivre telle ou telle difficulté ?” ou bien : “C’est pourtant quelqu’un de bien, ce qui lui arrive, ce n’est pas juste.” Jésus aujourd’hui nous dit : “pas du tout !”  tu n’as rien fait de spécial , ne mélange pas tout.
Dieu ne tient pas de comptabilité complexe pour chacun de nous ! Il n’est pas responsable d’un internat catholique,  il est miséricordieux et plein de tendresse.

Cette impression de châtiment qui parfois nous effleure,  assimile Dieu à un magicien tout puissant qui ne sait que punir…
Non, pas du tout !

J’entends, ne transposez pas, il ne s’agit pas d’une justice humaine mais de tendresse et d’amour. Pas de sanctions, non pas du tout ! quand vous vous éloignez du message évangélique, c’est vous-même qui vous punissez car vous n’êtes pas heureux.
L’état inquiétant du monde ne concerne pas Dieu, mais les êtres humains,  “si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même” ! c’est entre nos mains et non entre celles de Dieu.

Notre Dieu nous laisse libres et responsables.

Marie-José D.

Du temps, de la patience et la présence des autres

Dans le texte de l’Évangile de Luc, j’ai été surpris par la deuxième parabole, pourtant bien connue, du figuier et de la vigne. Que fait ce figuier au milieu d’une vigne ? Même si c’est une chose courante dans cette contrée. Celle-ci prend toute l’énergie de la terre, une vigne ça se soigne tandis que le figuier est laissé à l’abandon sans soin particulier.
Pour moi je fais le parallèle avec une personne quelle qu’elle soit, seule, différente de nous, en marge de la société, a besoin des autres, de ceux qui l’entoure pour faire pleinement partie d’une communauté, au risque d’être exclue. Il faut du temps, de la patience pour s’intégrer, on n’est pas chrétien tout seul. Le fumier rend fécond la terre pour en faire une source inépuisable du don de Dieu.

Bernard R.

Dvorak – quatuor-a-cordes-no-12-en-fa-majeur,”Américain”, Op. 96: I. Allegro, ma non troppo

Photo Joseph Fanger sur Unsplash

Convertir notre regard sur Dieu lui-même

Ces « si vous ne vous convertissez pas » du début de l’Évangile, je voudrais les entendre à la lumière de l’épisode du figuier : « laisse-le encore une année » et du Psaume du jour : « le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ! »
La conversion à accomplir ne serait-elle pas dans le changement de notre regard sur Dieu lui-même ? Changement dans les images que l’on se fait de Dieu… Non pas l’image d’un Dieu comptable, vengeur et justicier sur les événements de nos vies quotidiennes et du monde, mais plutôt : 

  • Celle d’un Dieu patient et miséricordieux – c’est-à-dire penché sur nos misères – patient devant nos manques de fruit
  • Celle d’un Dieu indulgent qui donne du temps pour croître, pour changer les choses, pour transformer et nous transformer
  • Celle d’un Dieu inconnaissable, tout Autre, que l’on n’enferme pas dans son nom car, nous dit aussi l’Exode : « Je suis qui je suis »…Il EST tout simplement.

L’Exode, le Psaume et le vigneron du figuier nous invitent à un retournement du cœur … à l’image du détour que fait Moïse pour voir ce buisson extraordinaire, détour qui le fera revenir vers son peuple à libérer, après sa rencontre du Dieu de ses Pères, un détour qui commence par la confiance et l’amour.
L’amour c’est « prendre soin », se donner de la peine pour entretenir la croissance et la vie, donner du temps, de la tendresse et de la sollicitude ; c’est faire confiance, donner une chance à la vie, croire en la vie, c’est cela que fait le vigneron ; « IL EST », il EST présence sur qui je peux compter, toujours au-delà et différent de ce que j’imagine.
N’est-ce pas à ce décalage de regard, à cette véritable conversion intérieure que nous sommes invités ce matin ? Notre liberté doit choisir entre le soupçon et la confiance, entre le jugement et l’amour. Choisir la confiance n’est-ce pas croire que Dieu veut le bien et la Vie pour nous tous ?

Bernadette C.

Dans ce qui arrive à Moïse qui voit ce buisson brûler sans se consumer et qui, intrigué, irrépressiblement attiré, décide de faire le détour…
Puis qui, profondément transformé par sa rencontre avec Dieu, se déroute alors,
n’y a t-il pas quelque chose de la conversion ?
Pour chacun de nous, que signifie « convertissez-vous » ?

Bénédicte I.-R.

Transformation, conversion, métamorphose – Photo Jens Lelie, Unsplash

Promenade au pays des rêves – le son de soie – 2015

  • se laisser détourner par l’imprévu pour accueillir la richesse et aussi savoir s’adapter au rythme de l’autre,
  • se tourner vers les gens que je croise et trouver un geste, un mot pour se rencontrer,
  • évoluer, se changer, se convertir et ce, jusqu’à la fin de nos jours,
  • Croire à la fraîcheur de regard des générations à venir pour convertir notre propre regard et voir le monde et ce qui nous entoure de façon un peu différente, au-delà de nos vues parfois figées
  • Me convertir ou me laisser convertir par celui ou celle que je rencontre ? J’ai l’impression que mon travail est de ne pas avoir la nuque raide, sûr de mes propos et d’être capable de ne pas mettre d’étiquette sur celui que je rencontre, de façon à me laisser dévier de ma route par mes rencontres. Tourner autour du buisson, c’est la souplesse qui permet la rencontre,
  • l’appel à la conversion, tel que je s’oppose toujours à l’idolâtrie, c’est à dire ériger en divinité des choses qui sont à notre image et à notre ressemblance : pouvoir, savoir, avoir. Être capable de discernement continu par rapport à ce que je mets au-dessus de Dieu,
  • s’ouvrir aux autres ” visions ” de Dieu,
  • Dans la parabole du figuier, il y a un tiers entre le figuier et le propriétaire, c’est le vigneron qui va accorder de l’attention à la terre dans laquelle le figuier puise toutes ses ressources. Ce qui m’intéresse, c’est l’intention, l’amour que le vigneron a pour son figuier… et ça peut être un tiers qui, sans qu’il le sache, nous apporte de l’amour et nous permet de repartir, de nous convertir,
  • se convertir c’est d’abord ressentir l’écart entre la Parole et nos vies, mais tout cela ne sert à rien si cette conversion si elle n’est pas tournée vers les autres… et Patrice de la Tour du Pin dit très bien cela : ” Tourne mes sens à l’intérieur, Force mes pas à l’aventure, pour que le feu de ton bonheur, à d’autres prenne.”
Photo Jurica Koletic’ sur Unsplash

Ne rentrez pas chez vous comme avant,
Ne vivez pas chez vous comme avant,
Changez vos cœurs, chassez vos peurs,
Vivez en homme nouveau.

À quoi bon les mots si l’on n’entend pas,
À quoi bon les phrases si l’on ne s’écoute pas,
À quoi bon la joie si l’on n’accueille pas,
À quoi bon la vie, si l’on n’aime pas !

P&M : V. Januze – Harm : M. Roger

Quelles intentions souhaitez vous confier à la prière de la communauté ?
Dieu de tendresse, regarde ton peuple, écoute-nous, Exauce-nous !

La communauté à porté dans sa prière :

  • les Américains, tous les Américains, pour ce qu’ils vivent,
  • Jean et Marie en union de prière avec nous,
  • Les Russes, les Ukrainiens, les Israéliens et les Palestiniens…. pour que chacun sente que nous sommes tous “un”, tous frères
  • Un neveu et une nièce qui adoptent un enfant trisomique et qui nous ont demandé de prier pour eux
  • Les jeunes qui trouvent que le monde n’est pas très encourageant entre le changement climatique et la situation géopolitique
  • Tous les habitants de Gaza, privés de tout, même de ce qui leur permet de vivoter
  • Tous ceux qui se sont mobilisés hier lors des manifestations contre toutes les formes de racisme ; que cela donne force et courage à d’autres pour se mobiliser encore davantage

Bénis le Seigneur ô mon âme, que son saint nom soit proclamé !
Bénis le Seigneur ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits.

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse.

Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits.

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint.

Bénis le Seigneur ô mon âme, que son saint nom soit proclamé !
Bénis le Seigneur ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits.

Que la bénédiction du Seigneur, qui est tendresse et pitié soit sur nous toutes et tous, lui qui est Père, Fils et Esprit Saint

Rendez-vous lundi 24 mars à 19h en Visio (lien sur l’agenda du site) pour la préparation de la prochaine rencontre autour de la parole qui aura lieu dimanche 30 mars à 11h en Visio.

Bonne semaine

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