D

Dimanche 14 septembre 2025. « Dieu a envoyé son fils, non pour juger le monde, mais pour qu’il soit sauvé »

En ce dimanche de la Croix Glorieuse, comment comprendre et nous approprier les textes du jour pour qu’ils nous accompagnent et nous aident à vivre, à travers joies et épreuves de la vie ?

Accueil

Bonjour à vous tous, rassemblés en ce dimanche de rentrée pour vivre ensemble un nouveau départ. Alors saluons-nous entre voisins. J’espère que vous avez passé un bel été. 
Remercions Antoine Guggenheim et la paroisse de Notre-Dame d’Espérance de nous accueillir une fois encore dans leur magnifique église.
Nous fêtons aujourd’hui la Croix Glorieuse. Selon la tradition, sainte Hélène, la mère de l’empereur Constantin, découvrit la vraie croix du Christ. Elle fit construire une basilique sur le Mont des Oliviers, basilique dont la dédicace eut lieu un 14 septembre. C’est cette fête de la dédicace, dite aussi Exaltation de la Croix, qu’on appelle maintenant fête de la Croix Glorieuse. 

Les textes ne sont pas faciles : un serpent dressé dans la première lecture, la croix du supplice du Christ dans l’Évangile. Certes cette croix est le lieu du supplice du Christ, mais elle est aussi le symbole du Salut. Elle est pleine révélation de l’amour de Dieu.

Entrons dans cette célébration, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Claire B.

📖  Lecture du Livre des Nombres, 21, 4b-9 

En ces jours-là, en chemin à travers le désert, le peuple perdit courage. Il récrimina contre Dieu et contre Moïse : « Pourquoi nous avoir fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir dans le désert, où il n’y a ni pain ni eau ? Nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! » Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons péché, en récriminant contre le Seigneur et contre toi. Intercède auprès du Seigneur pour qu’il éloigne de nous les serpents. » Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant, et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! » Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet du mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie !

Antoine van Dyck, Moïse et le Serpent d’airain, 1618-1620, Musée du Prado, Madrid

Que signifie cette histoire de serpent ?

Certaines d’entre nous, lors de la préparation, ont récriminé, non contre Dieu, mais contre le serpent de bronze. Le Seigneur dit à Moïse : « Fais-toi un serpent brûlant et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent, alors ils vivront ! »
Regarder le serpent, c’est regarder le mal en face, ou plutôt regarder la source du mal. Oser cet affrontement est condition de vie.

Sculpture du Serpent d’airain de Moïse
(en forme de caducée)
sur le mont Nébo

En tant que thérapeute on constate que le premier pas vers la guérison d’un traumatisme est la prise de conscience du mal subi, la découverte dans la douleur de ce qui a été refoulé comme insupportable. Souvent les victimes ont oublié ce qu’elles ont subi, dans l’enfance ou plus tard, et cela leur revient au cours de la cure quand elles se sentent suffisamment en confiance et protégées par la relation thérapeutique.
L’une d’entre nous a évoqué la justice restauratrice qui consiste à mettre en présence, dans des conditions bien précises et encadrés par des bénévoles spécialisés, la victime et le bourreau, pour que l’une et l’autre puissent se regarder et se parler.
Le film « Je n’oublierai jamais vos visages » en est un beau témoignage. Si le pardon peut un jour advenir, l’étape d’une juste reconnaissance de la blessure, de part et d’autre, est un passage obligé. 
Les morsures du serpent ce sont aussi aussi les souffrances inévitables de la vie ; elles ne peuvent être apaisées que si elles sont d’abord pleinement vécues.

Consens à la brisure
C’est là que germera
Ton trop-plein de crève-cœur
Que passera un jour
À ton insu la brise

(François Cheng)

Geneviève PM

Lettre de Paul aux Philippiens 2, 6-11

Jésus-Christ, qui était de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, devenant semblable aux hommes. Reconnu pour homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, à la mort sur la croix. Aussi Dieu l’a-t-il exalté, et lui a donné le nom au-dessus de tout nom, pour que tout au nom de Jésus, s’agenouille au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers et que toute langue proclame de Jésus Christ qu’il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. Amen !

♬ Méditation en musique : Strange fruit, par Billie Holiday 

Photo S. Tsuchiya sur Unsplash

Les arbres du Sud portent un fruit étrange 
Du sang sur leurs feuilles et du sang sur leurs racines 
Des corps noirs qui se balancent dans la brise du Sud 
Un fruit étrange suspendu aux peupliers 

Scène pastorale du vaillant Sud 
Les yeux révulsés et la bouche déformée 
Le parfum des magnolias doux et printanier 
Puis l’odeur soudaine de la chair qui brûle 

Voici un fruit que les corbeaux picorent 
Que la pluie fait pousser, que le vent assèche
Que le soleil fait mûrir, que l’arbre fait tombe
Voilà une bien étrange et amère récolte !

📖  Évangile selon saint Jean 3, 13-27

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :
« Nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

Partage

Qu’est-ce que la croix pour moi ?

Prière universelle

Toi qui es l’amour, toi qui me rends fort, donne-moi d’aimer !

Photo de Mireille V.

Prière eucharistique

Sanctus
Saint, éternel est son amour

Anamnèse
Des hommes l’ont écouté, l’histoire l’a crucifié, l’amour nous l’a rendu.
Tu es vivant, Seigneur Jésus, tu es vivant !

Agneau de Dieu  
Par ton corps offert, nous avons part au même pain
Par ce pain rompu, nous formons le même corps.

♬ Chant de communion : Peuple d’un Dieu qui est justice

Soirée de prière 2024
à Notre-Dame-des-Anges,
photo Claire S.

1- Peuple d’un Dieu qui est justice en prenant soin des plus petits,
Ta seule gloire est le service, l’amour de ceux que l’on oublie.

Invente avec ton Dieu l’avenir qu’il te donne.
Invente avec ton Dieu tout un monde plus beau !

2- Rappelle-toi, c’est au calvaire qu’il s’est montré le tout-puissant.
Pour triompher de l’adversaire, sois Fils de Dieu en pardonnant.

3- Peuple d’un Dieu qui fait renaître
et qui t’engendre pour son corps,
Tu es vivant de ton baptême : déjà tu as passé la mort.

4- Va témoigner de l’espérance en recherchant partout la paix :
Deviens le signe de l’Alliance et du bonheur que Dieu promet.

La croix de Notre-Dame d’Espérance, avec son interprétation par Catherien-Marie Vernier (ci-contre)

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.