La foi, ça ne s’amasse pas, ça ne se mesure pas. La foi ne peut pas soutenir l’appétit de la comparaison et de la concurrence.
Entrée en prière
Sel de mer, Paul Monballieu
Accueil
Heureux sommes nous, nous qui avons la grâce et la joie de nous retrouver en ce dimanche 5 octobre 2025, car Jésus, il nous l’a dit, est parmi nous ! Et bienvenue à ceux et à celles qui nous rejoignent pour la première fois. Depuis un moment nos écrans se sont éclairés l’un après l’autre d’un nouveau visage. : « Bonjour Catherine, bonjour Jacques… » et cela est bon, comme dit Dieu dans la Genèse.
Mais nous pourrions aussi crier à Dieu comme le fait le prophète Habacuc dont le texte ouvre notre célébration : « Pourquoi nous fais-tu voir le mal et regarder la misère ? », tant les informations dont nous sommes abreuvés sont devenues insupportables. Et comment garder la foi quand « dispute et discorde se déchaînent » ?
Tous les textes de ce dimanche parlent de la foi. Et Foi et Fidélité ont même racine. Habacuc dit encore : « le juste vivra par sa fidélité ». Rester fidèle, résister. Au cours de la préparation de lundi dernier nous avons retenu, pour la placer sur notre lutrin virtuel, cette phrase de Paul dans sa lettre à son ami Timothée : « Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté ».
Mais garder le dépôt de la foi peut s’entendre de bien différentes façons. Garder la foi comme on garde un dépôt inerte, fût-il de sel ou comme les gardes suisses gardent les trésors du Vatican ? Certainement pas. « Augmente en nous la foi » demandent les apôtres à Jésus dans l’évangile de Luc, mais Paul semble leur répondre quand il écrit à Timothée : « Bien-aimé, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi. »
Nous n’oublierons pas enfin que ce dimanche est la « journée mondiale du migrant et du réfugié ».
Entrons dans la célébration au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Jean
📖 Livre du prophète Habacuc (1, 2-3 ; 2, 2-4)

Matosinhos, Brésil
Photo de Luis Rizo- Wikimediacommons
Combien de temps, Seigneur, vais-je appeler, sans que tu entendes ? Crier vers toi : « « Violence ! », sans que tu sauves ? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regarder la misère ? Devant moi, pillage et violence ; dispute et discorde se déchaînent.
Alors le Seigneur me répondit : Tu vas mettre par écrit une vision, clairement, sur des tablettes, pour qu’on puisse la lire couramment. Car c’est encore une vision pour le temps fixé ; elle tendra vers son accomplissement, et ne décevra pas. Si elle paraît tarder, attends-la : elle viendra certainement, sans retard.
Celui qui est insolent n’a pas l’âme droite, mais le juste vivra par sa fidélité.
♫ Méditation en musique
M. de Sainte Colombe – Gavotte du tendre
Résonance
Habacuc pour moi, avant cette lecture, c’était un illustre inconnu. On ne peut pas dire non plus que son prénom ait fait un tabac. Et pourtant dans ces extraits de deux chapitres de son livre il paraît attentif et vaillant. Il prend à bras le corps son rôle de prophète. Il voit le malheur, en témoigne et s’insurge car il le vit au quotidien. Mais il ne baisse les bras et en toute humilité demande conseil à Dieu. Ce dernier lui recommande de noter sa vision (sous entendu d’un monde meilleur) pour qu’elle soit connue et partagée, sans doute aussi pour la transmettre aux générations à venir. Car Dieu le lui dit clairement, sa vision ne fera que tendre vers son accomplissement : pas de fausses promesses, ça n’est pas gagné mais il faut s’y employer. Habacuc ne semble pas déçu, il s’arme de patience et proclame : « le juste vivra par sa fidélité ». Bref, Habacuc a la foi chevillée au corps. Il me semble que nous sommes là loin, très loin du développement personnel… Ce qui n’est pas pour me déplaire.
Laurence
♫ Alléluia (saint Paul)

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (17, 5-10)
En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi ! » Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : « Déracine-toi et va te planter dans la mer », et il vous aurait obéi. Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : « Viens vite prendre place à table ? » Ne lui dira-t-il pas plutôt : « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour ? » Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même, vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir ».
📖 Lecture de la seconde lettre de Paul à Timothée (1, 6-8.13-14)
Bien-aimé, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile. Tiens-toi au modèle donné par les paroles solides que tu m’as entendu prononcer dans la foi et dans l’amour qui est dans le Christ Jésus. Garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté, avec l’aide de l’Esprit Saint qui habite en nous.
Résonances
Pensez-vous que Jésus use d’humour pour répondre à la requête des apôtres « augmente en nous la foi » ? Une foi petite comme une graine de moutarde pourrait faire des miracles et des choses étranges, comme déraciner un arbre et le planter dans la mer… La requête des apôtres est touchante ; elle fait tellement écho à notre prière que cette petite flamme en nous qui tente d’espérer dans la tourmente des doutes et des désenchantements ne s’éteigne pas au moindre vent violent. Ce que Jésus laisse entendre, me semble-t-il, c’est que ce n’est pas une question de quantité, de taille, de volume qui est en jeu. La foi, ça ne s’amasse pas, ça ne se mesure pas. La foi ne peut pas soutenir l’appétit de la comparaison et de la concurrence. J’en aurais plus que l’autre et je serais mieux que lui ? Il devrait alors se mettre en tenue et me servir ? Et ne manger et boire qu’après moi ? Tant d’exemples nous montrent que malheureusement, certains croyants sont convaincus que leur foi est plus grande, plus vraie, plus pure et qu’elle justifie alors tout, même le pire. Veillons au contraire à ce que notre foi, quelle que soit sa consistance, ne soit jamais une source d’arrogance qui nous ferait oublier de demeurer serviteur de notre prochain.
Benoît
Le don gratuit, celui qui n’attend rien en retour… Nous n’en serions pas capables ? Croyons-nous que nous attendons toujours voire souvent une compensation ? Une récompense ? Une reconnaissance ?
Bien sûr que non !
Dès que nous sommes parents, nous vivons ce don gratuit. Combien de fois, nous nous sommes levés la nuit pour nourrir le petit ? Combien de fois, nous lui avons appris les récitations ou les tables de multiplication avec patience ? Combien de fois, nous avons été déroutés par l’adolescent et nous avons cherché ensemble avec lui, patiemment, quelques fois même difficilement ? Et jusqu’à quand restons nous parents, sans rien attendre en retour sinon l’espérance du bonheur de l’enfant ?
- Oui, nous sommes capables de dons gratuits lorsque nous accompagnons un parent très âgé, lorsque nous manifestons au cercle de silence, lorsque nous écoutons sans compter l’ami dans le pétrin…
- Oui, nous sommes tout à fait capables de vivre ce don gratuit, de vivre cette grâce merveilleuse que Dieu a déposée en chacun de nous, plus particulièrement le jour de notre baptême, cette grâce, qui peut à elle seule, déplacer des montagnes ou faire de la graine de moutarde, un arbre solide en pleine tempête.
- Oui, il nous arrive de vivre simplement cette grâce, dans nos gestes quotidiens comme aussi dans nos actes les plus héroïques. Cette grâce nous est donnée par l’Esprit : elle est le cœur même de notre foi.
La vivre tout naturellement, avec nos propres et simples talents devient alors grâce en nous, offerte pour nous. Elle anime notre vie.
Catherine
Partage
En écrivant à Timothée « Ravive le don gratuit de Dieu », c’est à chacun de nous que Paul s’adresse.
« Ravive le don gratuit de Dieu »
Comment cette invitation me parle-t-elle aujourd’hui ?
♫ Méditation en musique
Quelques interventions lors du partage
- Raviver le don gratuit de Dieu, c’est recevoir et donner
- Je retrouve la foi grâce à des personnes, c’est maintenant à moi de donner
- Utilisons ce don et soyons à l’écoute
- La lecture de la Bible ravive notre foi
- Raviver c’est redonner du souffle, le souffle de l’Esprit que je guette en ce moment…
- Cette invitation à raviver nous sort de notre quotidien et nous guide vers l’imprévu
- La fidélité augmente la foi en l’homme, en Dieu
- Ce qui augmente ma foi c’est d’agir. Foi et action doivent fonctionner ensemble sinon la foi s’affadit
- Espérer contre toute espérance
- Résister et attendre en confiance car il existe toujours une petite flamme
- etc.
♫ Chant : Si tu savais le don de Dieu

Si tu savais le don de Dieu
Tu puiserais aux sources vives.
Si tu savais le don de Dieu
Tu puiserais aux sources vives
Et tu n’aurais d’autre parole
Que Jésus, Fils de Dieu,
Marchant sur nos chemins.
Si tu savais le don de dieu.
Et tu n’aurais d’autre partage
Que la table du pain
Donné jusqu’à la mort
Si tu savais le don de dieu.
Quelques intentions de prière confiées à la communauté
♫ Refrain
Ravive en ton peuple, Seigneur, la soif et la faim.
Rappelle à ton peuple, Seigneur, le chemin du serviteur.
Nous prions pour :
- Blaise et sa maman
- En cette journée mondiale dédiée aux migrants, nous prions pour Céline Dumont qui dirigea le RCI à Saint-Merry dans les Murs
- Les élections qui auront lieu prochainement en Syrie
- Les Italiens anti-fascistes qui résistent encore et toujours et que j’ai croisés vers Florence
- En cette veille de panthéonisation de Robert Badinter, prions pour les condamnés à mort et ceux qui les ont condamnés
- Les bateaux qui ont tenté de rejoindre Gaza et Rima Hassan symbole de persévérance
- Le diocèse de Paris, qu’il comprenne que nous devons avoir un lieu pour raviver la foi
- etc.
Notre Père
♫ Chant : Migrants de la promesse
(Paroles : Groupe Chant St-Merri / Musique : L. Boldrini)

Et du sud et du nord
Tant de frères en partance
Étranges étrangers en quête d’avenir
Et nous, peuples migrants
Aux chemins incertains,
Vivons le don d’accueil
En fils d’un Dieu nomade.
Si l’inconnu vient te surprendre
Invite-le à s’arrêter
Ouvre la table, offre ton eau
Pour le Seigneur et sa Promesse.
Il n’y a plus ni Juifs ni Grecs
Par l’habit neuf du seul baptême
Vous n’êtes qu’un en Jésus-Christ
Peuple héritier de la Promesse.
Dès aujourd’hui tu nous rassembles,
Seigneur Jésus ressuscité
Tous différents, tous invités
Pour le banquet de la Promesse !
Prière finale et envoi
Annonces
- Lundi 6 à 19 h – Préparation en visio de la célébration à Notre-Dame d’Espérance
- Jeudi 9 à 19 h – Préparation en visio de la Messe en Plein Monde
- Dimanche 12 à 17 h – Voix au chapitre à Notre-Dame d’Espérance
- Dimanche 12 à 18 h – Célébration à Notre-Dame d’Espérance




