Les couleurs de l’automne ne sont plus, les feuilles au sol laissent apparaitre le bois à nu ; la terre repose, un silence la recouvre. En ce temps de sommeil, les crises autour de nous, les drames sur tous les continents laissent un goût amer d’impuissance…
L’Avent, en ce mois où la nuit gagne nous provoque, pousse à la réflexion. Il nous invite à ralentir, à creuser au fond de nous une expression concrète d’espérance. Peu à peu, comme à tâtons, allumant chaque semaine du mois une petite bougie de plus nous tentons d’incarner des signes, des gestes qui permettent de construire une paix durable. Nous pourrons ainsi devenir artisans de cette promesse, en posant chaque jour, en nous et autour de nous, des actes d’amour, de justice et de paix.
C’est dans l’humilité de ces gestes, à l’image des bougies de l’Avent, que se construit peu à peu le monde nouveau qui apparaîtra lorsque la lumière gagnera à nouveau. La lecture du premier Isaïe, chaque dimanche, pourra guider notre réflexion. En ces années, les royaumes d’Israël sont confrontés à la corruption des élites, à l’injustice sociale et à la fausse religiosité. Isaïe propose la voie de la confiance. Jérusalem doit être une terre de paix et de lumière pour tous les peuples.
Pour nous qui attendons un lieu, ce temps de l’Avent pourrait être un temps où nous creusons la voie de la confiance afin qu’il ne soit pas « notre » lieu, un lieu « gagné », mais un lieu donné, ouvert, signe de paix et de lumière, un lieu qui dit que la Parole habite parmi nous.
Jean-Louis Wathy




