Célébration eucharistique à l’église Notre-Dame d’Espérance, 47 rue de la Roquette, Paris 11e

Accueil
Bonsoir ! Je reviens de Colombie ou j’ai voyagé pendant un mois et demi. Avant toutes les réunions, les rencontres, les spectacles, quels que soient le type ou la taille de l’assemblée, et même dans les églises, avant de commencer la célébration, le prêtre, s’adressant à la foule, lance un grand Bonjour ! « Buenos dias » et tout le monde, répond : « Buenos dias padre ». Ces petits mots, qui paraissent anodins, peuvent aussi être complétés par un « comment allez-vous ? » « Que tal ? Como estan ? » et tout le monde renchérir « Bien ». Elle permet à l’assemblée présente d’être là, attentive à l’événement, à ce qui va se dire et se vivre, non pas tout seul de son côté, mais en groupe. Cela invite à « faire communauté ». Ce soir je vous propose donc de me répondre… Alors je commence en vous disant à nouveau « Bonsoir, comment allez-vous ? » Merci !

Nous nous adressons ce bonsoir joyeux en ce troisième dimanche de l’Avent appelé Gaudete, ce qui veut dire « Réjouissez-vous ». Nous sommes invités à la joie, au cœur de l’attente de la venue du Seigneur. Alors je vous dis : gaudete et exultate, réjouissez-vous et exultez ! Préparons-nous à célébrer Noël, en famille, en communauté mais aussi en compagnie de personnes plus isolées.
Dans le déroulement cette célébration, certains s’étonneront sans doute de la place introductive de l’Évangile et plus encore de son contenu inversé en plaçant en premier la deuxième partie du texte. Dans ce choix, nous avons souhaité mettre en relief les interrogations essentielles que Jésus nous adresse :
qu’êtes-vous allés voir dans le désert ? Sommes-nous prêts à trouver les signes du Royaume ?
Es-tu celui qui doit venir ?
Claire de R.

♬ Chant : Veiller quand tout est nuit
Paroles : A. Cabantous – Musique : L. Boldrini
VEILLER QUAND TOUT EST NUIT
AUX LUEURS DE L’OMBRE QUI ANNONCENT TON JOUR
VEILLER QUAND TOUT EST BRUIT
À L’ÉCHO DU SILENCE OÙ S’INSCRIT TA PRÉSENCE.
Être prêt à trouver les signes du Royaume
Au fond de la souffrance et pouvoir murmurer :
Es-tu celui qui doit venir ?
Être prêt à saisir sous la vie étouffée
Ce feu de ta parole, question pour nos attentes :
Es-tu celui qui doit venir ?
Être prêt à partir au souffle de l’Esprit
Sans savoir le chemin où l’inconnu demande :
Es-tu ce lui qui doit venir ?
📖 Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 7-11)
Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »
Voir, entendre, vivre
« Qu’êtes-vous venus voir ? » demande Jésus par trois fois à la foule encore rassemblée près des rives du Jourdain alors que Jean le Baptiste n’y est plus.
Et nous, ce soir, que sommes-nous venus faire dans cette église, bravant la nuit dominicale ?
Voir ? Nos amis peut-être. Venir pour continuer à faire communauté coûte que coûte ?
Entendre ici et non ailleurs ces textes qui nous parlent de joie, de libération, de patience active ? Partager les paroles offertes, puis le pain et le vin afin de vivre ensemble la foi que nous professons ?
Oui, à l’appel d’Isaïe, vivre justement chacun à notre place afin de répondre comme nous pouvons à l’urgence du monde jusque dans l’indispensable insignifiance des gestes du quotidien :
fortifier les mains défaillantes,
accompagner patiemment le boiteux dans sa marche,
guider l’aveugle rencontré sur le chemin.
Et tout autant accepter de nous laisser fortifier, accompagner, guider, de nous laisser relever. C’est en ces petits moments que nos déserts refleurissent. Alors chacune de nos existences se trouve enveloppée par le bonheur de cette espérance chantée par le prophète : Le Seigneur vient.
Alain C.

📖 Lecture du livre du prophète Isaïe (Is 11, 1-10)
Le désert et la terre de la soif, qu’ils se réjouissent ! Le pays aride, qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! La gloire du Liban lui est donnée, la splendeur du Carmel et du Sarone. On verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui fléchissent, dites aux gens qui s’affolent : « Soyez forts, ne craignez pas. Voici votre Dieu : c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu. Il vient lui-même et va vous sauver. » Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. Ceux qu’a libérés le Seigneur reviennent, ils entrent dans Sion avec des cris de fête, couronnés de l’éternelle joie. Allégresse et joie les rejoindront, douleur et plainte s’enfuient.
♬ Alléluia
Réjouis-toi Jérusalem alléluia, alléluia ! Voici qu’il vient l’Emmanuel, alléluia, alléluia !
📖 Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11, 1-6)
En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

📖 Lettre de saint Jacques (Jc 5, 7-10)
Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience.
Voyez le cultivateur : il attend les fruits précieux de la terre avec patience, jusqu’à ce qu’il ait fait la récolte précoce et la récolte tardive. Prenez patience, vous aussi, et tenez ferme car la venue du Seigneur est proche. Frères, ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés. Voyez : le Juge est à notre porte. Frères, prenez pour modèles d’endurance et de patience les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur.

Quelles sont mes priorités ?
Moi qui suis une citadine souvent en train de courir, j’aime l’image de Jacques pour parler de la patience. Celle du cultivateur n’a rien de la résignation. Il agit, mais sans forcer la croissance. Les textes du jour, l’invitation à fortifier les genoux qui fléchissent, à entendre que le sort des boiteux est constitutif de la Bonne Nouvelle, m’invitent à interroger mes priorités.
Dans ma vie professionnelle on apprend souvent à prioriser à partir d’une grille avec des critères d’urgence d’une part, et d’importance de l’autre. L’important donne les enjeux, l’urgent le délai. Et souvent, nous nous laissons piéger par l’urgent peu important au détriment de l’important peu urgent.
Il me semble que les textes du jour remettent les pendules à l’heure en termes d’importance. La Bonne Nouvelle met au cœur les boiteux, les plus petits, plus grands que le plus grand des prophètes. Alors me voici bousculée dans mes priorités. Mon agenda, mes objectifs, mes urgences, nos objectifs, nos urgences, laissent-ils de la place, le temps qu’il faut, pour une rencontre au pas d’un boiteux, d’un aveugle ? Quand l’éclopée, c’est moi, alors je réalise combien ces remises en question comptent.
Alors qu’autour de nous tout s’accélère à une vitesse endiablée, les boiteux et les textes du jour me ramènent à l’essentiel : non pas m’agiter ni me laisser berner par ce qui s’agite comme le vent, mais avancer au rythme de l’autre. Croire les plus petits pas plus efficaces que la brusquerie. Veiller à ce que ma patience ne soit pas démission mais attention. Permettre que mon agenda laisse de la place et serve la joie de la rencontre. À l’invitation de Celui qui vient se faire proche pour que nous soyons mieux les prochains les uns des autres.
Alexandra

Partage
À travers les lectures d’aujourd’hui,
plusieurs mots se répondent comme en écho,
pour nous proposer un chemin vers la venue du Sauveur.
Lequel ou lesquels choisirions-nous et pourquoi ?
ATTENTE PATIENCE DÉSERT BONHEUR
PROPHÈTE COURAGE JOIE ROYAUME MESSAGE
Prière universelle
Dieu de tendresse, regarde ton peuple, écoute-nous, exauce-nous !
Prière eucharistique

Sanctus
Saint est le Seigneur, le Dieu de l’univers,
HOSANNA AU PLUS HAUT DES CIEUX !
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire,
HOSANNA AU PLUS HAUT DES CIEUX ! (BIS)
Qu’il soit béni au nom du Seigneur,
celui qui est, qui était et qui vient.
HOSANNA AU PLUS HAUT DES CIEUX ! (BIS)
Anamnèse
À toi qui es mort pour nous, à toi qui es vivant, à toi qui reviendras,
honneur, louange et gloire !
📖 Psaume 145
Le Seigneur fait justice aux opprimés,
aux affamés, il donne le pain,
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes.
Le Seigneur protège l’étranger,
il soutient la veuve et l’orphelin.
D’âge en âge, le Seigneur règnera.
Notre Père

détail, l’étoile du berger
♬ Chant : Berger de Dieu réveille-nous
BERGER DE DIEU, RÉVEILLE-NOUS,
VOICI LE TEMPS DE TA PROMESSE
NOS YEUX REGARDENT VERS TON JOUR,
VISITE-NOUS PAR TA TENDRESSE.
Jérusalem, n’aie pas de crainte !
L’Emmanuel demeure en toi.
Il t’a marqué de son empreinte,
Il te comble aujourd’hui de sa joie.
La nuit menace l’espérance,
« Es-tu celui qui doit venir ? »
Es-tu fidèle à ton Alliance,
Même au soir où la peur nous saisit ?
Dans l’Esprit-Saint tu nous baptises
Et tu nous brûles de ton feu.
Qu’il transfigure nos Églises,
Nous serons les prophètes de Dieu.
Bénédiction finale
Père, nous voulons accueillir la joie parce que nous comptons sur ta fidélité.
À l’école de notre patience, nous gardons confiance, parce que tu ne peux pas décevoir notre attente.
Accorde-nous, Père, d’accueillir la vie de ton fils dans un cœur de pauvre pour que cette communion vienne accomplir en nous la Bonne Nouvelle. Nous serons alors ces aveugles qui commencent à voir, ces sourds qui entendent, ces morts qui ressuscitent.
Et que le Dieu tout puissant d’amour nous bénisse et nous garde, au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. AMEN !




