Au mois de novembre, l’équipe de France participera au Qatar pour disputer la Coupe du Monde 2022. Un grand moment. Saura-t-elle que ce pays, l’un des plus riches du monde, accueille plus de deux millions de travailleuses et de travailleurs migrants qui sont exploités de façon scandaleuse et réduits au silence ? Les joueurs de l’équipe de France pourront-ils exprimer leur solidarité envers les travailleurs migrants du Qatar ?
Les droits de ces migrants sont violés : passeport confisqué, travail difficile sous un soleil de plomb, salaire dérisoire qui n’est pas toujours versé, logements indécents, mauvais traitements, obligation de travailler pour le même employeur… Un de leurs témoignages m’a touché :
« Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles j’ai peur.
J’ai peur que la police m’attrape.
J’ai peur qu’ils me renvoient aux Philippines.
J’ai vraiment besoin de subvenir aux besoins de ma famille. »
Les conditions de travail sont si éprouvantes qu’elles ont déjà entraîné la mort prématurée de plusieurs milliers de travailleuses et travailleurs migrants depuis 2010. Mais les autorités du Qatar
ne mènent aucune enquête sur ces décès. Face à l’opinion internationale, le pays a dû adopter un certain nombre de réformes, mais elles ne sont pas appliquées et tout continue comme avant.
Amnesty International réclame la fin de l’impunité pour les exploiteurs et des réparations pour les victimes. Elle demande des engagements concrets de la part de la Fédération Française de Football (FFF) et de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) pour mettre un terme aux violations des droits humains.
La Coupe du Monde se fait proche. Le nouveau Président d’Amnesty International France nous mobilise :
« Il n’est jamais trop tard pour agir en faveur des droits humains. »
« Ne laissons pas les droits humains hors-jeu. »
Jacques Gaillot, évêque de Partenia, 1er septembre 2022
