Suivre le Christ n’a jamais été et ne sera jamais un long fleuve tranquille. Comme beaucoup de chrétiens engagés dans la défense de la justice et de la dignité humaine, les associations Amis de Sabeel France et Chrétiens de la Méditerranée ne se satisfont pas du silence des Églises face aux horreurs qui se commettent en Palestine, et surtout à Gaza, depuis celles du 7 octobre 2023.
La Cour Internationale de Justice, appelée par l’Afrique du Sud à statuer sur l’application de la « Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide » – un traité de droit international approuvé à l’unanimité le 9 décembre 1948 par l’assemblée générale des Nations Unies –, a rendu le 26 janvier 2024 une ordonnance dans laquelle elle juge « plausible » la réalisation par l’État d’Israël d’un génocide dans la bande de Gaza et exhorte Israël et l’ensemble des États du monde à empêcher sa réalisation. Les Amis de Sabeel France et Chrétiens de la Méditerranée, estimant qu’il est urgent d’entendre une parole de la part des Églises de France sur cette situation d’une gravité exceptionnelle, qui réponde aussi à l’appel pressant des chrétiens palestiniens, ont envoyé aux responsables des principales institutions protestantes et catholiques de France un courrier les invitant à « oser prendre position, quitte à se faire critiquer par certains de leurs membres ».
« Nous appelons vivement l’ensemble des Églises de France, au nom de l’Évangile que nous professons tous, à répondre rapidement aux cris de nos frères et sœurs de Palestine et d’Israël qui se sentent oubliés et sont dans une grande souffrance, pour leur dire qu’elles ont entendu leurs appels, qu’elles partagent leurs souffrances, qu’elles s’engagent à faire tout ce qu’elles peuvent pour que la paix dans la justice advienne au plus vite pour tous les habitants de cette terre, et pour que cette paix puisse durer. Nous les appelons à s’adresser, individuellement ou conjointement, et en y invitant aussi leurs fidèles, aux autorités compétentes pour leur demander de tout faire pour :
- qu’intervienne sans plus tarder un cessez-le-feu durable ;
- que l’aide humanitaire, indispensable, puisse entrer à Gaza ;
- qu’il soit mis fin à toute violence, ainsi qu’en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ;
- que les mesures conservatoires énoncées par la Cour Internationale de Justice soient appliquées afin de prévenir tout acte de génocide ;
- qu’une aide rapide à la reconstruction soit mise en route.
Car nous ne voulons pas oublier ces paroles du Christ : « Chaque fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous les avez faites », et « Chaque fois que n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites » (Matthieu 25, 40 et 45). Nous tenons également à envoyer, par ce même message, un signe de solidarité et de fraternité à tous les citoyens palestiniens et israéliens touchés et meurtris dans leur chair par les évènements tragiques qui hélas se poursuivent, et l’assurance que nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que la paix soit rétablie au plus vite, dans le respect de la vie et de la dignité humaine de chaque habitant de cette terre. Enfin, nous souhaitons fortement que toutes les personnes qui ont été injustement privées de leur liberté puissent la retrouver dans les plus brefs délais, et que tous ceux qui peuvent agir en conséquence le fassent au plus vite. »
Ce message a été à transmis à l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), à l’Église protestante unie de France (EPUdF), à la Fédération protestante de France (FPF), à la Conférence des évêques de France (CEF) et à tous les évêques catholiques. Souhaitons que nos Églises réagissent positivement et rapidement face à cette situation tragique qui met en jeu nos valeurs les plus fondamentales de croyants et d’êtres humains.
Laurent Baudoin pour le groupe Gaza
Parmi les 30 000 morts à Gaza estimés à fin février 2024, 70 % sont des enfants.
A propos de Gaza.. je partage volontiers la souffrance endurée par les milliers de gazaouis soumis à la destruction de leur territoire, destruction qui fait suite aux horreurs du Hamas le 7 oct., engagées sans se soucier des conséquences pour le peuple palestinien. Je regrette que dans la liste des demandes exprimées, il n’y ait nulle part la revendication de la libération des otages , dont la souffrance doit également être extrême.
je regrette aussi que d’une façon ou d’une autre ne soient pas associés ceux qui sont écrasés par la Russie en Ukraine, dans une guerre d’agression, et les 11 000 enfants pris en otages!