Toussaint. L’automne m’invite à plonger dans les souvenirs, les couleurs flamboyantes se mêlent aux pertes, aux deuils…
Je revois aujourd’hui les chemins qui mènent aux villages de mon pays.
Avant les premières habitations, j’aime à m’arrêter devant les chapelles, ici celle de Saint Sébastien. Au-dessus de la porte une fresque représente une Vierge de miséricorde, elle nous accueille et invite à entrer. À l’intérieur, Sébastien montre son corps criblé de flèches, le regard passe, glisse de Marie au saint martyr et suscite un cri : que le mal, la violence s’écarte de mon village !
Plus loin, l’église paroissiale est grande ouverte ; mon regard se souvient des personnes rencontrées sur la place et s’attarde maintenant sur les tableaux qui ornent les murs. D’abord une Nativité, puis, toute proche, Lucie a perdu ses yeux ; plus loin, Agathe mutilée, Étienne est lapidé, Laurent brûlé… : les saints de mon enfance, écrans ou passages, montrent les drames de la vie ; ils encadrent des scènes d’Évangile, le malheur côtoie la joie de la naissance de l’enfant Jésus, le Christ.
Tous ces saints de notre histoire m’invitent à chercher la vie. Femmes, hommes brisés, faibles, ils sont représentés avec des flèches, des pierres, des couteaux. Des drones, des missiles, des bombes les remplacent aujourd’hui… Je suis appelé à vivre un passage, à regarder le mal qui touche les hommes d’aujourd’hui, à le combattre pour avec eux chercher la Vie.
Qui sont les saints et les saintes ? Ce sont toutes celles et ceux qui accueillent la vie qui nous vient de Dieu ; Dieu qui s’est en son fils glissé dans notre humanité.
La sainteté ce n’est rien d’autre que la vie, la vie en abondance.
La sainteté c’est Dieu lui-même.

Jean-Louis Wathy

CategoriesNon classé

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.