S

Samedi 20 septembre 2025. Quelle place donnons-nous à l’argent ? Qu’est-ce qui compte vraiment ?

L’argent est-il toujours diabolique ? A-t-il perdu toute dimension symbolique ? Dans nos choix budgétaires, son usage est-il le signe de ce qui est essentiel ? Toutes ces questions ont été soulevées à l’occasion de cette Messe en Plein Monde, construite autour des textes du dimanche 21 septembre, et venue conclure la journée communautaire, festive et réflexive de notre communauté.

Accueil

♬ Chant d’entrée

1. Écoute la voix du Seigneur,
Prête l’oreille de ton cœur.
Qui que tu sois ton Dieu t’appelle,
Qui que tu sois il est ton Père.

2. Écoute la voix du Seigneur,
Prête l’oreille de ton cœur.
Tu entendras que Dieu fait grâce,
Tu entendras l’Esprit d’audace.

Toi qui aimes la vie, ô toi qui veux le bonheur,
réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté,
réponds en fidèle ouvrier de l’Évangile et de sa paix.

3. Écoute la voix du Seigneur,
Prête l’oreille de ton cœur.
Qui que tu sois, fais-toi confiance,
Qui que tu sois, rejoins ton frère.

 📖  Livre du prophète Amos (8, 4-7)

Écoutez ceci, vous qui écrasez le malheureux pour anéantir les humbles du pays, car vous dites : « Quand donc la fête de la nouvelle lune sera-t-elle passée, pour que nous puissions vendre notre blé ? Quand donc le sabbat sera-t-il fini, pour que nous puissions écouler notre froment ? Nous allons diminuer les mesures, augmenter les prix et fausser les balances. Nous pourrons acheter le faible pour un peu d’argent, le malheureux pour une paire de sandales. Nous vendrons jusqu’aux déchets du froment ! » Le Seigneur le jure par la Fierté de Jacob : Non, jamais je n’oublierai aucun de leurs méfaits.

📖  Psaume 112

Que soit béni le nom de Dieu, de siècle en siècle, qu’il soit béni !

Louez, serviteurs du Seigneur,
louez le nom du Seigneur !
Béni soit le nom du Seigneur,
maintenant et pour les siècles des siècles !

Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?
Lui, il siège là-haut.
Mais il abaisse son regard
vers le ciel et vers la terre.

Qui est semblable au Seigneur notre Dieu ?
Lui, il siège là-haut.
Mais il abaisse son regard
vers le ciel et vers la terre.

♬ Alléluia

📖  Évangile de Jésus Christ selon Luc (16, 1-13)

Jésus disait à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.  Il le convoqua et lui dit : ‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.’
Le gérant se dit en lui-même : ‘Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.’
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : ‘Combien dois-tu à mon maître ?’ Il répondit : ‘Cent barils d’huile.’ Le gérant lui dit : ‘Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.’ Puis il demanda à un autre : ‘Et toi, combien dois-tu ?’ Il répondit : ‘Cent sacs de blé.’ Le gérant lui dit : ‘Voici ton reçu, écris 80’.
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.

Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera.
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

Marinus Van Reymerswaele, Parabole de l’intendant malhonnête, Musée de l’histoire de l’art de Vienne

Partage en petits groupes

Les habitués de la Messe en Plein Monde ont peut-être été un peu surpris : il était d’usage de lancer la question dès le début de la célébration avant la lecture des textes, mais aujourd’hui nous avons fait un autre choix, car la question retenue a cette fois vraiment besoin de leur éclairage. Voici la question du jour :
Quelle place donnons nous à  l’argent  ? Qu’est ce qui compte vraiment ?
L’argent, quelle question ! Excusez du peu ! Le nerf de la guerre ! L’argent, à une époque où il n’est question que de budget, de dettes abyssales, de fortunes indécentes, de citoyens milliardaires, du coût ruineux des retraites des boomers. Mais aussi des fins de mois difficiles, d’incertitude du lendemain, de pauvreté voire de misère… Et vous dans tout ça ? Et nous dans tout ça ?
Il faut dire que dans l’Évangile, l’argent n’a pas toujours bonne presse. Qu’il s’agisse du jeune homme riche qui retourne chez lui car il avait de grands biens, ou du chameau qui passe plus facilement dans le trou d’un aiguille que le riche n’a accès au Royaume de Dieu ; mais il y aussi la parabole des talents qui invite à les faire fructifier, quitte à les placer à la banque… Dans l’Évangile de ce jour, un passage un peu ambigu est à remettre dans son contexte : « Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. »
Nous vous proposons maintenant des petits groupes de 5 ou 6 personnes pour un temps de partage très court ; puis le micro circulera dans toute l’assistance.

Odile G.

Quelques extraits du micro libre :

  • Pendant la préparation de cette messe nous avons rappelé une phrase que Xavier de Chalendar citait souvent : « l’argent : bon serviteur, mauvais maître » (Alexandre Dumas).
  • Je pense qu’il faudrait un juste équilibre entre les œuvres que nous pouvons faire en fonction de ce que nous avons reçu tout en prévoyant l’essentiel, et je suis convaincue que la loi sur les successions devrait changer.
  • Des jeunes font de plus en plus le choix des « moyens faibles », « on ne claque pas du fric », on est dans la mesure pour les biens financiers et matériels, une certaine humilité des biens et des investissements. Je pense que c’est une habitude porteuse d’avenir et solidaire, un monde plus écologique et plus juste qui se construit par ces actes.
  • je cherche à être dans l’économie dite du « donut », entre ne pas avoir assez pour vivre et le beaucoup trop.
  • A un moment difficile professionnellement, je suis tentée de trouver dans l’argent ma sécurité et elle risque de devenir pour moi une fin en soi. L’Évangile me déplace pour mettre les relations au cœur, comme une fin. Mais je dois bien reconnaître que j’ai bien besoin de ce moyen. Je sais ne pas être la seule ni la plus en difficulté. Mais comment faire quand l’argent et la sécurité manquent pour que cela ne devienne pas une obsession ?
  • Il restera de toi ce que tu as donné.
Heinrich Hofmann, Jésus et le jeune homme riche, 1889, Riverside Church New-York

📖  Lettre de Paul à Timothée (1 Tim 2, 1-8, extrait)

Bien-aimé, j’encourage, avant tout, à faire des demandes, des prières, des intercessions et des actions de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’État et tous ceux qui exercent l’autorité, afin que nous puissions mener notre vie dans la tranquillité et le calme, en toute piété et dignité. Cette prière est bonne et agréable à Dieu notre Sauveur, car il veut que tous les hommes soient sauvés.

Prière universelle

Avec ce pain, avec ce vin, voici nos offrandes, voici nos vies, voici nos échanges pour qu’ils deviennent prière :

♬ Refrain : Accueille au creux de tes mains la prière de tes enfants

  • Nous te confions tous ceux qui sont à la rue, toux ceux qui vont avoir froid cet hiver et ceux qui sont seuls dans les hôpitaux.
  • Pour les enfants qui meurent de faim et pour leurs parents, dans le monde et en particulier à Gaza.
  • Que le souci de l’avenir de nos enfants, de nos parents et amis âgés ne deviennent pas une obsession à cause de l’argent qui manque. Donne-nous aussi, la ruse, l’intelligence, la rapidité de la réaction du gérant dans l’Évangile pour pouvoir nous arranger avec l’argent que nous avons.
  • Pour les personnes qui sont à l’accueil dans des associations : elles accueillent des personnes qui demandent ce qu’elles ne peuvent pas donner, elles n’ont pas d’argent, que du temps ; qu’elles soient toujours à l’écoute et offrent un sourire, et que les personnes qui repartent le fassent avec l’assurance d’avoir été écoutées.
  • Pour que nous puissions faire entrer le compromis dans nos mœurs politiques et sociales.
  • … et toutes les autres intentions, exprimées ou gardées en nos cœurs.

Prière eucharistique

Seigneur, toi qui de la poussière relèves le faible, de la cendre retires le pauvre, nous te remercions ce soir après nos vacances qui ont été un temps de bonheur, à travers les rencontres et les partages. Et en ce jour de rentrée, nous nous réunissons autour de ta Parole. Nous entendons construire notre avenir, partant de notre passé. Nous cherchons des sentiers nouveaux, dans notre société de consommation où, avec le règne de l’argent, coulent des trafics de tous genres auxquels se mêle parfois le sang. D’ailleurs, à trop le chercher et de manière exclusive, l’argent peut nous encombrer et vivre la malhonnêteté. L’argent, un bon serviteur, mais attention, un mauvais maître ! Alors se pose à nous la question de ce qui compte vraiment. Avec raison tu nous invites, Père à un sens d’intégrité. L’argent n’est point une idole. Il n’est pas une fin en soi. Car la fin, c’est l’humain, dans ses forces et ses fragilités. Avec joie et en confiance, nous te disons : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur ! »

À présent, Seigneur, nous te supplions de consacrer ce pain et ce vin. Que sous l’effet de ta grâce, ils deviennent le corps et le sang de Jésus, le Christ, notre Seigneur. Merci Seigneur de nous donner de célébrer cet instant sublime du don de sa vie. Car oui, un soir, au cours d’un repas qu’il prenait avec ses amis, Jésus prit du pain, il rendit grâce, le rompit et le leur donna en disant : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Après le repas, il prit la coupe, te rendit grâce et la leur donna, avec ces mots : « Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour les multitudes. Faites cela en mémoire de moi ».

Ici et maintenant Père, nous revivons cette expérience unique. En Jésus, tu es descendu dans nos humanités. En lui, tu nous invites à adhérer à des valeurs. Nous le savons, la foi au Christ, la fidélité à son nom, appelle une constance. Elle ne s’inscrit pas dans une logique d’immédiateté, de réussite financière, surtout au détriment de l’autre. Car l’autre est justement ce chemin d’humanité et d’éternité. C’est dans la relation à l’autre que nous trouvons sens à notre quête de liberté. C’est avec lui que nous construisons un chemin des béatitudes. Cette foi, Père, nous la portons en communion avec Léon, notre pape ; avec Laurent, notre archevêque, et en rapport avec toutes ces personnes pour qui l’autre est une source de joie et de préoccupation. Conforte notre assemblée dans sa marche vers des sentiers toujours renouvelés dans l’annonce de l’évangile, dans une foi confiante et dans l’espérance, elles-mêmes toujours à construire.
Nous te prions pour Françoise, femme de Frédéric Salmon, pour Blandine Aurenche, pour Odile et pour tous les autres. Et nous te rendons grâce pour tous les progrès de la médecine qui malgré nos différents soucis de santé, nous permettent de tenir, ou quelque peu. Nous portons une intention pour ceux qui nous ont quittés et pour tous les pèlerins de la paix et de la cohésion sociale. En ces temps de turbulence, soutiens et accompagne les responsables politiques et tous les leaders d’opinions pour que paix et liberté, justice et fraternité, construction du monde et sauvegarde de la maison commune avancent ensemble. En union à Marie et tous ceux qui partagent nos convictions, en union avec tous ces témoins de la vie, ces artisans de paix, de justice, de fraternité, laisse-nous Père proclamer notre foi en Jésus, le Christ.
Par lui, avec lui et en lui, à toi, Dieu notre Père, dans l’esprit d’amour, de liberté et de fraternité, la reconnaissance et gloire, pour les siècles des siècles !

José Egilde M.

Prière eucharistique de la Messe en Plein Monde du 20 septembre 2025

Notre Père

Les lectures de ce jour interrogent sur notre rapport à l’argent. Nous savons combien l’argent est source de liberté et de sécurité. Il peut aussi être source d’inquiétude et conduire à la malhonnêteté et donc peut nous préoccuper énormément. Ce qui est bien est qu’il nous découvre tous frères, fils d’un Dieu qui par amour nous crée, un Père qui, connaissant les fragilités de nos pauvres existences, se veut miséricordieux. Dans cet esprit, élevons nos mains et reprenons avec foi la prière que le Christ nous a enseignée (en prenant la version de l’Évangile selon Mathieu) :

Geste de paix

« Remets-nous nos dettes, Seigneur, comme nous les remettons à nos débiteurs, et, dans ce cycle de pardon, accorde-nous ta paix. Cette paix que Toi seul peux donner à ceux qui se laissent désarmer le cœur. » (Prière du pape François)
Et nous pouvons ajouter : cette paix que Toi seul peux donner pour nous inviter à remettre l’essentiel au cœur de nos vies, au cœur de ce temps si meurtri par la guerre, la violence, la place de l’argent, le manque de place laissé aux autres…

Bénédiction

Père de toute éternité, alors que s’achève notre journée de rentrée, nous implorons ton aide. Viens au secours de nos fragilités et renforce notre volonté de proclamer ton évangile. Assure-nous de recueillir les fruits de la rédemption, par Jésus le Christ, notre Seigneur.
Que Dieu tout-puissant vous bénisse, lui qui est Père, Fils et Saint-Esprit. Allez dans la paix du Christ.

♬ Chant d’envoi

1/ À présent que nous vivons un temps de peurs
Prisonniers d’un monde fou
Où s’affadit le sel de notre terre,
Où la richesse et le sang se battent pour dominer

2/ Comme nos frères ont quitté tes rives
Nous allons les rencontrer
Au fil des jours, dans la foule des heures
Pour raviver leur amour et leur espoir disparus



Partons, prenons le pas,
celui de tous les hommes pour vivre notre foi.
Partons, prenons le pas,

celui de tous les hommes, chemin de Dieu.

3/ Notre Église est désormais ce peuple
Où chacun est le témoin
De la Nouvelle et du Royaume à naître
Foi dans les hommes debout, foi en l’homme vivant

Messe en Plein Monde du 20 septembre 2025, liturgie de la Parole
… puis temps de partage en petits groupes

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.