U

Un groupe Écologie : qui et pourquoi ?

Depuis quelques mois, un groupe de membres de la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs se retrouve pour échanger et réfléchir sur la question environnementale et climatique, mais aussi sur les ramifications de ces sujets dans nos sociétés et nos modes de vie.

Nous sommes un petit groupe de personnes d’origines diverses, avec des parcours de vie différents. Nous sommes tous animés par une même attention à la crise climatique et environnementale et une même attente de voir émerger des actions individuelles et collectives qui permettent, sinon de  faire disparaître cette crise, du moins d’en réduire la portée et d’agir sur ses effets qui touchent en premier les plus fragiles, ceux qui n’en sont pas à l’origine. 

Nous sommes habités par l’esprit de l’encyclique Laudato Si’ du Pape François, dont on vient de fêter les dix ans : la sauvegarde de la Maison Commune demande une vraie prise de conscience ; la dégradation de l’environnement et la crise climatique sont dues à l’activité humaine, elle-même portée par un modèle de développement qui conduit au désastre également par ses effets sur la société, les inégalités et les injustices. 

Femmes et hommes de bonne volonté, nous sommes appelés, malgré et avec nos contradictions personnelles, à contribuer à cette prise de conscience vers une « écologie intégrale » : « Nous avons besoin d’une conversion qui nous unisse tous. » Nous sommes appelés à une conversion écologique, humaine et authentique. À notre mesure, nous voulons porter ce message.

Nous avons le monde entre nos mains et l’espérance – Photo Fateme Alaei – Unsplash

Une mise en contexte

Dans l’encyclique Laudato Si‘, le pape François décrit une crise plus globale que la seule crise environnementale : perte de biodiversité et dégradation des conditions de vie et d’habitabilité d’une façon très inégale, mais aussi dégradation sociale, explosion des inégalités, crises multiples. Quelles en sont les racines ? Le paradigme technocratique, une économie extractiviste, une inégalité fondamentale de développement. La croissance économique et technologique finit par se retourner contre l’homme.

La crise environnementale et climatique a ceci de particulier que ses effets les plus marquants sont surtout visibles dans les pays qui en sont les moins responsables (encore que les évolutions récentes les rendent plus visibles sous les latitudes des pays développés mais, là aussi, ce sont les plus fragiles qui sont impactés en premier). Le modèle extractiviste de développement est fondé sur la disponibilité « sans limites » d’énergie (principalement d’origine fossile) qui n’est pas compatible avec les limites planétaires telles qu’elles sont aujourd’hui évaluées. Pour pouvoir répondre aux besoins de l’humanité (sans même parler d’une généralisation des modes de vie occidentaux à la planète entière – ce qui est le chemin actuellement suivi) il nous faudrait plusieurs planètes, or nous n’en avons qu’une !

« Le gaspillage des ressources de la Création commence
là où nous ne reconnaissons plus aucune instance au-dessus de nous,
mais ne voyons plus que nous-mêmes. »

Laudato Si’

Les modèles de décarbonation de l’activité humaine sont principalement fondés sur des technologies (électrification notamment) qui sont elles-mêmes très gourmandes en énergie et en extractions diverses. Pour qu’elles puissent être déployées il faut que matières premières et force de travail restent disponibles à bon compte avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer. Ces modèles sont également intimement liés à la financiarisation de nos sociétés, le « marché » étant présenté comme l’unique modèle moteur de la transition.

Photo d’Antoine Giret sur Unsplash

Cette situation pose la question du modèle de société, du modèle de consommation et de développement : interroger nos besoins, rendre possible des renoncements à ceux qui ne sont pas essentiels, partager des ressources, permettre à ceux qui n’ont pas accès aux services de base d’y parvenir ce qui suppose que ceux qui ont plus que nécessaire s’interrogent sur leurs propres modes de vie pour sortir de la « culture du déchet ». Enfin, face à la crise et à ses manifestations, le besoin de s’interroger sur la robustesse de nos sociétés. 

Une ambition bien modeste

Ce n’est pas un petit groupe de Saint-Merry Hors-les-Murs qui va changer le monde. Pourtant c’est de la prise de conscience que pourront apparaître la nécessité d’une transformation collective et personnelle, et sans doute l’appel et la désidérabilité d’une vie plus sobre et respectueuse des grandes équilibres naturels et sociaux. 

Dans ce cadre, notre ambition est de proposer des occasions de réflexion et « d’éducation » des membres de la communauté. Par exemple, des ateliers comme l’atelier 2Tonnes qui permet aux participants de comprendre où ils en sont de leur empreinte carbone et quelles actions ils peuvent imaginer. Nous envisageons également d’organiser des débats au cours desquels les participants pourront confronter leurs idées et mieux comprendre les ressorts de cette multi-crise. 

Ces réflexions peuvent nous guider sur un chemin de sobriété souhaitée et joyeuse, en cherchant également le sens du bien commun.

Enfin, en mars 2026 auront lieu les élections municipales (suivies en 2027 de l’élection présidentielle et sans doute des législatives – en l’état actuel du calendrier ! ). Or si l’action nationale sur la crise climatique montre ses limites et est soumise à des aléas politiques nationaux qui entravent leur mise en œuvre sur la durée, les collectivités locales, mairies au premier chef, ont, elles, un rôle crucial à jouer : adaptation aux effets du changement climatique et limitation de celui-ci. Nous souhaitons donc donner des moyens aux membres de la communauté pour interpeller les candidats aux municipales. 

Conclusion : avancer, malgré les vents de face !

Dans Laudato Si‘ :

« Après un temps de confiance irrationnelle dans le progrès
et dans la capacité humaine, une partie de la société
est en train d’entrer dans une phase de plus grande prise de conscience. »

Au-delà des actions que nous souhaitons lancer, ce qui nous anime pourrait être une spiritualité écologique : « Des mobiles intérieurs qui poussent, motivent, encouragent et donnent sens à l’action personnelle et communautaire », sur un chemin plein de joie et d’espérance.

Jean Baptiste Morin, Groupe Écologie

Contact : ecologie@saint-merry-hors-les-murs.com
présentation du groupe Ecologie de Saint-Merry Hors-les-Murs ICI

Photo de Pawel Czerwinski sur Unsplash

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.