Célébration eucharistique à l’église Notre-Dame d’Espérance, Paris 11e

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Bienvenue à toutes et tous, à chacune et chacun de vous, membres et amis de Saint-Merry Hors-les-Murs ou simplement de passage ce soir dans cette église de Notre-Dame d’Espérance.
Oui, c’est ensemble et personnellement que nous sommes invités à célébrer Celui qui fait de nous son corps pour la vie du monde. Cœurs de chair dans les chœurs de pierre que sont nos églises.
♬ Ensemble, recevons ce que nous sommes, Corps du Christ.
Ensemble, devenons ce que nous recevons, Corps du Christ.
Alléluia, Amen !
Les textes de ce dimanche nous invitent à méditer sur le renversement qu’opère Jésus dans un cadre religieux marqué par les sacrifices au Temple et les nombreuses séparations sociales et cultuelles qui les accompagnent. L’évangile selon Jean nous montre en effet Jésus chassant avec force les marchands du Temple, avant une annonce voilée de sa résurrection.
La nouveauté radicale instaurée par Jésus nous place, comme les Corinthiens interpellés par l’apôtre Paul, devant notre responsabilité personnelle et collective : comment vivons-nous en Christ, au quotidien et dans nos communautés ?
Dans l’Église catholique, les réponses sont diverses, nombreuses et souvent peu visibles. Cependant un Congrès mission s’achève aujourd’hui à Paris alors que commence jeudi prochain à Rome le rassemblement international Fratello, initié par le pape François pour que les pauvres ne soient pas aussi des exclus dans nos églises. Le Secours catholique, très actif dans l’accueil inconditionnel des personnes en situation de précarité, y est bien présent.
Dimanche prochain, le rassemblement annuel des Semaines sociales s’interrogera sur les enjeux de l’intelligence artificielle et notre communauté se tournera vers l’avenir en se préparant à fêter les 50 ans de son histoire.
Laissons la Parole porter sans cesse des fruits nouveaux, à l’image de la vision du prophète Ezéchiel d’un torrent qui jaillit du seuil de la Maison de Dieu vers l’orient : « la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent ».
Entrons avec joie dans cette célébration, nous qui sommes rassemblés au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
Eliane
♬ Chant : Dieu est en attente A216
Texte : Charles Singer – Musique : Jean-Pierre Kempf
Entrez : Dieu est en attente,
Sa maison est un lieu pour la paix.
Goûtez : Dieu est en partage,
Sa table est un lieu pour se donner.
1/ Vous êtes le peuple de Dieu :
Pierres vivantes de son Église,
Traces brûlantes de son passage,
Jetant les grains de l’Évangile.
2/ Vous êtes le peuple de Dieu :
Marques vivantes de son visage,
Signes visibles de sa tendresse,
Portant les fruits de l’Évangile.
3/ Vous êtes le peuple de Dieu :
Fêtes vivantes de sa promesse,
Pages ardentes de sa Parole,
Jouant les mots de sa musique.
♬ Alléluia (L. Boldrini)
Ta parole nous invite vers des rivages nouveaux,
Souffle murmurant la vie au-delà de tous les mots.
📖 Évangile selon saint Jean (Jn 2, 13-22)
Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem.
Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. »
Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : L’amour de ta maison fera mon tourment. Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. »
Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite.

📖 Lecture de la 1ère lettre de Paul aux Corinthiens (1 Co 3, 9c-11.16-17)
Frères, vous êtes une maison que Dieu construit. Selon la grâce que Dieu m’a donnée, moi, comme un bon architecte, j’ai posé la pierre de fondation. Un autre construit dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il contribue à la construction. La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. Ne savez-vous pas que vous êtes un sanctuaire de Dieu, et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Si quelqu’un détruit le sanctuaire de Dieu, cet homme, Dieu le détruira, car le sanctuaire de Dieu est saint, et ce sanctuaire, c’est vous.
« Frères, vous êtes un sanctuaire de Dieu »
Ce sont les mots de saint Paul et c’est ce que nous nous efforçons de vivre avec nos « accueillis » au Secours Catholique, pour lequel je viens vous parler aujourd’hui, comme tous les ans.
Sanctuaires de Dieu, car dignes d’affection, dignes de prier, dignes d’avoir des droits, c’est le sens de toutes nos offres d’accueil et d’accompagnement à ceux qui frappent à notre porte ou que nous allons rencontrer lors de nos maraudes. Dignes de respect, dignes d’amour, dignes de choix politiques, comme les autres, … comme nous !

C’est ce que notre nouveau pape Leon XIV vient de rappeler dans son exhortation apostolique Dilexi te. Il appelle l’Église catholique à se tenir à la hauteur de sa propre histoire, en vivant un réel engagement aux côtés des plus pauvres. Entre l’ultralibéralisme capitaliste et une conception privatisée de la foi chrétienne, limitée à la prière et au témoignage, il montre l’invalidation d’une vie spirituelle ou ecclésiale qui ignorerait les besoins concrets des plus pauvres. Le faible n’a-t-il pas la même dignité que nous ? Doit-il se contenter de survivre ? C’est ce que nous essayons de vivre et d’incarner au Secours Catholique.
L’Équipe Pastorale a accepté que notre communauté soit invitée à le soutenir dans ses actions. Et la quête qui passera dans vos rangs en sera la réponse solidaire.
Henri
Un geste symbolique
Étant donné l’importance de la police du Temple, Jésus n’a dû culbuter que quelques tables de changeurs, quelques étals. Mais son geste est symbolique. Les uns y voient une protestation contre le commerce religieux. D’autres contre les profits de l’aristocratie sacerdotale nommée par les Romains, qui vit de l’exploitation des pèlerins. D’autres encore une réforme du culte. Le parvis des gentils, où se passe la scène, est accessible à tout le monde et sert de sas avant le parvis des femmes, celui des hommes puis celui des prêtres, les parties pures du Temple.
Jésus, qui fréquente des malades, des femmes déshonorées, des païens, des impurs, met sens dessus dessous la procédure par laquelle les croyants s’achètent une pureté pour accéder à Dieu. Sans argent, pas de sacrifice, donc pas de pardon des péchés, donc plus de relation à Dieu.
Le geste de Jésus est encore plus radical. Il ose parler d’une destruction de ce sanctuaire de pierre. Il annonce qu’il le reconstruirait en trois jours. Jésus a dû passer pour un insensé, un homme en plein délire. Qui est-il pour libérer Dieu de ce lieu qui obstrue la relation entre son peuple et lui, libérer Dieu du rôle de comptable que lui font jouer les dirigeants de la religion pour en faire un Dieu qui donne et pardonne gratuitement ?
Jésus est le temple vivant, Jésus est Dieu avec nous.
Et Paul, ce constructeur de communautés, en rajoute. Il a déjà dit : tous ensemble, vous êtes le corps du Christ ; chaque croyant, quels que soient son sexe, son rang dans la société, ses dons, est indispensable à la présence du Christ dans le monde. Et voilà qu’il affirme une chose inouïe : vous êtes le sanctuaire de Dieu.
Le temple c’est nous, ce sont nos corps d’hommes et de femmes.
Pour mieux nous rendre compte de cette annonce impensable, nous vous proposons deux gestes :
- Nous allons nous déplacer tout à l’heure dans le chœur, de part et d’autre du prêtre. Ceux qui sont debout et ceux qui préfèrent rester assis au premier rang pourront ainsi se rejoindre. Nous visualiserons mieux le sanctuaire, chacun d’entre nous étant une pierre. S’il y a des vides, c’est que la construction est inachevée.
- Au moment de communier, gardez l’hostie dans la main jusqu’au moment où tout le monde sera servi puis nous communierons ensuite tous ensemble.
Joëlle
📖 Lecture du livre d’Ézéchiel (Ez 47, 1-2.8-9.12)
En ces jours-là, au cours d’une vision reçue du Seigneur, l’homme me fit revenir à l’entrée de la Maison, et voici : sous le seuil de la Maison, de l’eau jaillissait vers l’orient, puisque la façade de la Maison était du côté de l’orient. L’eau descendait de dessous le côté droit de la Maison, au sud de l’autel. L’homme me fit sortir par la porte du nord et me fit faire le tour par l’extérieur, jusqu’à la porte qui fait face à l’orient, et là encore l’eau coulait du côté droit.
Il me dit : « Cette eau coule vers la région de l’orient, elle descend dans la vallée du Jourdain, et se déverse dans la mer Morte, dont elle assainit les eaux. En tout lieu où parviendra le torrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Le poisson sera très abondant, car cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent. Au bord du torrent, sur les deux rives, toutes sortes d’arbres fruitiers pousseront ; leur feuillage ne se flétrira pas et leurs fruits ne manqueront pas. Chaque mois ils porteront des fruits nouveaux, car cette eau vient du sanctuaire. Les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. »

Un fleuve de vie
La première impression est qu’il n’y a pas grand-chose de commun entre d’une part l’Évangile de Jean et le texte de Paul aux Corinthiens et d’autre part cette vision d’Ézéchiel, qui est à la fois empreinte de poésie et de spectacle étonnant.
En y prêtant davantage attention, on peut y retrouver la Maison, c’est-à-dire le temple ou le sanctuaire, et l’autel, lieu du sacrifice, d’où jaillit un torrent qui coule vers l’est. Et le flot de ce torrent arrose, inonde, vivifie, féconde tout, assainit et apporte l’abondance. Ce flot est donc comme la Parole du Christ, cette parole qui nourrit, fait grandir et donne du fruit à tout moment, si nous nous laissons imprégner par elle. Cette eau jaillit d’un côté de la maison, comme elle jaillit du côté du Christ sur la croix, symbole de fécondité.
On retrouve des traces de cette vision d’Ézéchiel à la fin de l’Apocalypse, avec un fleuve de vie, bordé d’arbres qui fructifient là-aussi douze fois, une fois chaque mois.
Hélène
Prière universelle ouverte à tous : ♬ Ubi Caritas
Ubi caritas et amor. Ubi caritas, Deus ibi est.
(Là où sont la charité et l’amour, là est Dieu)
Prière eucharistique

Sanctus (L. Boldrini)
Hosanna, hosanna, le Seigneur est saint,
Hosanna, hosanna, sur terre et dans les cieux.
L’univers entier partout chante sa gloire
et béni soit celui que Dieu nous a envoyé.
Anamnèse (J. Kita)
À toi qui es mort pour nous,
À toi qui es vivant
À toi qui reviendras,
Honneur, louange et gloire.
Notre Père
Agneau de Dieu (G. Jacob)
Ensemble, recevons ce que nous sommes, Corps du Christ.
Ensemble, devenons ce que nous recevons, Corps du Christ. Alléluia, Amen.
♬ Chant : Si le Seigneur ne bâtit la maison (partition ici)

Si le Seigneur ne bâtit la maison
En vain travaillent les maçons (bis)
Si le Seigneur ne bâtit la maison
Vaine est la tâche des maçons
Si le Seigneur ne protège la ville
Vaine est la garde des veilleurs.
Si le Seigneur ne bénit nos sillons
Vaine est l’attente des moissons.
Si le Seigneur ne bénit nos labeurs
Vaines nos larmes, nos sueurs.
Si le Seigneur ne dispense l’Esprit
Vaine est la quête de ses fruits.
Si le Seigneur ne soutient notre foi
Vaine est l’ardeur de nos combats.
Il veillera le Seigneur, ton gardien
Sur ta demeure et sur les tiens.
Il veillera sur tes nuits et tes jours
Sur tes départs et tes retours.
Bénédiction finale
Seigneur, tu nous as choisis comme pierres de ton temple.
Que la force de ta Parole et de ton pain nous aide à communiquer la vie que nous as transmise.
Nous te le demandons à toi, qui es vivant pour les siècles des siècles.
Puissions-nous devenir vraiment ce temple, la demeure où Dieu se plaît que le Dieu tout puissant d’amour nous bénisse et nous garde, au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit, amen !
Allons dans la paix et dans la joie du Christ.




