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Samedi 25 décembre 2021. « Les guetteurs crient de joie car ils voient le Seigneur qui revient »

Naître c’est devenir. En venant vers nous, le Verbe nous invite à devenir, à accepter d’être enfants de Dieu, à entrer dans sa présence aimante.
Notre célébration de la Nativité, à Saint-Gabriel (Paris XXe).

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25 décembre au soir… la fête de Noël est passée… Certains d’entre nous auront vécu des moments de joie avec famille et amis, d’autres restent marqués par des peines, pertes, séparations, maladie… Tous, nous portons dans nos cœurs celles et ceux proches ou lointains pour qui la Joie est inaccessible.

25 décembre au soir… notre communauté se retrouve pour célébrer Noël au dernier moment en clôture de la fête ! Nous étions habitués à célébrer l’eucharistie en ouverture, en pleine lumière. Nos chants ont ce soir une autre couleur, ils nous conduisent dans le quotidien de nos vies, ils nous encouragent à plus de modestie, à prendre la posture du guetteur de l’aurore dans la nuit. Ils nous invitent à notre mettre à l’écoute d’un Dieu qui parle à travers la fragilité d’un enfant en devenir.

Jean Louis W.

creche 2021
Photo C. Neuville.

CHANT

Piero della Francesca- Natività - Dettaglio-angeli
Piero della Francesca, Nativité, 1470-75, National Gallery, Londres.

Venez fêter Noël C175

Et vous les enfants de la nuit
Et vous voyageurs de la vie
Venez fêter Noël !
Et vous passants que l’on oublie
Et vous qui êtes accueillis
Venez fêter Noël !

Vous les fils de la terre
Vous les enfants du Père
Vous de partout et de tout âge
Chantez Noël à pleine voix !

Et vous qui arrivez de loin
Et vous qui êtes mes voisins
Venez fêter Noël !
Et vous qu’on aime en étranger
Et vous les fous de liberté
Venez fêter Noël !

PREMIÈRE LECTURE

« Tous les lointains de la terre ont vu le salut de notre Dieu » (Is 52, 7-10)

Lecture du livre du prophète Isaïe

    Comme ils sont beaux sur les montagnes,
les pas du messager,
celui qui annonce la paix,
qui porte la bonne nouvelle,
qui annonce le salut,
et vient dire à Sion :
« Il règne, ton Dieu ! »
    Écoutez la voix des guetteurs :
ils élèvent la voix,
tous ensemble ils crient de joie
car, de leurs propres yeux,
ils voient le Seigneur qui revient à Sion.
    Éclatez en cris de joie,
vous, ruines de Jérusalem,
car le Seigneur console son peuple,
il rachète Jérusalem !
    Le Seigneur a montré la sainteté de son bras
aux yeux de toutes les nations.
Tous les lointains de la terre
ont vu le salut de notre Dieu.

RÉSONANCE

Guetteurs de l’Aurore

Jacqueline Casaubon - Terre -pastel - 2005
Jacqueline Casaubon, Terre, pastel, 2005.

Voici que l’Aurore s’est levée, Jésus est né, notre lumière. Nous pouvons crier de joie car nul ne peut la ravir ni la faire disparaître. Le mal n’aura pas le dernier mot sur la lumière.
Encore faut-il la chercher, la guetter, l’éveiller.
Jésus, qui a pris notre chair, nous montre le chemin afin que nous grandissions en humanité dans le chaos d’aujourd’hui.
La vie a disparu dans nos abîmes, la terre en a tremblé d’effroi, son cœur s’est fissuré. Comment franchir les ravins de la violence ?
Des monstres humains, faucheurs aveuglés ont englouti les plus démunis, les plus frêles avec leurs barques et leurs radeaux. Leur destinée portait un nom nouveau : « Nulle part »…
Le jour ne peut pas se lever quand tout est verrouillé.
Quelles places pour les femmes maltraitées, pour les enfants, objets de plaisir ?
Baisser les bras, fermer les yeux, trembler se protéger dans l’entre soi, si nous fermons nos rideaux nous ne verrons jamais le jour se lever.
Dieu a besoin de nous, pour faire jaillir la lumière, non seulement en guettant au plus noir de chaque être humain une aurore, mais en nous transformant en guetteurs.
Oui ! Guetteurs de l’Aurore !
Alors, dans un grand élan d’Espérance, quand nous ne craindrons ni l’obscurité, ni la peur, ni la haine, le jour se lèvera, après la nuit, pour laisser passer l’Aurore.

Jacqueline C.

PSAUME

(Ps 97 (98), 1, 2-3ab, 3cd-4, 5-6)

Chantez au Seigneur un chant nouveau, un Sauveur nous est né
Chantez au Seigneur un chant nouveau, c’est le Christ, le Seigneur !

Chantez au Seigneur un chant nouveau,
car il a fait des merveilles ;
par son bras très saint, par sa main puissante,
il s’est assuré la victoire.
Le Seigneur a fait connaître sa victoire
et révélé sa justice aux nations ;
il s’est rappelé sa fidélité, son amour,
en faveur de la maison d’Israël. /R

La terre tout entière a vu
la victoire de notre Dieu.
Acclamez le Seigneur, terre entière,
sonnez, chantez, jouez !
Jouez pour le Seigneur sur la cithare,
sur la cithare et tous les instruments ;
au son de la trompette et du cor,
acclamez votre roi, le Seigneur ! /R

ACCLAMATION

Gloire à Jésus l’Emmanuel, alléluia, alléluia !
Prince de Paix dans Bethléem, alléluia, alléluia ! 

Joie dans notre monde, un Sauveur nous est né. 
Dans le cœur des hommes sa lumière a brillé

Georges_de_La_Tour_-_Le Nouveau-né-vers 1649-Musée des Beaux)ARTS-Rennes-_Musée_des_Beaux-Arts_de_Rennes
Georges de la Tour, Le Nouveau-né, vers 1649, Musée des Beaux-Arts, Rennes.

ÉVANGILE

« Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous » (Jn 1, 1-5.9-14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Au commencement était le Verbe,
et le Verbe était auprès de Dieu,
et le Verbe était Dieu.
    Il était au commencement auprès de Dieu.
    C’est par lui que tout est venu à l’existence,
et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.
    En lui était la vie,
et la vie était la lumière des hommes ;
    la lumière brille dans les ténèbres,
et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.
Le Verbe était la vraie Lumière,
qui éclaire tout homme
en venant dans le monde.
    Il était dans le monde,
et le monde était venu par lui à l’existence,
mais le monde ne l’a pas reconnu.
    Il est venu chez lui,
et les siens ne l’ont pas reçu.
    Mais à tous ceux qui l’ont reçu,
il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu,
eux qui croient en son nom.
    Ils ne sont pas nés du sang,
ni d’une volonté charnelle,
ni d’une volonté d’homme :
ils sont nés de Dieu.
    Et le Verbe s’est fait chair,
il a habité parmi nous,
et nous avons vu sa gloire,
la gloire qu’il tient de son Père
comme Fils unique,
plein de grâce et de vérité.

COMMENTAIRE

Le cadeau d’une présence 

Chers amis, Jean nous lance une invitation : accueillir une présence. Notre groupe de préparation, une belle dizaine de personnes, a été émerveillé et déconcerté par cet hymne qui éclaire tout l’Évangile de Jean.

Au commencement est le Verbe

Qu’est-ce que ce Verbe ? Une parole certes. Mais aussi un souffle, une pensée, une action, un mouvement, … une présence. Le Verbe s’est fait présence, présence de Jésus qui nous révèle la présence du père. Comment dans notre vie faire un peu de place à cette présence ? Et de quel commencement s’agit-il ? Un commencement, non pas au sens où nous l’entendons souvent : un moment où ça commence, où tout démarre. Non !
Il n’y a pas un moment de commencement. Il y a un être de commencement … qui est depuis toujours et pour toujours. Notre rationalité est déconcertée. Comment prendre place dans ce commencement d’amour qui est, depuis toujours ? Nous voici invités à la confiance. Nous n’allons pas de recommencement en recommencement. Nous accueillons sans cesse le commencement. Soyons des êtres de commencement. Ce commencement qui est présence n’est pas n’importe quelle présence. Elle est lumière !

Joseph Mallord William Turner, 'Margate (?), from the Sea', about 1835-40
J. M. William Turner, ‘Margate (?), vu de la mer, 1835-40 env., National Gallery, Londres

Cette lumière–présence, brille dans les ténèbres

Il est bon en ce jour de Noël d’oser parler des nuits, de nos doutes, de nos angoisses, de nos infidélités. Cette lumière et bien présente au cœur de ces réalités. C’est plutôt rassurant ! Évitons un malentendu : notre vie ne se joue pas comme dans un match entre… à ma gauche la lumière ; à ma droite les ténèbres. Non ! Au commencement est la lumière. Elle est !

L’aurore est bien présente dans la nuit

Cette présence ne supprime pas les nuits. Elle brille au cœur des ténèbres, même quand ceux-ci nous écrasent ou blessent nos proches. Il n’est pas facile dans nos vies surchargées d’apercevoir cette lumière, … comme nous avons du mal à distinguer les étoiles dans le ciel d’une ville polluée ou surchargée d’éclairage artificiel. Une petite opération de nettoyage, débarrassage s’impose… pour apercevoir cette lumière… et lui faire un peu de place !
Cette présence ne nous invite pas à quitter la vie. Jésus s’y est pleinement intégré, il n’en n’a rien rejeté. Il ne s’agit donc pas de quitter le monde, mais d’y accueillir une lumière. 

En ce temps de Noël cette aurore nous est révélée soit brusquement comme pour les bergers réveillés par des anges trompettistes ; soit lentement comme la douce patience de Marie et Joseph ou la quête savante des mages venus de loin. La lente patience de l’aurore !

Un grand moment d’approchement

Le récit des pèlerins d’Emmaüs qui nous a accompagné pendant notre assemblée générale, nous éclaire. Les disciples–nomades étaient obnubilés par les ténèbres. Et pourtant ils se laissent approcher. Vivons Noël comme un grand moment d’approchement ! Pour nous, pour les nôtres, pour l’Église tout entière ?
Et les pèlerins d’Emmaüs vont jusqu’à inviter ce passant étonnant à leur table : « parce qu’II se fait tard ». Aujourd’hui encore, il se fait tard.
Jésus partage sa parole, le pain, sa pleine présence. Il ne supprime pas les ténèbres. Les disciples repartent dans la nuit. Mais ils repartent éclairés, réchauffés par cette présence. Ils vivent cette présence-rencontre avec le Verbe, comme un vrai commencement. Ils la vivent comme une aurore qui appelle à la vie, y compris au cœur de la nuit.

Gérard David - Nativité -1480 Env -Met - NY@0.5x
Gérard David, Nativité, 1480 env.,
Metropolitan Museum, New York.

Il est bien question de vie, de naissance

Nous nous sommes interrogés sur le passage qui semble opposer la naissance charnelle et notre naissance comme enfants de Dieu, qui est clairement annoncée. Il n’y a pas, me semble-t-il d’opposition entre naissance charnelle et naissance spirituelle. Il y a dépassement, accomplissement, grâce à cette présence. Et le Verbe–la présence–le souffle de Jésus–le Verbe s’est fait chair. Naître c’est devenir. Le Verbe nous invite : à devenir, à accepter d’être enfants de Dieu, à entrer dans sa présence aimante.

Présence de gloire

Encore un mot qui nous a déconcertés. Quelle est la gloire que nous révèle le Verbe ? Nous avons souvent habillé la gloire de Dieu de tous les oripeaux de notre propre gloire : casque, épée, super ordinateur, suffisance, supériorité, cléricalisme … Qu’est-ce que cette présence de gloire que Jean nous invite à contempler ? La gloire c’est ce qui est solide, ce qui dure, ce sur quoi l’on peut s’appuyer, ce qui éclaire. La vraie gloire du Verbe s’exprime à travers la fragilité de la crèche et l’énergie joyeuse qui en émane. À travers la force respectueuse et décidée de Jésus lors des confrontations avec ses adversaires, la gloire est la confiance fragile mais certaine de Jésus en l’amour de son Père, y compris dans la mort.

Avec quelles images, quels mots pourrions-nous dire la gloire qu’il nous est demandée de contempler en ce jour de Noël ? Jésus nous met sur la piste : les aveugles voient, les boiteux marchent, les affamés sont rassasiés, les lépreux sont approchés. Tout un programme pour vivre aujourd’hui et demain le commencement de Noël. Tout un programme pour Saint Merry Hors-les-Murs, en ces temps de commencement, de naissance.

Blandine et Guy A.

CHANT

Geertgen tot Sint Jans- Nativité- 1490-NG-Londres@0.5x
Geertgen tot Sint Jans, Nativité, 1490, National Gallery,
Londres.

La ténèbre (Taizé)

La ténèbre n’est point ténèbre devant toi
La nuit comme le jour est lumière

CREDO

Je crois en Dieu. 
Dieu que nous ne saurions réduire
avec nos mots insuffisants et limités,  
Dieu, Amour, Esprit, Parole vivante, 
Dieu, Lumière, Espérance et Vie,
Dieu partout, Dieu en nous. 
Dieu guetté sans relâche
par tous les chercheurs de lumière,
Dieu donné à tous en partage, nous rendant frères.

Je crois Seigneur, tu remplis l’univers

Je crois en Jésus né parmi nous,
Fils bien-aimé de Dieu.
Ses actes et ses paroles viennent du Père. 
Sa Bonne nouvelle est aurore dans les ténèbres.
Je crois en Jésus qui nous aide à vivre selon l’Amour.
Il se donne à tous,
il est présent jusque dans nos abîmes.

Je crois, Seigneur, tu es source de vie

Je crois que nous sommes animés par le Souffle divin
lorsque nous te cherchons à plusieurs. 
Esprit de pardon, de justice, de partage, 
Esprit de service, Esprit de Dieu qui rend fécond. 
Je crois que l’Esprit est force qui nous fait avancer.
Il révèle ta Lumière sur nos chemins.

Je crois Seigneur, souffle d’Humanité

Je crois à l’incarnation que nous faisons vivre aujourd’hui en Église.
Chaque germination est événement pour la création. 
Chaque naissance est événement à jamais ineffaçable dans l’Humanité.
Je crois en l’Église, témoin de la Bonne Nouvelle.
Je crois qu’elle est vie partagée et offerte.
Je crois que tout geste d’amour est source pour le monde d’une vie sans fin.

Je crois Seigneur, ton amour est présent

Jacopo di Cione et Atelier - Nativité et annociation aux bergers - NG Londres@0.5x
Jacopo di Cione et atelier,
Nativité avec l’annonciation
aux bergers, 1370-71,
National Gallery, Londres.

PRIÈRE UNIVERSELLE

Refrain
Dieu de tendresse, regarde ton peuple,
écoute-nous, exauce-nous »

SANCTUS

ANAMNÈSE (Amazing grace)

Gloire à toi qui étais mort, gloire à toi, Jésus.
Gloire à toi qui es vivant, gloire à toi !
Gloire à toi ressuscité, viens revivre en nous
Aujourd’hui et jusqu’au dernier jour 

NOTRE PÈRE

Notre Père, que ton règne vienne sur notre terre
Mon Dieu, que ton règne vienne sur la terre

AGNUS

La paix, elle aura ton visage
La paix, elle aura tous les âges
La paix sera toi, sera moi, sera nous
Et la paix sera chacun de nous !

CHANT

Dans la nuit de Noël F547

Dans la nuit de Noël brille une lumière
Cris de joie dans le ciel, chants de paix sur terre !
Un enfant nous est né :
Le Fils qui vient nous sauver, Bien-Aimé du Père.

Gloria, gloria, in excelsis Deo

Le Seigneur, le Très-Haut, sans palais ni trône,
Sans maison ni berceau, fonde son Royaume.
En secret, loin du bruit, il est né pauvre et petit :
Dieu parmi les hommes.

BÉNÉDICTION

CHANT

Il est né le divin enfant F56

Il est né le divin enfant, 
Jour de fête aujourd’hui sur terre !
Il est né le divin enfant, 
Chantons tous son avènement ! 


Depuis plus de quatre mille ans, 
Nous le promettaient les prophètes 
Depuis plus de quatre mille ans, 
Nous attendions cet heureux temps. 

Le sauveur que le monde attend
Pour tout homme est la vraie lumière
Le sauveur que le monde attend 
Est clarté pour tous les vivants.

  1. Anne René-Bazin says:

    Merci pour cette belle célébration du 25 décembre à Saint-Gabriel. Merci à ceux qui l’ont préparée, qui l’ont animée, merci aux deux prêtres présents, Jean-Louis pour St Merry Hors-les-Murs, Christian pour Saint-Gabriel, tous deux portant ensemble la prière de l’assemblée. Un beau Noël encore…

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