D

Dimanche 8 mai. « Et personne ne les arrachera de ma main. »

Dans notre monde dévasté par les guerres, sourd aux alertes du climat, où tant de femmes et d’hommes sont en souffrance, laissons-nous consoler par les mots de Jésus : « mes brebis… personne ne les arrachera de ma main ». Oui, il fait bon vivre dans la tendresse du Christ.

Accueil

♫ Antonio VIVALDI : La Primavera, transcription François EYMET, 3ème mouvement

Bonsoir à tous. C’est toujours une grande joie de venir célébrer le dimanche en cette église, d’y retrouver la communauté de Saint-Merry Hors-les-Murs et d’y voir quelques nouveaux visages. Mais aujourd’hui s’y ajoute celle d’accueillir Emmanuel Tois, vicaire général du diocèse de Paris, qui, lors de la rencontre avec l’Equipe pastorale en mars, a proposé de venir célébrer avec notre communauté. Merci Emmanuel d’être là et d’avoir préparé avec nous cette célébration.
Lundi dernier, alors que nous étions réunis, nous avons été tout à la fois déconcertés à la lecture des textes qui de prime abord nous ont semblé très théologiques ; émus devant la sollicitude de Dieu pour nous ; bousculés par le texte de l’Apocalypse dont les mots résonnent étrangement dans le monde d’aujourd’hui où sévissent tant de drames ; invités à regarder d’où l’on vient, nous qui ne sommes finalement qu’un maillon de cette longue chaîne humaine sans qui la foi ne serait pas parvenue jusqu’à nous ; et puis rassurés, oserais-je dire consolés par les mots de Jésus : « mes brebis… personne ne les arrachera de ma main ». Oui, il fait bon vivre dans la tendresse du Christ.
A cette Bonne Nouvelle, chantons le Seigneur !

Bénédicte I-R.

Psaume 99

Chantez au Seigneur un cantique nouveau car il a fait des merveilles
Chantez au Seigneur un cantique nouveau qu’exulte la terre entière

Acclamez le Seigneur, terre entière,
servez le Seigneur dans l’allégresse,
venez à lui avec des chants de joie !

Reconnaissez que le Seigneur est Dieu :
il nous a faits, et nous sommes à lui,
nous, son peuple, son troupeau.

Oui, le Seigneur est bon,
éternel est son amour,
sa fidélité demeure d’âge en âge.

Emmanuel Tois lors de la célébration du 8 mai à Notre-Dame d’Espérance

Évangile de Jésus-Christ selon Jean (Jn 10, 27-30)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut les arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN. » 

Notre Père

Lecture du Livre de l’Apocalypse (Ap  7, 9.14b-17)

chute d'eau
Photo E. Descours

Moi, Jean, j’ai vu : et voici une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues. Ils se tenaient debout devant le Trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches, avec des palmes à la main. L’un des Anciens me dit : « Ceux-là viennent de la grande épreuve ; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau. C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu, et le servent, jour et nuit, dans son sanctuaire. Celui qui siège sur le Trône établira sa demeure chez eux. Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ni le soleil ni la chaleur ne les accablera, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire aux sources des eaux de la vie.
Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

Résonance

« Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux ».
Quel texte ! Plutôt difficile comme toute l’Apocalypse de Jean… Que pouvons-nous, que puis-je comprendre de cette vision ? Car c’est une vision. Sinon, comment le sang rouge, gluant, poisseux, et puant de l’agneau pourrait-il blanchir les tuniques ? Ce texte symbolique nous parle de rédemption, à la fin des temps. Ce que j’entends d’abord, c’est que nous sommes tous appelés : « une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues » ; ce que j’entends ensuite, c’est une promesse de réconfort pour ceux qui suivent le Christ. “Il sera leur pasteur”, “ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif”. Mais cette consolation ne me suffit pas ! Comment évoquer cette félicité alors que la guerre fait rage en Ukraine et ailleurs dans le monde ? Comment évoquer cette félicité alors que les premières connaissances de l’influence des activités humaines sur le climat datent de la fin du XIXe siècle[1] et que nous ne faisons rien ou si peu ? Alors même qu’à présent nos frères indiens cuisent littéralement ? Comment évoquer cette félicité alors qu’en Afghanistan les femmes sont désormais emmurées derrière les grilles de leur Burqa ? Mais je perçois aussi cet élan fulgurant du matin de Pâques, indicible intuition de l’attention de Dieu pour l’homme. Alors oui, fort de cette certitude, peut-être puis-je en attendant plus, prêter mes mains, mes yeux, ma voix pour être une présence de Dieu auprès de mes frères.
“Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux”.

[1] Svante August Arrhenius, 1896.

Jean-Marie R.

Lecture du Livre des Actes des Apôtres (Ac 13, 14.43-52)

En ces jours-là, Paul et Barnabé poursuivirent leur voyage au-delà de Pergé et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent à la synagogue et prirent place. Une fois l’assemblée dispersée, beaucoup de Juifs et de convertis qui adorent le Dieu unique les suivirent. Paul et Barnabé, parlant avec eux, les encourageaient à rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent les foules, ils s’enflammèrent de jalousie ; ils contredisaient les paroles de Paul et l’injuriaient. Paul et Barnabé leur déclarèrent avec assurance : « C’est à vous d’abord qu’il était nécessaire d’adresser la parole de Dieu. Puisque vous la rejetez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, eh bien ! nous nous tournons vers les nations païennes. C’est le commandement que le Seigneur nous a donné : J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre. » En entendant cela, les païens étaient dans la joie et rendaient gloire à la parole du Seigneur ; tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. Ainsi la parole du Seigneur se répandait dans toute la région. Mais les Juifs provoquèrent l’agitation parmi les femmes de qualité adorant Dieu, et parmi les notables de la cité ; ils se mirent à poursuivre Paul et Barnabé, et les expulsèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium, tandis que les disciples étaient remplis de joie et d’Esprit Saint. 

Résonance

Dans ce passage des Actes des apôtres, il est question de transmission.
L’Évangile et l’Apocalypse nous ont parlé de la bonté infinie de Dieu, de l’immensité de son amour, de sa tendresse sans limite qui nous conduisent vers des sources d’eau vive. Mais ce trésor qui nous est donné est fait pour être partagé, et non pas gardé pour nous-mêmes. 

« J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi,
le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».

Cette parole adressée par Paul et Barnabé au peuple juif a longtemps été lue dans l’Eglise de manière très négative, pour reprocher aux juifs de ne pas avoir reconnu en Jésus le messie. 
Fort heureusement, nous avons depuis Vatican II une lecture désormais positive de nos relations avec le peuple juif, rappelant l’importance de la transmission. Les juifs sont nos aînés dans la foi, et sans leur foi transmise de génération en génération, Jésus n’aurait pas pu se faire connaître. Le peuple juif est donc un maillon essentiel de la chaîne du Salut et nous leur devons une infinie reconnaissance, de la même manière que nous sommes infiniment reconnaissants à toutes celles et ceux qui nous ont transmis leur foi au cours des âges.

Mais cette parole n’a pas qu’une simple dimension historique. Elle nous est aussi adressée à chacun d’entre nous, collectivement et individuellement. 
Il peut, nous aussi, nous arriver de nous considérer comme les dépositaires exclusifs de la foi, au point parfois de critiquer ceux que nous pourrions considérer comme déviants, hétérodoxes, hérétiques. Notre Eglise n’a pas été exempte de telles dérives, et il peut lui arriver de l’être aussi à l’heure actuelle. Et il arrive aussi à chacun de nous de condamner, au nom de Jésus, celles et ceux dont nous pourrions considérer que leur manière d’exprimer leur foi ne nous convient pas, là où Jésus cherchait d’abord à accueillir. 

Alors, pour ne pas risquer de rompre les maillons de la chaîne de la transmission, pour ne pas nous enfermer dans nos certitudes, écoutons l’appel du pape François à aller vers les périphéries de la terre. 
Aller vers les périphéries, ce n’est pas chercher à imposer notre point de vue mais prendre le risque de nous laisser bousculer par celles et ceux que nous rencontrons. Et dans cette rencontre, la meilleure manière de transmettre le trésor de la bonne nouvelle d’un Dieu qui nous aime, c’est de vivre pleinement dans la joie de cet amour qui nous est donné et d’en témoigner, de manière concrète, par notre vie et par l’attention que nous portons aux plus faibles d’entre nous, la même attention, la même tendresse, le même amour que celui dont nous sommes comblés.

Vincent M.

Chant : Seigneur des temps nouveaux

Mannick, Jo Akepsimas

Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux 
Et que ton royaume vienne au milieu de nous. 

1 – Tu essuieras toute larme de nos yeux
quand se lèvera ton jour
Car tu as fait ta demeure parmi nous
sur la terre comme au ciel

Enfants bord de torrent
Photo E. Descours

2 – Tes serviteurs auront part à ton festin
quand se lèvera ton jour
Tu les abreuves à la source de ta vie
sur la terre comme au ciel

3 – Une clarté brillera dans notre nuit
quand se lèvera ton jour
L’agneau vainqueur parmi nous est ton flambeau
sur la terre comme au ciel

Credo

Nous croyons en Dieu le Père. Il nous a faits et nous sommes à lui.
Éternel est son amour, sa fidélité demeure d’âge en âge.
Il a envoyé son Fils, sans distinction de race, de couleur, de nationalités.
Le salut est offert à l’humanité entière.
Le croyons-nous ?

Oui, nous le croyons !

Nous croyons en Jésus-Christ, lumière des nations.
Il est le bon Pasteur qui connait ses brebis
Et personne ne les arrachera de sa main.
C’est lui qui est devenu, par sa résurrection, pour tous les hommes de tous les pays
et de tous les temps, la source de vie et la véritable figure de l’humanité.
Le croyons-nous ?

Oui, nous le croyons !

Nous croyons en l’Esprit, Saint-Esprit jailli du Père et du Fils,
Esprit d’unité et de fidélité, Esprit qui peut nous faire découvrir
que le Royaume n’est pas de puissance, mais d’amour,
pas de domination, mais de tendresse.
Esprit qui nous pousse à devenir Lumière
Pour tous les hommes que nous rencontrons.
Le croyons-nous ?

Oui, nous le croyons !

Prière universelle

Dieu de tendresse, regarde ton peuple, écoute-nous, exauce-nous !

Sanctus C178  (Didier Rimaud / J. Berthier)

Saint est le Seigneur, le Dieu de l’univers,
Hosanna au plus haut des cieux ! 
Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire, 
Hosanna au plus haut des cieux ! (bis)
Qu’il soit béni le nom du Seigneur, 
Celui qui est, qui était, et qui vient
Hosanna au plus haut des cieux ! (bis)

Anamnèse

Des hommes l’ont écouté, l’histoire l’a crucifié,
L’amour nous l’a rendu,
Tu es vivant, Seigneur Jésus

Agnus (Léandre Boldrini)

Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde
Prends pitié de nous, prends pitié de nous
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde
Prends pitié de nous, prends pitié de nous
Agneau de Dieu, Toi qui enlèves le péché du monde
Donne-nous la paix, donne-nous la paix

Communion

♫ Antonio VIVALDI : La Primavera, transcription François EYMET, 2ème mouvement

Chant : Partons

Partons, prenons le pas
Celui de tous les hommes pour vivre notre foi
Partons, prenons le pas
Celui de tous les hommes, chemin de Dieu

À présent que nous vivons un temps de peurs
Prisonniers d’un monde fou
Où s’affadit le sel de notre terre
Où la richesse et le sang se battent pour dominer

Comme nos frères ont quitté tes rives
Nous devons les rencontrer
Au fil des jours, dans la foule des heures
Pour raviver leur amour et leur espoir disparus

Notre Église est désormais ce peuple
Où chacun est le témoin
De la Nouvelle et du Royaume à naître
Foi dans les hommes debout, foi en l’homme Vivant

♫ Antonio VIVALDI : La Primavera, transcription François EYMET, 1er mouvement

Laisser un commentaire (il apparaitra ici après modération)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.