C’est à chaque moment présent que notre éternité se joue. Jésus nous invite donc à réfléchir et à agir ici et maintenant. Serait-ce cela la vie éternelle que nous vous invitons à envisager durant notre partage ?
Entrée en prière : Haendel – La Resurrezione
Accueil
Bonjour à vous toutes et tous habitués de nos célébrations par zoom ou nouveaux venus que nous accueillons avec joie et bienveillance, en ce premier dimanche d’automne.
Comme souvent lors de la préparation, à la première lecture, les textes nous ont posé problème. Le dialogue entre tous permet de comparer les ressentis des uns et des autres et d’appréhender ces écrits sous une autre lumière.
Nous connaîtrons dans l’Évangile de Luc, le triste sort de Lazare trouvant enfin sa place, accueilli par Abraham. Dans la lettre de Paul à Timothée, il sera question de la vie éternelle ce qui n’est pas une mince affaire, sur laquelle nous nous questionnerons. Nous pourrions nous laisser porter par les phrases chantées lors de la rencontre du 28 août : Seigneur quand je rencontre mon frère, que je croise son regard, pour que mon jugement reste dans ta lumière, donne-moi tes yeux.
Qu’elles inspirent aussi nos amis et voisins italiens qui en ce dimanche élisent leur nouveau parlement.
Forts de tous ces espoirs entrons dans notre célébration, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit Saint.
Laurence
Psaume
D’âge en âge, Seigneur d’éternité,
Tu es notre refuge et notre appui.
Il garde à jamais sa fidélité,
il fait justice aux opprimés ;
aux affamés, il donne le pain ;
le Seigneur délie les enchaînés.
Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles,
le Seigneur redresse les accablés,
le Seigneur aime les justes,
le Seigneur protège l’étranger.
Il soutient la veuve et l’orphelin,
il égare les pas du méchant.
D’âge en âge, le Seigneur régnera :
ton Dieu, ô Sion, pour toujours !
D’âge en âge, Seigneur d’éternité,
Tu es notre refuge et notre appui.
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (16, 19-31)
En ce temps là Jésus disait aux pharisiens : « Il y avait un homme riche, qui était vêtu de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour menait joyeuse et brillante vie. Un pauvre, nommé Lazare, était couché à sa porte, couvert d’ulcères, et désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; et même les chiens venaient encore lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut, et il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche mourut aussi, et il fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. Il s’écria : “Père Abraham, aie pitié de moi, et envoie Lazare, pour qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue ; car je souffre cruellement dans cette flamme”. Abraham répondit : “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et que Lazare a eu les maux pendant la sienne; maintenant il est ici consolé, et toi, tu souffres. D’ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire”. Le riche dit : “Je te prie donc, père Abraham, d’envoyer Lazare dans la maison de mon père ; car j’ai cinq frères. C’est pour qu’il leur atteste ces choses, afin qu’ils ne viennent pas aussi dans ce lieu de tourments”. Abraham répondit : “Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent”. Et il dit : “Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront”. Et Abraham lui dit : “S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader quand même quelqu’un des morts ressusciterait”. »
Résonance
Cette parabole célèbre n’est, à mon sens, ni un texte qui opposerait radicalement les « mauvais » riches (l’adjectif n’est pas utilisé dans l’Évangile) aux « bons » pauvres (la pauvreté économique n’est pas une vertu), ni une description du paradis et de l’enfer, interprétation pourtant parfois utilisée pour justifier le culte des morts dans le catholicisme.
Il me semble que, pour notre aujourd’hui, on peut au moins retenir trois éléments. D’abord une invitation pressante au déplacement. Lazare (dont le nom signifie « Dieu est secours ») ne peut plus bouger physiquement de la porte. Le riche ne veut pas bouger alors que sa rencontre avec celui qui était si proche aurait fait de lui un homme avec un nom. Une fois au séjour des morts, en implorant Abraham, il demande deux fois à Lazare de venir l’aider ; en premier lieu pour le désaltérer, ensuite pour porter témoignage à ses frères encore vivants.
Mais tout arrive trop tard. La rencontre comme l’appel à l’autre auraient dû arriver en leur temps. Car ce que l’on ne fait pas maintenant, au cœur de nos vies, ne se fera pas après. C’est à chaque moment présent que notre éternité se joue. Jésus nous invite donc à réfléchir et à agir ici et maintenant.
Enfin, la demande du riche en faveur de ses frères est vaine comme s’il fallait attendre un miracle pour commencer à rectifier le cours nos vies. Ce n’est pas devant un revenant que l’on se convertit. La conversion est l’effet dynamique de l’écoute de la Parole de Dieu sur nous. La famille du nanti avait déjà Moïse et les prophètes. Nous, chrétiens, pouvons aussi compter sur le message du Christ Jésus.
Cela devrait suffire à chacune et chacun de nous.
Alain
♫ Chants : Bienheureux le pauvre (Rimaud/Robert)
Bienheureux le pauvre au seuil des festins :
Les palais de Dieu lui sont fraternels !
Bienheureux le monde où l’argent n’est rien :
Les trésors de Dieu seront éternels !
Bienheureux les yeux qui cherchent le jour :
La splendeur de Dieu demain brillera !
Bienheureux le cœur assoiffé d’amour :
L’océan de Dieu pour lui jaillira !
Bienheureux les bras ouverts au pardon :
La bonté de Dieu reçoit leur espoir !
Bienheureux l’enfant dans son abandon :
Car la main de Dieu ne peut décevoir !
Bienheureux le nom du juste opprimé :
La pitié de Dieu sera sans défaut !
Bienheureux le corps qui n’a pas compté :
Car l’amour de Dieu veille à son repos !
📖 Première lettre de Paul apôtre à Timothée (6, 11-16)
Toi, homme de Dieu recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la persévérance et la douceur. Mène le bon combat, celui de la foi, empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé, c’est pour elle que tu as prononcé ta belle profession de foi devant de nombreux témoins.
Et maintenant, en présence de Dieu qui donne vie à tous les êtres, et en présence du Christ Jésus qui a témoigné devant Ponce Pilate par une belle affirmation, voici ce que je t’ordonne : garde le commandement du Seigneur, en demeurant sans tache, irréprochable jusqu’à la Manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. Celui qui le fera paraître aux temps fixés, c’est Dieu, Souverain unique et bienheureux, Roi des rois et Seigneur des seigneurs ; lui seul possède l’immortalité, habite une lumière inaccessible ; aucun homme ne l’a jamais vu, et nul ne peut le voir. À lui, honneur et puissance éternelle. Amen.
Résonance
Entrecroisant dans notre partage lundi soir les paroles de Jésus et de Paul, nous avons entendu un appel très fort : Empare-toi de la vie éternelle ! Elle est là, à ta porte…
Mais qu’est-ce que la vie éternelle ? Comment la conquérir ? Comment s’en emparer ? C’est tout simple !
Ouvre les yeux, décentre-toi de toi, de ton univers, regarde tout près de toi, à ta porte, sous tes yeux… La vie éternelle c’est là, là où vivent les autres dans leur quotidien à déchiffrer, à lire avec des yeux aimants.
Tente de vivre à la façon de Dieu : il donne vie à tous les êtres, tente toi aussi de voir, de donner vie aux êtres qui t’entourent.
Sois passionné pour ces personnes de ton quotidien, croise-les en tentant de les rejoindre.
Empare-toi de la vie éternelle ! C’est à elle que tu as été appelé.
Nous vous proposons de réfléchir à l’invitation lancée par Paul : “Empare-toi de la vie éternelle”.
Comment, moi-même je veux conquérir, m’emparer de la vie éternelle ?
Jean-Luc
Partage : Comment s’empare-t-on de la vie éternelle ?
Méditation en musique – Schubert impromptu
Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?
♫ Refrain
Il est bon de te confier toutes nos prières,
et d’espérer en toi, ô Dieu notre Père
Magnificat
Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais, tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Son amour s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,
de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et de sa race, à jamais.
Gloire au Père, et au Fils, et au Saint-Esprit,
pour les siècles des siècles.
Amen.