Le groupe Psaumes, fondé en 2017 par les initiatives conjointes de Daniel Duigou, Élisabeth Smadja et Jean-Jacques Bouquier, rassemble aujourd’hui une quinzaine de participants, et reste ouvert à de nouvelles personnes qui seraient intéressées à le rejoindre. Après avoir d’abord travaillé spécifiquement sur les Psaumes, il s’intéresse maintenant à la Genèse. Mais comme toute la Torah, selon Moïse, est un grand cantique, nous conservons notre intitulé de groupe Psaumes.
Accéder aux sources mêmes de la foi par les écrits en hébreu nous semble indispensable pour nous dégager des incompréhensions, des dérives de traductions réductrices, des ornières et formatages ancestraux de commentaires et d’interprétations du Second Évangile souvent inadaptés aux temps. Il s’agit de se remettre, au plus près si possible, dans les pas de celui qui affirme : « Je suis le chemin, la vérité , la vie », au travers d’une relecture du Premier Testament ; de s’approprier, d’habiter, d’épouser les mots, les noms, les propositions fondamentales, les ouvertures dynamiques dans lesquelles nous plonge l’hébreu dans son écriture même ; de récupérer cette mémoire dont nous avons été privés ; de retrouver le souffle originel de l’Esprit, oxygène de notre respiration vitale.
Autrement dit, avec les termes de Frédéric Boyer dans un récent article de La Croix : « En tant que chrétien je veux interroger leur judaïté, faire entendre le cœur brûlant de la discussion menée par un jeune rabbi galiléen avec les siens, dans les synagogues, jusqu’au Temple de Jérusalem. Ces débats, ces récits, que la mémoire évangélique aura en quelque sorte vocalisés, écrits et composés, ne témoignent pas d’abord d’une rupture mais du souci impérieux de nous accorder à la parole de la Torah qui donne vie, au besoin d’interpréter entre nous les Écritures de la Tradition, de nous laisser interpeller, mettre en cause aussi, si nous voulons guérir nos déchirures. »
L’enseignement qui est donné n’est ni académique, ni exégétique. Élisabeth Smadja nous propose un partage, à partir d’une lecture personnelle nourrie par la tradition rabbinique. La discussion est ouverte et « contradictoire », grâce à l’apport si précieux de chacun. Élisabeth lit en hébreu le verset choisi et reprend un mot à mot avec les résonances qu’elle ressent. Elles sont nombreuses, car chaque mot peut impliquer une vocalisation spéciale, une guematria (poids, chiffrage), un sens complémentaire par inversion des lettres qui le composent… Tout cela renvoie vers d’autres pistes de compréhensions et de questionnements. Dans ce processus dynamique, le texte ouvre de nouveaux horizons « inouïs », et nous sommes bien là dans la méthode première de la théologie hébraïque : l’ÉCOUTE de la Parole qui devient vivante par la voie du texte, par la voix des lecteurs et commentateurs. Shma, maître mot de la Bible ! Nous ouvrons donc cette année la Genèse,
qui commence par la lettre Bet, – tout un programme déjà dans cette lettre -, qui inaugure magistralement l’ensemble du Premier Testament.
Comme le dit Élisabeth Smadja :
« Je pense que ce groupe est porteur de ressourcement
par les racines de notre foi en Christ,
pour une marche joyeuse avec lui et en lui :
une béatitude, une visitation. »
Venez, écoutez, voyez…
Clément G. pour le groupe Psaumes