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Tu ne tueras point (Exode 20, 13)

Une écrasante majorité des Français, tous bords politiques confondus, chrétiens inclus
– mais dans une moindre proportion -, considèrent que la loi française devrait aujourd’hui autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de personnes atteintes de maladies insupportables et incurables, si elles le demandent. À l’heure où le Conseil National d’Éthique considère « qu’il existe une voie pour une application éthique d’une aide active à mourir,
à certaines conditions strictes », et que la Convention citoyenne sur la fin de vie va commencer ses travaux sur un « éventuel » changement législatif, pouvons-nous, citoyens et chrétiens, faire l’économie d’une réflexion approfondie individuelle et collective, loin des affirmations simplistes devant la complexité immense de la question et la diversité des situations ? 

« Aucune mort n’est, à proprement parler, douce,
qu’elle survienne naturellement ou à la suite d’une aide active à mourir.
Qu’elle soit brusque ou prolongée, accompagnée ou solitaire, naturelle
ou provoquée, elle demeure une épreuve physique et métaphysique,
que la médecine ne peut pas toujours atténuer de façon importante. ».

CCNE, 2022

Ne cédons pas à « l’interdit de l’indifférence »
ou des fausses certitudes

Les questions sont infinies, difficiles, et il faut s’y confronter avec beaucoup d’humilité…
Le CCNE rappelle que « les questions éthiques ne seront jamais résolues par la loi ».

  • Peut-on mourir sans souffrir et sans faire souffrir ?  
  • La mort est-elle une réponse à la souffrance ? peut-elle être la seule réponse ?
  • Y a-t-il des « conditions acceptables » pour aider à mourir ? si oui, lesquelles ?
  • Qu’est-ce que la dignité, sinon le droit inviolable d’être aimé jusqu’au bout, et inconditionnellement ?  
  • Aimer en respectant la liberté de l’autre jusqu’au choix de sa propre mort ?
  • Je n’ai pas demandé à vivre, ma mort m’appartient- elle ? 
  • Dépénaliser l’aide active à mourir n’est-il pas une rupture profonde avec le fondement anthropologique de notre société ? 
  • Comment protéger les plus fragiles, sans céder à la culture du déchet ?
    Où seront les limites demain ? 
  • Est-il légitime de sauter maintenant ce pas majeur alors que les soins palliatifs
    et l’accompagnement de fin de vie sont si mal connus, si mal mis en œuvre,
    et alors que nombre de situations ‘sans solutions’ résultent de facto d’un abandon
    et d’un déni de l’ensemble de la société ?
  • Et les soignants et accompagnants, acteurs centraux, prenons-en nous soin ? 
  • Et la Vie Éternelle dans tout cela ? 
  • ….

Tu ne tueras point.

« Ce commandement révèle qu’aux yeux de Dieu, la vie humaine est précieuse, sacrée, inviolable. Personne ne peut mépriser la vie d’autrui
ou la sienne ; en effet, l’homme porte en lui l’image de Dieu, il est l’objet de
son amour infini, quelles que soient les conditions qui l’ont amené à vivre.
Si tuer signifie détruire, supprimer, éliminer quelqu’un, alors ne pas tuer voudra dire prendre soin, valoriser, inclure. »
(Pape Francois, 2018)

Et si nous écoutions ce commandement comme un appel à l’Amour inconditionnel des plus fragiles, pour leur reconnaître leur dignité d’Enfant de Dieu dans la vie et jusque dans la mort ? 

« Est-ce que je suis, moi, le gardien de mon frère ? » (Gen 4, 9)

Lucie Pannier

Sur le même thème nous vous rappelons l’article de Patrice Dunois-Canette à lire en cliquant ICI

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