Solidarités Saint-Bernard est une association loi de 1901 qui travaille étroitement avec la paroisse Saint-Bernard de La Chapelle, dans le quartier de la Goutte d’Or, à Paris. C’est une structure originale, forte de deux cents bénévoles, mais qui n’a aucun salarié. Ces bénévoles se répartissent entre cinq grands types d’activités : vestiaire, petits-déjeuners, distribution de denrées alimentaires et de produits de première hygiène, abri hivernal, cours de français.
Ces activités ont pour finalité de permettre aux migrants de vivre dignement,
de disposer des droits auxquels ils peuvent prétendre,
et s’ils le souhaitent, de s’intégrer dans notre société.
Le vestiaire accueille les samedis une centaine d’hommes et les dimanches trente-cinq femmes accompagnées de leurs enfants.
Il repose sur une implication très importante de bénévoles dont plusieurs sont migrants et anciens bénéficiaires. C’est un phare de l’association qui est reconnu comme tel à l’extérieur, dans un contexte où beaucoup de vestiaires ont fermé à Paris. Il est couplé le samedi avec la distribution de petits-déjeuners, très appréciés des personnes qui attendent leur tour pour trouver les vêtements qui leur conviennent.
La distribution alimentaire se déroule de fin novembre à mi-avril, lors de huit samedis pendant cette période hivernale. Des colis d’une vingtaine de kilos de produits alimentaires et de kits d’hygiène (dont des couches pour bébés) sont distribués à plus de cent cinquante familles particulièrement dans le besoin à la Goutte d’Or.
L’abri hivernal, organisé avec le diocèse, permet d’héberger, de décembre à mars, sept migrants qui sont accompagnés le soir par plusieurs bénévoles qui préparent les dîners et qui discutent avec les accueillis. Les migrants bénéficient par ailleurs d’un accompagnement social, qui permet de trouver dans de nombreux cas des solutions pour aboutir à un logement plus pérenne.
Les cours de français se déroulent les samedis et dimanches matin. Les apprenants viennent essentiellement de l’Afghanistan, du Soudan, du Mali, de l’Érythrée, mais aussi de plus en plus de Guinée Conakry et de quelques pays d’Afrique francophone. La présence de femmes se confirme. Elles représentent maintenant entre un quart et un tiers de l’effectif total. Leur niveau varie entre un analphabétisme total et le niveau A2 (qui est de plus en plus considéré comme le minimum pour obtenir des papiers d’une durée supérieure à un an).
Chacune de ces activités partage le même souci, la même volonté
d’accueil inconditionnel, d’écoute, d’accompagnement.
L’accueil inconditionnel suppose de recevoir de la même manière les sans-papiers, les demandeurs d’asile, les titulaires de cartes de séjour, quelle que soit leur situation juridique. Sans écoute, il ne serait pas possible de déceler les besoins véritables des personnes accueillies. Sans accompagnement, les migrants ne parviendraient pas à effectuer les démarches administratives qui nous paraissent routinières, et deviendraient vite des sans-droits.
Pour arriver à poursuivre toutes ces activités, nous attachons beaucoup d’importance aux partenariats que nous pouvons mettre en place.
Ces partenariats, tissés au fil des mois et des ans, sont nombreux : nous travaillons étroitement avec la Fondation Notre-Dame, la maison Bakhita, le RCI (Réseau Chrétien – Immigrés), le Secours catholique, l’Oeuvre d’Orient, la Commission migrants du diocèse. Nous recevons des dons de la Fondation Carrefour, de la Fondation Ker Ginette, de Zara, d’Emmaüs Défi, de plusieurs associations et, de manière plus originale, du Théâtre de la Renaissance.
Nous travaillons avec Dons solidaires, Dons en nature, la Banque alimentaire, Citizen Care et d’autres structures qui nous permettent de bénéficier de dons ou de produits à bas prix. Nous participons aux activités de la salle Saint-Bruno, structure inter-associative à la Goutte d’Or, qui accueille les migrants que nous lui envoyons dans son espace proximité emploi et dans son espace numérique. Nous assistons aux réunions de coordination organisées par la mairie du 18e. Nous avons enfin concouru au budget participatif de la Ville de Paris et nous en avons été lauréat.
Dans les mois qui viennent, nous poursuivrons ces contacts en nous attachant à mettre en œuvre quatre priorités : la pérennité du vestiaire, l’augmentation de nos capacités de distribution de denrées alimentaires et de produits de première urgence, le développement des activités d’accompagnement culturel et linguistique des migrants de l’abri hivernal, la définition de nouveaux cours de français pour maîtriser l’écrit mais aussi le numérique.
Michel Antoine, Président
Pour voir ou revoir le débat du 31 mai sur la chaine YouTube de Saint-Merry Hors-les-Murs,
auquel participait Michel Antoine : https://youtube.com/live/soCCGOb3nCc