Dernier dimanche de l’année liturgique, le moment de choisir le bon chemin celui que nous indique le Christ, le bon berger, dans son infinie tendresse. À nous de nous engager en confiance pour entrer dans l’Avent.
Entrée en prière en musique
♫ Gershwin : Un Américain à Paris
Accueil
Bonjour !
Nous sommes heureux d‘accueillir des participants qui rejoignent notre rencontre de temps à autre. Bienvenue à vous participants réguliers, habitués.
Nous allons partager ce matin les textes que nous offre la liturgie de ce jour. C’est le jour dit du « Christ Roi », c’est-à-dire le dimanche qui clôt l’année liturgique. Des textes tout en oppositions, les bons et les mauvais bergers, les brebis et les boucs, Adam et le Christ, la mort et la vie, avec sous-jacents la fin des temps, le jugement dernier.
Mais n’oublions pas que, derrière la fin des temps, la fin d’année liturgique, se profile une nouvelle année. Dimanche prochain, nous entrons dans l’Avent, ses attentes, ses promesses, un nouveau commencement…
Entrons maintenant dans ce temps de prière et de partage. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.
Hélène
📖 Première lettre de Paul apôtre aux Corinthiens (15, 20-26.28)
Frères, le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis. Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts. En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent. Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. Et, quand tout sera mis sous le pouvoir du Fils, lui-même se mettra alors sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis, et ainsi, Dieu sera tout en tous.
Méditation en musique
Pierre d’Andrieu, Le livre d’orgue – Dialogue n°6
📖 Lecture du livre du prophète Ézékiel (34, 11–12.15-17)
Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici que moi-même, je m’occuperai de mes brebis, et je veillerai sur elles. Comme un berger veille sur les brebis de son troupeau quand elles sont dispersées, ainsi je veillerai sur mes brebis, et j’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées. C’est moi qui ferai paître mon troupeau, et c’est moi qui le ferai reposer, – oracle du Seigneur Dieu. La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître selon le droit. Et toi, mon troupeau – ainsi parle le Seigneur Dieu –, voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre les béliers et les boucs.
Résonance
En écoutant Ézékiel me parler de son Dieu, j’ai été vraiment ému par la tendresse qu’il porte à chacune de ses brebis, à chacune dans sa situation particulière. Puis j’ai été choqué en l’entendant parler de jugement, qui pour moi est le contraire de la tendresse.
Mais, après méditation, je crois que ce jugement ne dépend que de moi, comme reflet de la tendresse que je lui ai rendue ou non, à travers celle que j’ai donnée ou non à chacun de mes divers prochains.
Jean-Yves
J. Brel, La tendresse
Pour un peu de tendresse
Je donnerais les diamants
Que le diable caresse
Dans mes coffres d’argent
Pourquoi crois-tu, la belle
Que les marins au port
Vident leurs escarcelles
Pour offrir des trésors
À de fausses princesses
Pour un peu de tendresse ?
Pour un peu de tendresse
Je changerais de visage
Je changerais d’ivresse
Je changerais de langage
Pourquoi crois-tu, la belle
Qu’au sommet de leurs chants
Empereurs et ménestrels
Abandonnent souvent
Puissances et richesses
Pour un peu de tendresse ?
Pour un peu de tendresse
Je t’offrirais le temps
Qu’il reste de jeunesse
À l’été finissant
Pourquoi crois-tu, la belle
Que monte ma chanson
Vers la claire dentelle
Qui danse sur ton front
Penché vers ma détresse
Pour un peu de tendresse ?
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (25, 31-46)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.
Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? Tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? Tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”
Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis, chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”
Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »
Résonances
“Tu peux dire oui, tu peux dire non, tu peux aimer”, c’était le chemin proposé aux jeannettes les plus grandes quand elles arrivaient sur leur 3ème sentier.
Nous voulions leur faire comprendre que personne ne pouvait décider à leur place, qu’elles étaient libres. Et, si elles choisissaient la relation, la rencontre de l’autre, elles choisissaient d’aimer, d’être avec d’autres, et c’est d’abord elles qui étaient bénéficiaires !
Ce choix qu’évoque Matthieu d’aller ou non vers l’autre, quel qu’il soit, fragile comme chacun de nous, nous renvoie à la construction ou non d’un monde harmonieux, que la pédagogie jeannette appelait la “construction du royaume de Dieu”
Ce matin, j’entends un appel à œuvrer pour un monde à venir plus respectueux, où chacun, par notre intermédiaire, permettra l’épanouissement de tous et de chacun, sans nécessité de mérites ou de privilèges.
Marie-José
Ce texte m’a toujours impressionnée. Je le trouvais difficile, sévère, plein de questions :
Quand t’avons-nous vu… ? Quand sommes-nos venus vers toi … ?
Quand t’avons-nous vu sans nous mettre à son service… ?
Et en final, une issue radicale : châtiment éternel / vie éternelle.
À la lumière du partage lors de la préparation, je prends conscience que nous sommes face à une proposition du Seigneur qui met devant nous un choix d’actions à poser, et en même temps la conviction de sa tendresse pour chaque être dans lequel il se reconnaît :
- « chaque fois que l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait »
- « chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait »
Face à ces choix j’ai la liberté d’agir, de décider de mon attitude :
- est-ce que j’ouvre les yeux, je regarde, je vois, je croise le regard de l’autre que je sais être aimé du Seigneur comme une brebis à soigner, à conduire ?
C’est une rencontre et cela passe par les petits gestes du quotidien. - est-ce que je passe mon chemin sans regarder, sans voir, sans risquer la rencontre ?
Cette liberté de choisir m’engage et a des conséquences qu’indiquent les derniers mots du texte. Il s’agit du choix d’un chemin vers la vie ou d’un chemin vers la mort, tel qu’il a été évoqué très récemment dans un partage. Ce choix je peux le faire dans la confiance et c’est avec confiance que je peux relire ce texte.
Marie-Antoinette
Partage : Comment suis-je présent au rendez-vous de Dieu ?
au rendez-vous de l’homme ?
Méditation en musique
Poulenc : Improvisations 1-10, FP 63 – 10. Improvisation in F major
Quelques interventions lors du partage :
- être fidèle au rendez-vous n’est pas évident, comment s’y prendre ? Ai-je assez de tendresse pour les plus pauvres et les plus persécutés ?
- pourtant leurs témoignages nous le disent : “nous sommes sauvés, nous ne sommes plus seuls”
- nous ne sommes pas au rendez-vous pour le climat et la planète
- je peux remercier et écouter et je le fais avec plaisir car ce sont les seules possibilités permises par mon état
- le fait d’être en groupe ou en association nous aide à agir et à ne pas avoir peur
- c’est avec d’autres que nous construirons le Royaume
- le texte de l’évangile est tout à fait d’actualité, les mêmes exclusions persistent à notre époque. Regardons et engageons nous.
Pour aller vers le large
(Barbey/Cabantous/Boldrini/Studio SM)
REFRAIN
Si j’entendais ta voix a travers les tempêtes
Je quitterais ma peur, et les eaux s’ouvriraient,
Je risquerais mes jours pour marcher sur la mer
Pour marcher sur la mer.
Laissez là les bateaux qui retournent à la rive
Et posez les filets usés par les marées
Pour aller vers le large et l’inconnu de l’homme
Pour aller vers le large et l’inconnu de Dieu.
Ayez le peu de foi qui calme la tourmente
Et fait de l’ouragan un alizé de paix
Pour aller vers le large et l’avenir de l’homme
Pour aller vers le large et l’avenir de Dieu.
Malgré les nuits de veille et de désespérance
Ne rentrez pas au port, l’Esprit vous poussera
Pour aller vers le large, au rendez-vous de l’homme
Pour aller vers le large, au rendez-vous de Dieu.
Quelles intentions de prière avez-vous le désir de confier à la communauté ?
Quelques intentions
- alors que nous allons vers Noël, prions pour les enfants meurtris par les conflits et les mauvais traitements
- pour Chloé et Christiane décédées récemment
- pour une de mes amis qui part aux USA accompagner les derniers jours d’un condamné à mort
- pour mon copain de Fac qui est en Ehpad et dont la santé se détériore, prions pour lui et sa famille
- pour les religieuses dont l’engagement est fondamental dans bien des Ehpad
- pour les prisonniers et pour ceux qui sont prisonniers de leurs addictions
- pour les migrants que nous sachions être à la hauteur du défit
- pour les femmes victimes de violences, notamment les migrantes ainsi que les femmes afghanes et iraniennes
- pour les ukrainiennes et leur pays qui s’enfonce dans la guerre
Notre Père
Psaume 22
Le Seigneur est mon berger :
je ne manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
il me fait reposer.
Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin
pour l’honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort,
je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi :
ton bâton me guide et me rassure.
Tu prépares la table pour moi
devant mes ennemis ;
tu répands le parfum sur ma tête,
ma coupe est débordante.
Grâce et bonheur m’accompagnent
tous les jours de ma vie ;
j’habiterai la maison du Seigneur
pour la durée de mes jours.
Envoi et Annonce
Vous êtes invités à la préparation ce lundi 27 novembre à 19 h (lien sur l’agenda du site)
Nous préparerons le partage du dimanche 3 décembre, 1er dimanche de l’Avent.