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Dimanche 3 décembre 2023. « Veillez ! »   

“Veillez !” C’est ce à quoi nous invitent les textes en ce premier dimanche de l’Avent. Réaliser aussi que nous ne pouvons pas vivre si nous ne sommes pas alimentés en permanence par Dieu, comme branchés à Dieu. Rester disponibles, mais pas passifs, rester vigilants et garder confiance.

♫  Veiller quand tout est nuit

(Cabantous/Boldrini/ADF-Musique)

Veiller quand tout est nuit
Aux lueurs de l’ombre
Qui annoncent ton jour.
Veiller quand tout est bruit
À l’écho du silence
Où s’inscrit ta présence.

1/ Être prêt à ouvrir
Sa porte à qui dérobe
Un sourire, un instant
Et dire d’un regard
Es-tu celui qui doit venir ?

2/ Être prêt à trouver
Les signes du Royaume
Au fond de la souffrance
Et pouvoir murmurer
Es-tu celui qui doit venir ?



3/ Être prêt à saisir
Sous la vie étouffée
Ce feu de ta parole
Question pour nos attentes
Es-tu celui qui doit venir ?

4/ Être prêt à partir
Au souffle de l’Esprit
Sans savoir le chemin
Où l’inconnu demande
Es-tu celui qui doit venir ?

Photo Lino Thaesler Unsplash
Photo Lino Thaesler – Unsplash

Bonjour à toutes et à tous, quel plaisir de se retrouver avec cette mosaïque de visages devant nous, visages connus ou inconnus. Merci de votre présence, preuve vivante que nous faisons communauté.
Une fois n’est pas coutume, nous avons conservé tous les textes de ce dimanche. Ils nous incitent à garder confiance, à être disponible, réagir aux événements de notre monde, à ne pas être passif. Veillez, est le fil rouge de notre célébration, comme nous le dit l’Évangile. Veillez, convient bien à ce temps d’attente qu’est l’Avent. Ce n’est pas un temps de passivité, mais au contraire de vigilance et de disponibilité.
Comme nous le rappelle le texte de Paul : « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communauté avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur ».
Entrons en célébration au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.

Bernard R.

C’est toi, Seigneur, notre Père ; « Notre-rédempteur-depuis-toujours », tel est ton nom. Pourquoi, Seigneur, nous laisses-tu errer hors de tes chemins ? Pourquoi laisser nos cœurs s’endurcir et ne plus te craindre ? Reviens, à cause de tes serviteurs, des tribus de ton héritage. Ah ! Si tu déchirais les cieux, si tu descendais, les montagnes seraient ébranlées devant ta face.

Photo Mckenna Phillips Unsplash
Photo Mckenna Phillips – Unsplash

Revenir quand plus rien ne parvient à réduire la distance de nos éloignements
Revenir quand nous ne savons saisir la main tendue avec confiance
Revenir quand le désir lui-même est obscurci
Revenir lorsque nous nous perdons dans la foule de nos semblables
Revenir lorsque la sagesse se dérobe et que nous n’accueillons plus la tendresse
Revenir quand la parole se tait

Bénédicte I.-R.

Dieu, fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et nous serons sauvés !

Porte Ouverte

« Revenir c’est toujours partir,
Car tu n’es jamais derrière, mais toujours devant,
Tu ne nous fais jamais revenir en arrière
Jamais hier, toujours demain
Et Abraham partit sans savoir où il allait.
Tu nous l’as dit : « je vous précède en Galilée »
Fais-nous revenir vers toi comme revient le Fils prodigue
Fais-nous partir vers toi, et que ton visage nous éclaire comme un soleil,

car Tu es le chemin »

(extrait de Chemin de Psaumes – CD Saint-Merry)

Voici que tu es descendu : les montagnes furent ébranlées devant ta face. Jamais on n’a entendu, jamais on n’a ouï dire, nul œil n’a jamais vu un autre dieu que toi agir ainsi pour celui qui l’attend. Tu viens rencontrer celui qui pratique avec joie la justice, qui se souvient de toi en suivant tes chemins.
Tu étais irrité, mais nous avons encore péché, et nous nous sommes égarés. Tous, nous étions comme des gens impurs, et tous nos actes justes n’étaient que linges souillés. Tous, nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi. Car tu nous as caché ton visage, tu nous as livrés au pouvoir de nos fautes. Mais maintenant, Seigneur, c’est toi notre père. Nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main.

Dans ce texte d’Isaïe parfois difficile à comprendre, il y a un passage qui m’a immédiatement parlé :
« Nous étions desséchés comme des feuilles, et nos fautes, comme le vent, nous emportaient. Personne n’invoque plus ton nom, nul ne se réveille pour prendre appui sur toi ».
Par cette métaphore, le prophète nous dit que nous ne pouvons pas vivre si nous ne sommes pas alimentés en permanence par Dieu, si nous ne sommes pas branchés à Dieu, comme les feuilles des arbres ont besoin de la sève pour pouvoir grandir.
Dieu, fais-nous revenir, laisse-nous nous réalimenter à la source de la vie.

Vincent M.

Photo Timothy Eberly Sur Unsplash
Photo Timothy Eberly Sur Unsplash

VIVALDI- L’automne

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Prenez garde, restez éveillés car vous ne savez pas quand ce sera le moment. C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

Résonance

« Veillez ». « Restez éveillés. » L’invitation est insistante mais bienveillante. Elle bouscule pour mettre en chemin. On y entend l’effort à fournir, la vigilance contre l’endormissement, l’endurance contre la léthargie, ou les étourdissements, car on peut aussi s’endormir dans les tâches qui perdent leur sens, les paradis artificiels, les habitudes et les solutions faciles. Mais si veiller donne à entendre l’idée de se tenir debout, peut-être aux aguets, et donc prêt, sinon déjà engagé, déjà préoccupé de l’autre, les autres textes lus aujourd’hui dialoguent avec cette dimension active et nous font faire un pas de côté : « nous sommes l’argile, c’est toi qui nous façonnes : nous sommes tous l’ouvrage de ta main », « c’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout ». Alors veiller est aussi invitation à l’ouverture, à la disponibilité. Cette position-là, passive, implique la confiance. Mais que c’est dur parfois de consentir à se laisser mener là où on ne sait pas bien où l’on va, à se laisser faire par ce Dieu qui ne se laisse pas saisir ; que c’est dur parfois de veiller dans le silence, dans les tourments, les questions sans réponse, parmi les Hommes qui sont des loups pour d’autres Hommes. Heureusement, à côté de ces doutes à se laisser faire par l’inconnu, il y a vos visages et vos mots, les actes que vous posez et qui témoignent de votre espérance. Et pour moi ce sont des leviers inestimables pour me tenir debout et veiller, et nourrir l’espérance que le matin va se lever.
Alors « Veillez ! ». Qu’entendons-nous par ce mot « veillez » dans ce temps de préparation de Noël ?

Benoit V.

Veillez !Qu’entendons nous par ce mot dans ce temps de préparation de Noël ?

Photo Serghei Savchiuc Unsplash
Photo Serghei Savchiuc – Unsplash

Jordi Savall :  Invocation à la Nuit – Durme, Hermosa Donzella

  • Être en discernement, en marche ; mais on ne veille pas seul et cela dure : c’est le rôle de toute la communauté.
  • Être la bougie qui éclaire, et parfois le vent la fait vaciller.
  • Quand tout est nuit, il faut se réveiller, sans savoir le chemin ; nous sommes perdus, nous attendons l’espérance.
  • Vivre les rencontres pendant mes trajets difficiles et longs dans la ville.
  • Confiance dans la venue de la Parole, le dimanche matin en zoom, par la voix de l’un ou l’autre.
  • Mot d’un poète Haïtien : « garder un morceau de lune dans sa poche ».
  • Faire une check-list des points de vigilance pour le Royaume de Dieu : ceux dont on s’occupe, la vie spirituelle… Pour pouvoir en faire le bilan de temps en temps.
  • Comment lutter contre les extrêmes ?
  • Surtout, ne pas s’agiter, croire en l’autre et en soi-même, contre vents et marées, au-delà des apparences : une autre voie est possible.
  • Pratiquer la veille active de signes d’espérance de chaque jour.
  • Je sors des urgences hospitalières où j’ai passé la nuit : j’y ai prié pour chacun de ceux que j’y ai croisés.
  • Laisser le calme venir en nous, malgré l’agitation commerciale de Noël.
  • Veiller à la paix comme on peut – par exemple dans l’association à laquelle je participe, qui propose un espace de paix par des cours d’alphabétisation à des femmes migrantes.
  • Être aux aguets de ceux qui souffrent, mais aussi des bonnes nouvelles.
  • Se rendre disponible à l’intériorité, pour guetter les signes de l’inattendu.
  • Préparer Noël, pour la famille et pour les isolés.
  • Attendre sa mort sans en savoir le jour : laisser tomber l’inutile, aller droit au beau et à la disponibilité essentielle.

1. Comme l’argile se laisse faire
Entre les mains agiles du potier,
Ainsi mon âme se laisse faire,
Ainsi mon cœur te cherche, toi, mon Dieu.

Je viens vers toi, Jésus, je viens vers toi, Jésus (bis)

2. Comme une terre qui est aride
Ainsi mon cœur désire ton eau vive.
Tu es la source qui désaltère,
Qui croit en toi n’aura plus jamais soif.

3. Comme un veilleur attend l’aurore
Ainsi mon âme espère en ta Parole.
Car ta Parole est une lampe,
Une lumière allumée sur mes pas.

Photo Courtney Cook Unsplash
Photo Courtney Cook – Unsplash

Quelles intentions souhaitez-vous confier à Dieu et à la communauté ?

Quand je t’appelle , réponds-moi Seigneur j’ai tant besoin de toi

La communauté a porté dans sa prière :

  • Les 25 ans de vie religieuse de Gladys
  • Ziad Medoukh, à Gaza
  • Eric, ami séropositif, décédé hier
  • L’équipe médicale de Lariboisière, à notre service toute la nuit
  • Les Africains de l’est, qui vivent l’inondation après la sécheresse
  • Nos dirigeants à la COP28 : qu’est-ce qui pourra éclairer le monde ?
  • La marche contre le racisme, il y a 40 ans, a laissé les espoirs déçus ; que ce combat pour l’égalité demeure, que cette lumière reste vive.
  • Le conflit israélo-palestinien : que le souffle de Dieu aide au discernement, dans une dynamique de paix qui prenne chacun en compte, qui respecte et écoute chacun.
Mike Labrum Unsplash
Photo Mike Labrum – Unsplash

Lorsque nous veillons, nous pouvons être en proie à l’inquiétude, à l’angoisse, au doute. Le texte de Paul, que nous allons lire, vient nous apaiser et nous conforter :

« Aucun don de grâce de vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout ».

Écoutons ces paroles ; qu’elles nous éclairent et nous encouragent durant tout le temps de l’Avent.

Vincent M.

Frères et sœurs, à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ; en lui vous avez reçu toutes les richesses, toutes celles de la parole et de la connaissance de Dieu. Car le témoignage rendu au Christ s’est établi fermement parmi vous. Ainsi, aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ. Car Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur.

Que les textes de ce dimanche nous aident à nous maintenir dans la vigilance… de l’autre, du petit, du fragile, nous appuyant sur la fidélité de Dieu qui nous fera tenir.


Préparation en Zoom, lundi prochain 4 décembre à 19h, de la célébration eucharistique du 10 décembre qui aura lieu à Notre-Dame d’Espérance le dimanche 10 décembre à 18h.
Bon temps d’Avent à chacune et chacun.

Photo Waldemar Unsplash

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