En ce 14 juillet, il y aura les bals et les feux d’artifice. Mais aussi l’envoi en mission que vont nous décrire, chacun à leur façon, Marc et le prophète Amos.
♬ Entrée en prière Psaume 84
Lien vers le psaume chanté ICI
Fais-nous voir, Seigneur, ton amour,
et donne-nous ton salut.
J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.
Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice
Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui,
et ses pas traceront le chemin.
Accueil
Venez écouter, chers amis, en ce dimanche 14 juillet 2024, jour du Seigneur mais aussi jour de notre fête nationale, venez écouter ce que dira le Seigneur Dieu, vous, habitués de ces partages dominicaux, en région parisienne, aux Contamines ou à Saint-Flour, ou bien déjà sur les routes de vacances. Venez écouter vous aussi qui entrez pour la première fois dans le cercle virtuel d’un partage fraternel. Soyez toutes et tous les bienvenus pour écouter ce que dira le Seigneur et ce que dira chacun, chacune, en résonance aux paroles entendues. Et « que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple. »
Venez d’abord écouter les paroles prophétiques et tranchantes d’Amos, un simple gardien de troupeaux chassé par le prêtre Amazias l’allié du puissant roi Jéroboam : « Vous piétinez les pauvres, vous dites que par l’argent (vous) achèterez le faible et que le pauvre sera à (vous) pour une paire de sandales, vous vendrez jusqu’au déchet du blé » (8,6) Et il ajoutait l’annonce de graves sécheresses et d’inondations (7, 4). On comprend qu’un tel prophète se fasse chasser du sanctuaire royal ! Les prophètes sont souvent accusés de prêcher la révolte.
Ne pourrait-on comparer ces paroles à certaines de celles qui ont précédé la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789 ? Mais il aura fallu bien des rebondissements, bien des espoirs et des désenchantements, comme nous en connaissons aujourd’hui même à la suite des élections législatives, avant qu’une paix relative puisse enfin faire du 14 juillet 1880 le jour de notre première fête nationale. Depuis cette date, en France, le 14 juillet est un jour de bals populaires et de feux d’artifice, mais aussi de défilés militaires sous les régimes totalitaires qui profitent de leur fête nationale pour exhiber d’inquiétantes armes de destruction massive.
Alors oui, il faut croire que « la vérité germera de la terre et que du ciel se penchera la justice. » « Justice et vérité » est la devise d’un témoignage chrétien. Pour cela il nous faut, à nos risques et périls, envoyés en mission « sans sac, sans pain, sans vêtement de rechange », porter la parole prophétique comme nous y invite Jésus dans l’évangile de Marc que nous allons entendre. En aurons-nous le courage ? Oui si nous croyons que « la justice marchera devant le Seigneur et que ses pas traceront le chemin. » Alors il faut partir, le temps nous presse, prenons le pas, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
Jean
Méditation musicale
La Marseillaise – Swing version – Christelle Berthon
(russie), XVIII Siècle
📖 Lecture du livre du prophète Amos (7, 10-15)
Amazias, le prêtre de Béthel, envoya dire à Jéroboam, roi d’Israël : « Amos prêche la révolte contre toi, en plein royaume d’Israël ; le pays ne peut plus supporter tous ses discours, car voici ce que dit Amos : “Le roi Jéroboam périra par l’épée, et Israël sera déporté loin de sa terre.” » Puis Amazias dit à Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume. » Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : “Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.” »
♬ Méditation musicale
Michael Giacchino, Mission Impossible (thème)
📖 Évangile de Jésus Christ selon Marc (6, 7-13)
Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.
Résonance
Nous venons d’entendre Amos dire « le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau » pour agir comme prophète ; il n’est pas prêtre de métier, mais celui qui porte à ce moment-là la parole de Dieu au roi Jéroboam qui s’en est écartée. Jésus a de même « saisi » les apôtres qu’Il initiera pendant toute sa vie publique, pour qu’ensuite ils transmettent la parole de Dieu aux hommes. Ainsi l’envoyé est suscité par Dieu, et ne parle pas de lui-même.
Et puis Marc, mais aussi Matthieu et Luc, commentent les modalités de cet envoi dans des termes proches.
En premier lieu, Jésus leur donne autorité pour chasser les esprits impurs, qui s’emploient à faire échouer l’Esprit de Dieu, Son souffle de vie, pour les susciter à revenir dans la dynamique divine. Et cela se traduit alors par des guérisons, mises en avant par les trois évangélistes, comme Jésus les avait pratiquées pour restaurer les personnes dans leur intégrité !
Mais une des modalités de l’envoi est d’être totalement vouée à cette transmission. « Il leur prescrit de ne rien prendre pour la route ». Ce propos radical heurte notre besoin de sécurité, voire d’un certain confort. Faut-il s’y plier ? Idéalement oui.
Mais en méditant cette parole, il m’apparaît que ce comportement de total disponibilité à transmettre le message est celui que Jésus a manifesté tout au long de sa vie (du moins cette partie de vie relatée par les évangiles). Après avoir initié ses apôtres par leur vécu commun au quotidien, il leur enjoint de poursuivre ce qu’ils ont vécu avec Lui, rien de plus, et sans héroïsme particulier, mais dynamisés par leur adhésion à Jésus-Christ. Nous-mêmes y sommes conviés à partir de l’enseignement tiré de notre rencontre habituelle avec Jésus-Christ.
Autre modalité, l’envoi des apôtres, ou selon Luc, de 72 disciples autres, et ce deux par deux. Ce n’est pas un envoi en solitaire, mais un envoi collectif puisque d’une part tous sont envoyés, et d’autre part, ils le sont en binôme.
Mais qu’est-ce qu’un binôme ? « C’est un ensemble constitué de 2 personnes considérées en bloc et collaborant étroitement », ce que vivra habituellement Paul. Au-delà du fait de se rassurer, de partager la tâche, ne s’agit-il pas d’associer des différences, de générer un partage à partir de cette diversité ?
Et enfin question cruciale, la mission selon Marc : « les envoyés proclament qu’il fallait se convertir ». Luc et Matthieu préfèrent écrire « prêcher le royaume de Dieu, parce qu’il est proche », voilà sans doute dans cette dernière formulation de l’envoi, une approche qui nous convient mieux, sans avoir pour objectif que l’autre se convertisse.
Question : notre communauté, et non seulement chacun de nous personnellement, va-t-elle vers ou se contente-t-elle d’accueillir ceux qui viennent à nous ? Vers qui allons-nous ? Nous donnons nous les moyens pour sortir de notre entre-soi ? Apporte-t-on la guérison ?
Pour terminer, je cite notre lettre de mission en attente de la signature de notre archevêque : « Je sais que vous avez à cœur depuis longtemps que l’Évangile parvienne à tous, y compris à celles et ceux qui ont quitté notre Église, déçus ou même blessés ».
André
Partageons maintenant en communauté cette question :
Comment j’entends « être envoyé en mission ? »
Méditation en musique
Ray Charles, Hit the Road Jack !
Quelques interventions lors du partage
- c’est toujours appelée par des amis que j’ai pris mes engagements solidaires ; et je ne leur ai pas dit que je répondais au nom de Jésus-Christ.
- la mission est toujours une co-construction.
- je suis immobilisé, comment faire ? Je reçois. La méditation comme mission !
- je pense que ma mission est de donner une autre image de l’Église.
- je réponds à la demande comme un homme solidaire, sans penser d’abord à Jésus, qui se révèle seulement ensuite.
♬ Chant : Peuple d’un Dieu qui est justice
(Rimaud/Berthier/Bayard-CNPL)
Invente avec ton Dieu l’avenir qu’Il te donne.
Invente avec ton Dieu tout un monde plus beau
Peuple d’un Dieu qui est justice
en prenant soin des plus petits,
ta seule gloire est le service,
l’amour de ceux que l’on oublie.
Peuple d’un Dieu qui est lumière,
qui fait lever le jour nouveau,
tu es lumière pour la terre :
ne reste pas sous le boisseau !
Va témoigner de l’espérance
En recherchant partout la paix :
Deviens le signe de l’Alliance
et du bonheur que Dieu promet.
Intentions de prière partagées
♫ Refrain
Dieu de tendresse
regarde ton peuple,
écoute-nous, exauce-nous.
- que l’Esprit Saint donne son esprit de créativité au service du bien commun à nos hommes politiques qui sont en train de bâtir l’avenir
- prions pour le Darfour, comme pour la Palestine, où l’humanité est bafouée
- je rends grâce pour nos 50 ans de mariage
- prions pour la ferme collective du Sénégal aidée par Saint-Merry Hors-les-Murs, qu’elle surmonte ses difficultés multiples grâce à l’énergie de ses habitants
Notre père
Bénédiction
De la lettre de Paul apôtre aux Éphésiens
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ !
Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit,
au ciel, dans le Christ.
Chant Final : Allez-vous en sur les places
(Vercruysse/Studio SM)
Allez-vous en sur les places et sur les parvis !
Allez-vous en sur les places y chercher mes amis,
Tous mes enfants de lumière
qui vivent dans la nuit,
Tous les enfants de mon Père séparés de Lui,
Allez-vous en sur les places
Et soyez mes témoins chaque jour.
En quittant cette terre, je vous ai laissé
Un message de lumière, qu’en avez-vous donc fait ?
Quand je vois aujourd’hui mes enfants révoltés,
Aigris et douloureux d’avoir pleuré !
En quittant cette terre, je vous ai donné
La justice de mon Père, l’avez-vous partagée ?
Quand je vois, aujourd’hui, mes enfants qui ont peur
Sans amour, et sans foi et sans honneur.
En quittant cette terre, je vous avais dit :
Aimez-vous comme des frères, m’avez-vous obéi ?
Quand je vois aujourd’hui, mes enfants torturés,
Sans amis, sans espoir, abandonnés
.
Annonce
Les Rencontres autour de la Parole (dimanche 11 h) auront lieu tout l’été, n’hésitez pas à vous joindre à leurs préparations les lundis soirs à 19 h.
