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Samedi 28 septembre 2024. « Peut-on ne pas s’impliquer ? »

Célébration en la chapelle Notre-Dame-des-Anges, Paris 6e

Accueil

Bonjour à tous, à chacune, à chacun, pour cette première Messe en plein monde de l’année scolaire nouvelle.
En ce jour de la Création dans le calendrier hébraïque, jour où, selon cette tradition, Dieu dit
« Que la lumière soit » et la lumière fut. 
En ce temps où le pape François nous invite à contempler la Création et à prendre soin du vivant et de tous les vivants. 
Chaque mois, la Messe en plein monde est préparée par des membres de la chapelle Notre-Dame-des-Anges et de Saint-Merry Hors-les-Murs. Elle propose dans un premier temps un micro libre sur un thème, puis, après la proclamation des textes de la liturgie, un échange en petits groupes sur les résonances de ces textes pour chacune et chacun, notamment en lien avec le thème : ce soir, « peut-on ne pas s’impliquer ? ». Nous offrons ensuite le fruit de nos échanges et partages autour de la table eucharistique.
Entrons maintenant dans la prière, par le chant, réunis au nom du Père, du Fils et de l’Esprit.
      Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur.
      Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde.
      La loi du Seigneur est limpide, elle chante la joie de mon cœur.

Eliane B.

♫ Chant : Pour accomplir les œuvres du Père K 52-92-2 

1/ Pour accomplir les œuvres du Père en croyant à Celui qui a sauvé le monde 
Pour témoigner que Dieu est tendresse et qu’il aime la vie et qu’il nous fait confiance 
Pour exposer ce temps à la grâce et tenir l’univers dans la clarté pascale

          L’Esprit nous appelle à vivre aujourd’hui, vivre de la vie de Dieu.
          L’Esprit nous appelle à croire aujourd’hui, croire au bel amour de Dieu.

2/ Pour découvrir les forces nouvelles que l’Esprit fait lever en travaillant cet âge
Pour nous ouvrir à toute rencontre et trouver Jésus Christ en accueillant ses frères 
Pour être enfin le sel, la lumière dans la joie de servir le serviteur de l’homme 

3/ Pour inventer la terre promise où le pain se partage, où la parole est libre 
Pour que s’engendre un peuple sans haine où la force et l’argent ne seront plus les maîtres
Pour annoncer le jour du Royaume, sa justice et sa paix qui briseront les guerres

📖 Lecture du Livre des Nombres (Nb 11, 25-29)

Le Seigneur descendit dans la nuée pour parler avec Moïse. Il prit une part de l’esprit qui reposait sur celui-ci, et le mit sur les 70 anciens. Dès que l’esprit reposa sur eux, ils se mirent à prophétiser, mais cela ne dura pas.
Or, deux hommes étaient restés dans le camp ; l’un s’appelait Eldad, et l’autre Médad. L’esprit reposa sur eux ; eux aussi avaient été choisis, mais ils ne s’étaient pas rendus à la Tente, et c’est dans le camp qu’ils se mirent à prophétiser. Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! »
Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! » Mais Moïse lui dit : « Serais-tu jaloux pour moi ? Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! »

Peinture de rue à Berlin

Introduction au débat

Dans le livre des Nombres, deux hommes, Eldad et Médad, ne rejoignent pas les 70 anciens sous la Tente pour recevoir l’Esprit mais restent pour prophétiser dans le camp. C’est-à-dire au milieu du peuple. Et Moïse de souhaiter que tout le peuple fût un peuple de prophètes. 

Quelles interrogations pouvons-nous tirer de ce court passage ? Nous en avons résumées dans la question suivante :
« Peut-on ne pas s’impliquer ? ». 

Tous les jours, nous voyons des exemples de nos contemporains qui, au jour le jour, sont prophètes d’une parole en actions, au milieu du monde. Tous les jours, aussi, nous sommes confrontés à ces « scandales », dont nous parle l’Évangile du jour qui mettent notre foi au défi de l’action. Et pourtant, comme le Lévite et le Prêtre de la parabole du Samaritain, nous aussi nous écartons et poursuivons notre route, parfois, souvent ?  
On pourrait multiplier les exemples.
Ainsi d’un sujet à l’ordre du jour en France autour de la justice fiscale et que la Lettre de Jacques met en lumière : celui du partage des richesses.
Ainsi de la crise climatique qui nous oblige à transformer nos modes de vie et prioriser nos renoncements.
Ainsi des multiples injustices dont nous sommes témoins, jour après jour.  

Face à tout cela, peut-on ne pas être « dans le camp » pour nous impliquer ou nous engager (ce qui d’ailleurs n’est pas tout à fait la même chose et nous pourrions creuser la différence) ?
Parallèlement, dans les métiers de l’accompagnement, de la médiation, une certaine distance est nécessaire. Les garde-fous et le respect de l’autonomie de chacun sont précieux en entreprise, entre les états, dans la vie associative, ecclésiale et même familiale pour éviter intrusion, partialité, déresponsabilisation et autres syndromes du sauveteur intrusif…

Mais alors quel équilibre trouver ? Quels repères ?
Jusqu’à quel point peut-on rester silencieux face aux injustices ? Comment pourrions-nous nous dispenser ou refuser de nous impliquer d’une part et par ailleurs refuser notre confiance à ceux qui prennent leurs responsabilités et agissent ? Se laver les mains du débat politique ? Comment identifier les scandales, les occasions de scandale ? Se cacher et faire semblant de ne rien voir, ou bien entrer « estropié dans la vie éternelle » ?
Face aux conflits, face au besoin d’action pour les résoudre, la neutralité est-elle souhaitable, ou même possible ? Peut-on ne pas s’engager ? Quand au contraire le faut-il et quels sont nos critères ?

Jean-Baptiste M.

📖 Lecture de la lettre de saint Jacques (Jc 5, 1-6)

Vous autres, maintenant, les riches ! Pleurez, lamentez-vous sur les malheurs qui vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés des mites, votre or et votre argent sont rouillés. Cette rouille sera un témoignage contre vous, elle dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé des richesses, alors que nous sommes dans les derniers jours ! Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs, le voici qui crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur de l’univers. Vous avez mené sur terre une vie de luxe et de délices, et vous vous êtes rassasiés au jour du massacre. Vous avez condamné le juste et vous l’avez tué, sans qu’il vous oppose de résistance.

Bruegel La Moisson Met
Pieter Bruegel l’Ancien, Les moissonneurs, huile sur bois, 1565, The Metropolitan Museum, New York

Acclamation

Ta parole, Seigneur, est vérité ; dans cette vérité, sanctifie-nous. Alléluia !

📖 Lecture de l’évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 9, 38-43.45.47-48)

Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer. Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas. Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas. »

Temps du partage

Christian Boltanski, Linges et Esprits © Chantal Goodman

Psaume 18 (8, 10, 12-13, 14) 

La loi du Seigneur est limpide, elle chante la joie de mon cœur !

La loi du Seigneur est parfaite,
qui redonne vie ;
la charte du Seigneur est sûre,
qui rend sages les simples.
La crainte qu’il inspire est pure,
elle est là pour toujours ;
les décisions du Seigneur sont justes
et vraiment équitables.
Aussi ton serviteur en est illuminé ;
à les garder, il trouve son profit.
Qui peut discerner ses erreurs ?
Purifie-moi de celles qui m’échappent.
Préserve aussi ton serviteur de l’orgueil :
qu’il n’ait sur moi aucune emprise.
Alors je serai sans reproche,
pur d’un grand péché.

Temps de la prière

Demande pardon et d’aide pour nos manquements à l’implication :

Pour tous les regards que je n’ai pas croisés, Seigneur, prends pitié.
Pour les mains tendues dont je me suis méfié, Seigneur, prends pitié.

Pour tous les appels dont je me suis lassé, Ô Christ, prends pitié.
Pour tous les pardons que je n’ai pas osés, Ô Christ, prends pitié.

Pour l’indifférence qui souvent m’a gagné, Seigneur, prends pitié.
Pour tous les refus qui m’ont emprisonné, Seigneur, prends pitié.

Sanctus
Saint, le Seigneur est saint,
Il est le Dieu de l’univers.
Saint, le Seigneur est saint,
Éternel est son amour.


Le ciel et la terre sont remplis de sa gloire.
Hosanna, hosanna ! Hosanna au plus des cieux !
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
Hosanna, hosanna ! Hosanna au plus haut des cieux !

Anamnèse
Nous rappelons ta mort, Seigneur ressuscité, et nous attendons que tu viennes !

♫ Chant après la communion

Heureux qui s’abandonne à toi, ô Dieu, dans la confiance du cœur.
Tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde.

♫ Chant d’envoi : Appelés par le Christ

Appelés par le Christ à semer l’espérance
Faire entendre sa voix aux hommes d’aujourd’hui
Envoyés par le Christ aux chemins de l’Alliance

Devenons ses témoins, prophètes de la vie.

1/ Avec tous les prophètes, tous les chercheurs de Dieu,
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps.
Artisans de justice en tout temps, en tout lieu,
Messagers de l’Évangile, fais de nous ton Corps.

2/ Ta Parole illumine, elle éclaire nos pas,
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps.
Avec elle on chemine, force de nos combats,
Messagers de l’Évangile, fais de nous ton Corps.

3/ Pour bâtir ton Royaume, envoie tes ouvriers,
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps.
Pour dire à tous nos frères l’Évangile de paix,
Messagers de l’Évangile, fais de nous ton Corps.

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