Place des femmes : difficile, difficile, mais la porte est restée entr’ouverte.
Dans le document final complet, publié en octobre 2024, le mot women apparaît à 38 reprises. Le paragraphe 60 est sans doute le plus explicite sur le sujet. C’est aussi celui qui a eu la moins forte adhésion à l’heure du vote et celui qui a été le plus contesté, certains trouvant qu’il n’allait pas assez loin et, probablement plus nombreux, certains trouvant qu’il allait trop loin. Le vote s’est déroulé à bulletins secrets. Les votes « contre » ont atteint 97, et heureusement 258 ont voté « pour », ce qui a permis l’approbation de justesse de cet article.
Le texte contient des références aux textes évoquant la place des femmes dans l’Écriture et le passé, un argument de poids qui permet de s’ouvrir immédiatement à de nouveaux changements pastoraux, et il suggère divers éventuels changements concrets. Le pape François ne publiera pas d’exhortation apostolique personnelle, ceci afin de donner au document final synodal le maximum de force magistérielle, et à la synodalité la possibilité d’agir librement sous le souffle de l’Esprit.
Cet article 60 fait une trentaine de lignes, simples et percutantes : il fera date. Il sera très utile à tous, espérons-le, et en particulier aux chrétiens d’ouverture.
Article 60 du doc final synode 2024
En vertu du Baptême, l’homme et la femme jouissent d’une égale dignité dans le Peuple de Dieu. Cependant, les femmes continuent à rencontrer des obstacles pour obtenir une plus grande reconnaissance de leurs charismes, de leur vocation et de leur place dans les diverses sphères de la vie de l’Église, au détriment du service de la mission commune. L’Écriture atteste le rôle prépondérant de nombreuses femmes dans l’histoire du salut. Une femme, Marie de Magdala, a été chargée de la première annonce de la Résurrection ; le jour de la Pentecôte, Marie, la Mère de Dieu, était présente au Cénacle, avec beaucoup d’autres femmes qui avaient suivi le Seigneur. Il est important que les passages pertinents de l’Écriture trouvent une place appropriée dans les lectionnaires liturgiques. Certains moments cruciaux de l’histoire de l’Église confirment la contribution essentielle des femmes mues par l’Esprit.
Les femmes constituent la majorité des fidèles et sont souvent les premiers témoins de la foi dans les familles. Elles sont actives dans la vie des petites communautés chrétiennes et des paroisses ; elles dirigent des écoles, des hôpitaux et des centres d’accueil ; elles mènent des initiatives de réconciliation et de promotion de la dignité humaine et de la justice sociale. Les femmes contribuent à la recherche théologique et occupent des postes à responsabilité dans les institutions liées à l’Église, la Curie diocésaine et la Curie romaine. Il y a des femmes qui occupent des postes d’autorité ou qui dirigent des communautés. Cette Assemblée appelle à la pleine mise en œuvre de toutes les possibilités déjà prévues par la législation actuelle concernant le rôle des femmes, en particulier là où elles ne sont pas encore concrétisées.
Il n’y a aucune raison d’empêcher les femmes d’assumer des rôles de leadership dans l’Église : ce qui vient de l’Esprit Saint ne peut être arrêté. La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste également ouverte. Il convient de poursuivre le discernement à cet égard.
L’Assemblée demande également qu’une plus grande attention soit portée au langage et à l’imagerie utilisés dans la prédication, l’enseignement, la catéchèse et la rédaction des documents officiels de l’Église, en donnant plus de place à la contribution des saintes, des théologiennes et des mystiques.