La Commission Partage a reçu une lettre de Jocimar, l’animateur du groupe Pé no Chão, rencontré à Bruxelles en 2022, lors d’une représentation théâtrale enthousiasmante. Ainsi nous pouvons suivre le travail de ce groupe, créé pour les jeunes de la banlieue de Recife au Brésil.
Joie de vivre exprimée dans une série de photos montrant ces jeunes, afro-brésiliens pour la plupart, en activité dans les rues avec les tambours et participant au carnaval. Quelle énergie, quelle vitalité, quel rythme, eux qui pourtant vivent dans une extrême pauvreté et dans l’exclusion.
La lettre et les photos sont à retrouver en cliquant ICI
La lettre de Jocimar nous attriste aussi
Il nous parle de ce virus inhumain, plus destructeur encore que le Coronavirus, car ils n’ont pas de vaccin pour lutter contre, à savoir la violence extrême qui affecte la société brésilienne. En 2023, malgré la présidence de Lula, attentif aux plus pauvres, 46 000 personnes ont perdu la vie à cause de la violence ; ce sont en particulier les jeunes noirs des périphéries, grandes victimes de la brutalité.
Nous vivons dans une société où la haine et l’intolérance
Jocimar
sont devenues les sentiments les plus courants dans la vie des gens.
Ce phénomène a été aggravé par la polarisation politique,
par la croissance de la pensée d’extrême droite
qui propose non seulement l’exclusion
mais aussi l’extermination des minorités fragiles.
Jocimar nous raconte l’histoire d’une petite fille de 11 ans violée par son propre père qui subit des brimades à l’école et dans sa communauté, et qui vit sous le regard des hommes… Le père a dit qu’en sortant de prison il les tuera, sa mère et elle. Et il le fera peut-être, là-bas cela se fait.
Ces enfants victimes sont tellement nombreux que les centres de soins sont surchargés et cette petite fille ne peut pas être prise en charge.
Tous ces problèmes viennent à nous, mais nous sommes limités,
Jocimar
nous n’avons pas les ressources ou le pouvoir d’agir.
Ce que nous avons c’est une paire d’yeux, une paire d’oreilles
et une paire de bras pour voir, entendre et sentir,
avec nos étreintes d’amour, d’affection et de solidarité.
L’espérance est la plus forte
Le projet Tambores da Paz représente un espace d’apprentissage de la musique et de la danse pour beaucoup d’enfants, d’adolescents et de jeunes, victimes potentielles de cette violence. En même temps c’est un lieu d’harmonie, une pratique de la culture de la paix, où tous ceux qui participent sont en sécurité et loin du monde de la criminalité.
Tous les après-midi, du lundi au vendredi, les éducateurs du groupe Pé no Chão rencontrent les enfants, les adolescents et les jeunes des quartiers pauvres de Recife et apportent les instruments de musique.
Tout au long de l‘année, plus de 130 participants ont transformé les rues et les places des périphéries en lieux du vivre ensemble. Ils ont appris à construire en liberté une culture de la paix.
Les personnes qui se rencontrent
Jocimar
peuvent transmettre à la population
que la vie est plus importante que la mort,
que la paix est plus importante que la guerre.
Malgré de nombreuses difficultés,
nous poursuivons ce projet en 2024,
car nous pensons qu’il s’agit d’un espace vital
pour lutter contre les injustices sociales présentes dans notre pays.
G. P. M. et I. M.
pour la Commission Partage
Au milieu de tant de sombres nouvelles et perspectives, cela fait du bien de lire ça ! Bravo à cs jeunes (et aux associations qui les aident ) qui surmontent de mille façons une situation qui aurait pu complètement les désespérer. Cela me fait penser aux enfants que Ziad Medoukh et d’autres s’obstinent à aider à voir plus loin que leur situation. Ce n’est pas seulement un exemple à saluer : c’est aussi un carburant pour nous !