Ce qui est à venir

Dans un petit livre saisissant, Tout ce qui nous était à venir, paru en 2024, Jane Sautière témoigne avec force de la tension qui croît en soi quand on vieillit et qu’on aspire à garder sa place dans la société, à y être toujours accueilli.e et à continuer de pouvoir apporter sa pierre à l’édification du monde qui se poursuivra après soi.

« Ce n’est pas l’inéluctable de la fin qui nous fait peur, écrit-elle.
C’est d’être soustrait.e.s au nous absolu qu’est le mouvement collectif de rue. Nous sommes effacée.e.s de cette matrice, nous ne savons plus comment rendre visible notre présence au monde, un déficit d’existence.
Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés.
À envisager : ne plus avoir d’ivresse, ne plus avoir d’ivresse avec le corps collectif ? Notre hiver commence ».

Nous avons craint cela en 2021, de perdre l’ivresse avec le corps collectif, d’être effacé.e.s.
Mais nous avons tenu bon et certain.e.s nous ont accueilli.e.s. En ce temps de l’Avent, où l’on
affronte la nuit et la rudesse, mais où la promesse de l’aube se laisse entendre, où un petit
enfant va naître et bouleverser le monde, redonner courage et proposer de nouveaux repères,
où une nouvelle année liturgique va raviver en nous l’écoute de la Parole et l’espoir d’une vie
d’Église pleine et entière, riche de sa diversité, nous croyons, oui nous croyons que la vie est
plus forte que la mort, que la source ne tarira pas, que le bourgeon percera sous le gel, que
l’Esprit garde la flamme allumée et travaille à notre conversion.

Benoît V.

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