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Dimanche 20 avril 2025. « Quelle espérance Pâques éveille en nous ! »

Pâques est célébré cette année à la même date, qu’on soit juif, orthodoxe, ou catholique/protestant : triple joie ! De ce tombeau vide, de cette apparition sitôt évanouie après la fraction du pain à Emmaüs, de ce manque, ont pu naître le désir et l’espérance : car après un compagnonnage en présentiel de Jésus, il nous faut apprendre un autre mode d’accompagnement sur nos routes, pour y cheminer avec Lui.

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Catholiques et protestants, nous célébrons Pâques cette année, exceptionnellement, à la même date que nos frères orthodoxes, et même que nos cousins juifs : Triple joie !
De ce tombeau vide, de cette apparition sitôt évanouie après la fraction du pain à Emmaüs, de ce manque, ont pu naître le désir et l’espérance : car après un compagnonnage en présentiel de Jésus pendant trois ans sur les chemins de Palestine, il nous faut apprendre depuis 2000 ans un autre mode d’accompagnement sur nos routes, pour y cheminer avec Lui.
Après être entrés en prière par le chant, nous vous proposons de commencer cette célébration par une réflexion sur cette question (qui figure sous forme exclamative en titre de votre feuille de chants) : « Quelle espérance Pâques éveille en nous ? » Pendant que l’orgue nous accompagne, vous êtes invités à y répondre sur les post-it joints, puis à monter les déposer à l’autel, ainsi que votre lumignon. Les lumignons seront allumés sur l’autel pour fêter la joie et la lumière de Pâques, et les post-it rassemblant toutes nos espérances nous seront redistribués en cadeaux au moment de la communion.

Blandine A.

Alléluia, Psaume 117

Proclamez que le Seigneur est bon,
éternel est son amour !
Que le dise la maison d’Israël,
éternel est son amour ! 
Alléluia (ter)

Le Seigneur est ma force et mon chant,
le Seigneur est mon salut.
Je ne mourrai pas, non, je vivrais,
je dirais l’œuvre de Dieu.
Alléluia (ter)

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Jean (20, 1-9)

Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut.
Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

Chant : Tes mots sont familiers
(H. Perrin – L. Boldrini)

Ton corps n’est plus au tombeau
Vertige de l’absence
Comment croire à ce qu’on dit
″Tu es vivant″
Tes mots sont familiers
Étrange est ton visage
Marie t’a reconnu
Quand tu as dit son nom.

Sur le chemin nous marchons
Dans la nuit et le doute
Comment croire à ce qu’on dit
″Tu es vivant″
Tes mots sont familiers
Étrange est ton visage
Tu partages le pain
Et tu donnes ta vie.

📖 Évangile de Jésus-Christ selon Luc (24, 13-35)

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent :
« Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. À vrai dire, des femmes de notre groupe
nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. »
Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux.
Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

Sur le chemin d’Emmaüs. by Janet Brooks-Gerloff, 1992 – Benedictine Kornelimünster Abbey, Aachen
Janett Brooks-Gerloff, Sur le chemin d’Emmaüs, Kornelimünster Abbey, Aachen

Résonance

Les deux Évangiles que nous lisons en ce jour de joie nous parlent de disparition, la disparition de Jésus.
Ils font appel au sens de la vue : l’Évangile du tombeau vide nous montre un tombeau taillé dans la pierre où il ne reste plus que les linges ayant entouré le corps de Jésus. L’Évangile des disciples d’Emmaüs nous fait entendre un récit étonnant : sitôt reconnu à la fraction du pain, Jésus disparaît aux yeux des deux disciples.
Le regard est donc éveillé, mais pour signifier qu’il n’y a plus rien à voir, sauf l’absence. Peut-on voir une absence ? Cette absence renvoie à une présence dont les traces sont bien là. Traces matérielles, les linges soigneusement pliés , ou traces dans l’esprit des deux disciples, une expérience inoubliable. Cette absence est signifiée par un vide. Il était là, Il n’est plus là. N’est-ce pas dans ce vide que chacun est plongé après la mort d’un proche ?
Le récit ne s’arrête pas là puisque ceux qui ont perçu cette absence, ce vide, sont envoyés à leurs frères pour annoncer que ce vide n’est pas le dernier mot : il précède la nouvelle présence de Jésus vivant d’une autre vie. Ce vide, si on l’accepte, est paradoxalement porteur de lumière et de plénitude. Mais cette plénitude n’abolit pas le manque.
Le manque est bien ce qui fait surgir le désir, désir de vivre et de persévérer dans l’être. Ce manque est le fruit d’une séparation. Séparation de l’enfant d’avec ses parents qui seule lui permet de vivre sa vie. Séparation de l’être humain d’avec Dieu, comme le montre si bien la fresque de la Chapelle Sixtine où l’on voit le doigt du Créateur et celui de l’homme se touchant presque, mais un vide est bien visible entre les deux doigts. Comme l’enfant dans ses premiers pas, la créature est lâchée, envoyée vers son propre chemin à inventer. Séparation qui n’exclut pas un certain accompagnement sans lequel nous ne pourrions pas tenir dans notre désir, ni aller vers les autres.
Jésus se fait reconnaître à Marie de Magdala en l’appelant par son nom, et aussitôt il lui dit : « Ne me retiens pas ; va vers mes frères. »

Geneviève P.-M.

Temps de partage

Quelques échos :

  • L’espérance d’un compagnonnage miséricordieux
  • L’espérance de mettre plus de vie dans nos rencontres et nos actions
  • Le désir d’être renouvelé dans ma foi
  • L’espérance d’une vie éternelle en Dieu pour tous les hommes de bonne volonté
  • L’espérance du pardon, du renouveau, du vivre ensemble re-suscité
  • L’espérance de reconnaitre Dieu dans ceux que nous côtoyons
  • L’espérance que nos impasses soient dépassées, nos déserts traversés
  • L’espérance que le jour de Dieu puisse passer dans nos abîmes, nos manques, nos obscurités
  • L’espérance que la vie continue sans cesse de jaillir
  • L’espérance de la fin des errances, que chacun ait une place
  • L’espérance de croire en l’homme, malgré tout ce qu’on voit
  • L’espérance que nos oreilles s’ouvrent et qu’enfin on s’écoute

♫ Chant : Ne cherchons plus le Christ
(A. Cabantous / L. Boldrini)

Prendre la route pour fuir
La promesse évanouie
Mais rencontrer le pas
De celui qui traduit
L’écriture d’hier
En récit d’aujourd’hui.

Inviter l’inconnu
Pour retenir le temps
Et découvrir Ton nom
Dans cet effacement
Qui ouvre vers le jour
Où marchent les vivants.

Saint le Seigneur, Dieu des vivants
(J. Akepsimas)

Anamnèse
(C. Bernard – B. Bayle)

Agneau de Pâque, Agneau de Dieu
(D. Rimaud – J Berthier)

♫ Chant : Voyageurs de l’espérance
(C. Bernard – J.-M. Duménil)

Voyageurs de l’espérance,
Nourris du Pain multiplié,
Vivons debout dans la confiance :
Christ est pour nous le vrai Berger.

Représentation Du Christ, Mosaïque De La Déisis, 13e S., Basilique Sainte Sophie, Istanbul

Gloire à Dieu, Gloire à Dieu qui nous aime
Sur sa terre il nous appelle !
Gloire à Dieu, Gloire à Dieu qui nous aime
Gloire à Dieu notre joie !

Voyageurs de l’espérance,
Au sein du monde à réveiller,
Soyons témoins des délivrances :
Christ est venu nous libérer.

Voyageurs de l’espérance,
Porteurs d’un feu que nul n’éteint,
Croyons Jésus qui nous devance :
Christ est la Vie et le Chemin.

Bénédiction de Pâques, Alléluia, Alléluia !

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