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Partage de la Parole, vendredi 15 août 2025.

Nous étions plus d’une vingtaine, réunis pour partager les textes proposés en ce 15 août, autour de la figure de Marie.

Pour lire les textes du jour, c’est ICI

  • Des textes difficiles à entendre aujourd’hui, avec cette fête de l’Assomption créée par l’Église en 1054 lors du schisme avec les Orthodoxes et proclamée « dogme » par Pie XII en 1950…. beaucoup n’adhèrent pas à cette « Mariolâtrie » et ont longtemps fui la fête et les textes du 15 août.
  • Marie, ce qui étonne c’est qu’elle est décrite comme un grand paradoxe : à la fois comme très humble, très humaine et aussi comme reine du monde !
  • Cela fait 20 ans que je boude le 15 août… Marie comparée à l’Arche d’Alliance, comme un ventre ! Non, Marie n’est pas un ventre, ni une humble servante, c’est une femme puissante.
  • Oui, j’avais la même opinion jusqu’à ce que je lise le livre d’Anne Soupa et de Sylvaine Landrivon (Marie telle que vous ne l’avez jamais vue. Ed Salvator). Elles l’ont repositionnée dans sa féminité, dans sa foi, dans une attitude d’ouverture à l’imprévu de Dieu, ce qui donne à Marie la vigueur et le rayonnement des prophètes. De mère, elle a su devenir disciple. Féministe bien avant l’heure, elle est une femme libre dans son temps qui nourrit une foi adulte qui mène au Christ.
  • En même temps, il y a ces débordements de foi mariale et populaire avec lesquels je ne suis pas en phase, mais qui suis-je pour juger celles et ceux qui disent et pensent tout autre chose que moi ?
  • Le 15 août est, pour moi, une poussée d’idolâtrie et de fétichisme, mais pourtant j’y vois un message important : Marie rassemble en elle toute l’humanité et par rapport à ce que l’Église a toujours trop poussé du côté « masculin », c’est un contrepoids bien venu où l’humanité est féminine, reçoit, est attentive à ce qui l’entoure et aux autres et c’est dans ce sens-là que je me reconnais en Marie et que j’accepte ça. « Son enfant tressaille », dit le texte, mais moi je vois que ça tressaille si ça tressaille dans le ventre de l’humanité, si l’humanité, nous hommes et femmes, sommes attentifs à ce qui vient et qui nous est donné.
  • Je me suis dit, comme ça m’est venu, que c’était un peu la fête du féminisme, en contrepoint de tout ce que les textes (Psaume en particulier) et l’Église nous disent sur la femme : femme habillée comme ci, comme ça, soumise, se prosternant devant des maîtres et qu’on conduit vers le roi… Je me suis dit pourquoi les femmes sont-elles rentrées dans ces idées-là ? Ne serait-ce pas pour nous dire que finalement, Marie a eu une chance extraordinaire d’avoir cet enfant dans ces conditions et environnement-là, et de ne plus être importunée ; par rapport à toutes les femmes abîmées, ne pouvant parler, ce fut une femme libre.
  • Une femme libre, moi, ça me va bien !
  • Je ne vois pas que Marie, je vois toutes les femmes de ma vie qui m’ont apporté beaucoup d’amour
  • Marie, une femme engagée, présente, forte, une femme libre du début à la fin de sa vie.
  • Celle qui pousse Jésus à Cana à proposer le vin de la joie éternelle !
  • En réalité, elle vivait sa vie de femme de l’époque avec toutes ses contraintes….Elle n’a pas eu une révélation immédiate ; je la vois comme découvrant petit à petit qui était son fils au fur et à mesure de sa vie
  • Marie… qui peut nous aider à accepter les choix de nos enfants…..ce qui n’est pas toujours facile
  • Il y a beaucoup de choses qu’on enjolive et qu’on projette sur Marie….dans les textes, peu est dit et on a beaucoup inventé
  • Deux livres qui m’ont paru très éclairants sur la figure de Marie : Au nom de la mère d’Erri de Luca (Gallimard – Nrf) et Vivre tout bas de Jeanne Benameur chez Salvator … pour notre été
  • Ne sommes-nous pas tous, individuellement et collectivement, « enceints » de Dieu ? D’une certaine manière, je porte en moi ce Dieu, excusez-moi je ne suis qu’un homme et je fantasme peut-être. Le féminisme, on peut le voir comme une division entre les hommes et les femmes ou comme une manière de propager, dans l’humanité, cette manière féminine de vivre. En tous cas, je sens qu’il y a quelque chose à accoucher, une force de vie à accoucher en moi.
  • J’ai été frappée, comme d’autres, par le contraste entre ces textes, mais j’ai trouvé intéressant malgré tout qu’on les écoute en ce jour ; avec toutes ces images, tous ces symboles, ils donnent aussi à voir la réalité du monde, avec cette puissance du Mal à l’œuvre. Cela me fait penser aussi à Léon XIV, lors de son élection, qui a dit :  » le mal ne vaincra pas ». Et le rôle de cette femme, qui participe à vaincre le mal, par cette puissance de vie. Je vois Marie comme une femme puissante ; ça se joue dans un « oui » à la vie, ça se joue dans la rencontre de deux femmes, enceintes, dans des choses toutes simples, dans le fait de vivre les épreuves de la vie comme elle les a vécues. Je ne reprendrais pas le terme d’idolâtrie car, dans mon histoire familiale et pour moi, Marie, c’est la confidente, c’est la première en chemin (ce chant qui dit beaucoup de ce qu’est Marie pour nous, avant même les apôtres !), celle qui est proche de nous dans les joies (naissances) et les peines (douleur de perdre un enfant). Elle nous montre ce chemin de proximité.
  • Le magnificat reste une magnifique prière, souvent magnifiquement chantée ; et quelle que soit la façon dont on décortique le sens, moi, j’y vois du positif, au-delà de la magnificence, du pouvoir, et c’est tellement poétique ! Et puis j’aime beaucoup la chute de l’évangile après ce magnificat ouvert par l’exaltation de ce verset magnifique :  » mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !, « elle resta avec Élisabeth environ 3 mois, puis elle s’en retourna chez elle.
  • Dans le même sens, j’aime bien certains passages de cet évangile, et d’autres passages je n’y comprends rien : cette jeune enceinte qui s’en va à travers la montagne – si au moins c’était plat ou à côté -. Puis encore plus enceinte, elle repart chez elle ! Le Magnificat sonne comme les « grandes orgues » et la petite flûte du retour chez elle de Marie.
  • Ce n’était pas si rare à l’époque, même du temps de nos grands-mères, de marcher longtemps… et elle a dû partir seule – peut-être rejetée par sa famille. Et ça ne retire pas toute la beauté du Magnificat qu’on chante souvent comme la magnificence de Dieu alors qu’il y a un côté vraiment révolutionnaire dans ces paroles ! Il faut rappeler que ce Magnificat a été interdit de lecture, en Amérique du Sud sous les dictatures !
  • Il y a aussi une démarche chez Marie : elle se déplace, elle rencontre Élisabeth et retourne chez elle ; ça me rappelle les rois mages qui retournèrent par un autre chemin. Elle est elle-même changée par cette rencontre, elle dit ce qu’elle ressent par ce Magnificat, puis changée dans son coeur, elle repart.

Paroles et musique : Mannick

Marie, à peine femme, à peine fruit,
Marie, tu viens comme une symphonie,
Marie, changer le cours de notre histoire.
Marie, ton existence est un défi,
Marie, un monde naît quand tu dis oui,
Marie, on a vraiment peine à le croire.

Dans le peuple qui t’a portée
du fond des nuits en Galilée,
la parole appartient aux hommes.
Et dans le livre où l’on te nomme,
ils n’ont pas cessé de parler.

Tu as germé dans un pays
entravé de misogynie
pour devenir une parole.
D’où te vient cette audace folle
d’être seule à donner la vie.

Tu nous as montré sans discours
l’étrange façon d’amour
à la croisée de tes silences
C’est par toi que tout recommence
Tu réinventes un premier jour.

Maitre du haut-Rhin, La Madone aux fraisiers, ~1420, Soleure, Kunstmuseum
  • Je ne peux m’empêcher de voir un clin d’œil terrible, en ce 15 août, 4e anniversaire du retour des Talibans au pouvoir en Afghanistan, en pensant à la manière dont les femmes y sont traitées et enfermées depuis. Triste anniversaire. Et une intention de meilleur que l’on peut confier à nos prières et confier à Marie en ce jour.
  • On parle beaucoup de construire la paix et je voulais vous confier tous les peuples en guerre avec cette citation d’Elias Sanbar :  » Faire la paix signifie avant tout se faire violence, se vaincre soi-même pour supporter de se retrouver parlant à celui que l’on considère comme l’artisan de son malheur, la source de ses peines« . C’est très difficile, mais c’est la paix véritable et il poursuit : « Et puis, il y a la paix véritable, celle qu’il faut souhaiter, à l’avènement de laquelle il faut travailler, celle de la vraie reconnaissance, celle qui n’aura plus besoin de garanties internationales, ni de suivi, de traités de défense commune, celle qui tiendra par la seule adhésion de ses tenants, et qui portera alors le nom de réconciliation « .
  • Le décès d’une jeune foraine de 15 ans, d’un cancer
  • Nous pensons à toutes nos « Marie » : Marie V. à Arles, Marie J. encore hospitalisée, Catherine-Marie en rééducation et toutes celles auxquelles on pense sans les nommer
  • Je rends grâce pour la communion familiale vécue mercredi lors des obsèques de mon frère Édouard.
  • Je rends grâce pour la beauté de la création, la fraîcheur de la mer et le passage des enfants et petits-enfants
  • Ayons aussi une pensée pour celles et ceux qui souffrent de la chaleur par ces jours de canicule
  • Je rends grâce pour ces amitiés de plus de cinquante ans et les occasions qui me sont données de revoir tel ou telle

Rendez-vous dimanche 17 août à 11 h pour notre rencontre autour de la Parole -en Visio. Lien dans l’invitation du Flash du 15 août, ou sur l’Agenda du site, ou ICI

  1. Sophie MARQUES says:

    Merci infiniment pour vos partages…une première…j ai boycotté la messe pour éviter du tradi qui m insupporte et devant la beauté de l océan, j étais en communion avec Teilhard pour la messe sur le Monde… Sophie

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