Des hommes et des femmes sur les cinq continents, souvent parmi les plus démunis, hissent les voiles. Ce geste est, pour moi, la trace d’un souffle bien précieux dans notre vie : le souffle de l’espérance.
« L’espérance, c’est hisser les voiles. Se mettre en position active d’accueillir le souffle de l’évènement à venir »
Frédéric Boyer
Adopter une attitude de non maîtrise et en même temps hisser les voiles.
Affirmer la joie de l’espérance peut être ressenti par certains hommes ou femmes comme naïf, inutilement provocateur. D’autant plus qu’en période pré-électorale se multiplient les discours maniant avec arrogance le « il n’y a qu’à », ou le, « il faut qu’on… ». Me reviennent en mémoire, les propos d’Albert Camus recevant le prix Nobel de littérature (1957) :
« Chaque génération se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse ».
Et si l’espérance consistait à prendre les décisions utiles pour empêcher ce délitement. Espérer, exige de la lucidité pour analyser le contexte dans lequel incarner l’espérance. En particulier dans un univers à la fois mondialisé et interdépendant, atteint par la maladie du repli sur soi, de l’identitarisme souvent guerrier. Dans un monde qui semble avoir perdu sa boussole. Dans un ensemble menacé de mort par la dictature du superprofit.
Il y a près de 2000 ans, un certain Paul, originaire de Tarse, affirmait en Rm 5, 5 que :
« L’espérance ne sera pas déçue ».
Il proposait une piste pour tenter de trouver la source de cette espérance « réaliste » : la confiance.
Le défi pour les chrétiens, comme pour les autres, est, aujourd’hui, de trouver les mots et les gestes qui rendront crédible la quête de la confiance.
Et si en 2026, nous devenions des bâtisseurs d’espérance, en vivant la confiance ?
