Avec Sabine et Patrice, à Notre-Dame d’Espérance (Paris), le 12 novembre 2022
“Oublie tes certitudes et tu seras plus fraternel”
Accueil
Témoignage de leur fille Bénédicte
Les parents, Papa, Maman, c’est une équipe, un tout, qui m’a construite, enfant, avec mes petites racines, mes petits pieds, droits dans leurs bottes.
Avec leur Amour sans condition qui donne et redonne confiance, même avec une mauvaise note en math, même avec un genou en vrac.
Avec leur exigence de responsabilité : « Tu perds tes crayons, tu t’adaptes »,
ou aussi : « Tu veux danser ? Passe ton bac d’abord ! »
Avec leur exigence du partage : « Le téléphone (à fil) c’est pour tout le monde, alors tu raccroches ! »
Avec leur foi qui se vit et qui interroge.
Le caté de la Communauté, sans réponses toutes faites.
L’engagement politique, parce que, disait Papa : « Jésus ne peut être que de ce côté-là ».
Les parents, un tout, qui m’a construite, ado.
En soutenant ma liberté : danser à Londres, rejoindre Eric en Afrique, et beaucoup plus tard,
un bravo pour mon CAP.
En soutenant ma liberté, avec leur discrétion, pour accueillir Eric, pour me laisser libre de fonder notre couple et notre famille à notre manière et en Drôme, et puis leur explosion de joie à la naissance des petits enfants.
Les parents, un témoignage qui me construit adulte.
Je les regardais de loin, heureuse de les voir actifs, entourés, joyeux.
Leur vie, et tout ce qu’on en découvre encore, nourrit la nôtre.
Des parents citoyens-chrétiens, engagés là où ils sont, convaincus de leur pouvoir/devoir d’agir, confiants en l’Homme ; Papa nous répondait souvent : « Le royaume de Dieu c’est ici et maintenant, le Christ est en chacun de nous, tous ».
Des parents chercheurs-étudiants, en soif d’apprendre, tenaces dans la recherche (même en mécanique !), prêts à se réinterroger et à écouter :
Il y avait cette phrase de Gandhi, je crois, scotchée dans le bureau : « Oublie tes certitudes et tu seras plus fraternel ».
Des parents marcheurs de Compostelle, chanteurs, toujours bien entourés, émerveillés du beau, émerveillés des œuvres humaines et divines.
Des parents nourris de leur vie de couple sur les vagues de la vie, nourris de l’ancrage familial en Corrèze et en Auvergne, nourris de vos amitiés, de vos histoires communes.
Témoignage de leur fils Xavier
Merci papa, merci maman,
Vous nous permettez aujourd’hui d’être rassemblés autour de votre nouvelle présence.
Ici nous sommes tous là, avec chacun nos histoires, nos relations, nos plaisirs, et le bonheur de vous avoir connus et d’avoir partagé cette vie, ces instants, ces moments avec vous.
C’est comme si chacune de ces relations avait une couleur, une forme, comme des tessons qui forment une belle mosaïque, la mosaïque illustrant votre vie avec nous tous.
Vous êtes partis, cette mosaïque a maintenant deux vides, ce sont comme deux trous.
Mais un rayon de lumière peut traverser ces deux espaces.
Il nous permet, avec la foi, de contempler, d’espérer.
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour comprendre cette lumière qui interpelle.
Merci à vous d’être avec nous pour cette étape
Que cette célébration « éveille en nous la vie », comme disait Xavier de Chalendar.
Bénédicte
Patrice et Sabine ont été actifs dans de nombreux groupes, à Saint-Merry et ailleurs :
accueil et café-accueil, catéchuménat, cinéma, un petit groupe de partage issu des groupes Carême ; Hiver solidaire à Notre-Dame d’Espérance, l’association Suicide Écoute, Poursuivre (issu de Vie nouvelle), Association Contre la Prostitution Enfantine ; mais aussi groupe vélo, groupe motards… Des membres de certains de ces groupes ont exprimé leur affection et apporté leurs témoignages, dont voici quelques extraits.
Groupe vélo
Patrice était le doyen de notre Amicale cycliste.
Preuve tangible que le vélo peut se pratiquer passés quatre-vingts ans, il nous ouvrait l’espoir de connaître encore longtemps ce plaisir incomparable : aller sur les routes, rouler entre amis, faire des pauses gastronomiques durant lesquelles on refait le monde et l’Église, qui, il faut bien le dire, en ont grand besoin. Son courage et son opiniâtreté étaient exemplaires, et nous aidaient à nous secouer quand, à sept heures du matin au cœur de l’hiver, un conjoint bienveillant mais tentateur nous susurrait : « Tu ne crois pas qu’avec ce temps tu ferais mieux de rester au chaud ? »
Avec Patrice, nous perdons un ami très cher, un compagnon de route au premier sens du terme.
Nous est ôtée l’illusion que le vélo rend immortel.
Il nous manque.
Étienne & Co
Les motards proposent un poème de Sabine : pierre de lave
Pierre de volcans, pierre de mon pays
transparente dans la lumière,
la pluie te fait pleurer ou
resplendir selon l’humeur du temps.
Tu me parles des volcans,
tu me parles de Denis,
trait d’union entre l’en-haut et l’en-bas,
rencontre mystérieuse, apaisante.
L’ami tailleur de pierre t’apprivoise
pour devenir œuvre d’art,
pure merveille, pierre précieuse
proche et secrète,
puissante et brute,
inscrite dans la roche,
à jamais dans mon cœur.
proposé par Manolo
Hiver Solidaire (accueil de femmes sans domicile fixe pendant les nuits d’hiver)
Patrice était attentif et bienveillant auprès de ces femmes en difficultés. Il apportait son expérience, son sourire et sa joie de vivre. Il répondait en toute simplicité à leurs questions et sollicitations, dans un partage mutuel sur nos expériences de vie, auquel il associait souvent Sabine. Ces moments vécus ensemble m’ont permis de mieux connaître Patrice, et apprécier ses qualités d’écoute et d’empathie pour les autres.
Claire
Groupe Carême
Très différents les uns des autres, nous avons cheminé en osant nous poser des questions très peu orthodoxes mais vitales pour nous, en particulier aidés par la liberté de Sabine qui trouvait que Jésus était dur ! Il s’est agi d’un groupe où nous avons osé être nous-mêmes, nous acceptant tels et nous enrichissant de nos différences. Que du bonheur !
Jean-Luc
Poursuivre
Quand je pense à Patrice, c’est le mot solidité qui me vient à l’esprit : oui, un roc devant les épreuves. Et puis en vrac : droiture, profondeur, disponibilité, simplicité, humeur égale… Quand j’allais voir Sabine à l’hôpital, j’étais en admiration devant son abnégation attentionnée de chaque instant, exceptionnellement masculine. Adieu Patrice ! Va pédaler à la découverte des voies célestes sur ton fidèle vélo. Je remercie l’Univers de m’avoir permis de faire un bout de chemin avec d’aussi belles âmes que celles de Sabine et Patrice.
Odile
Café rencontre
Solide, stable tu étais toujours là, attentif à ce qu’il ne manque rien, attentif aussi aux absents, accueillis comme accueillants, te souciant, généreux et discret, des soucis des uns et des autres.
Ton regard sur les gens du Café était sans restriction dans la bienveillance, allant bien au-delà.
Ton accueil dépassait le cade des lundis, et tu as accompagné plus d’un ou une dans des démarches nécessaires aux divers Centres, social, administratif, locatif et même à l’hôpital. Il t’est même arrivé, avec l’accord de Sabine, d’accueillir dans ta maison le vestiaire de l’un ou l’autre, des affaires
« pour un temps court, juste pour un mois ou deux », qui s’est avéré sans fin, plus d’une année,
et tu as su y mettre fin calmement, en restant en relation.
Il n’est jamais arrivé de t’entendre dire : « Je n’ai pas le temps. » Tu savais être présent dans l’empathie, devant la peine, le dénuement, la souffrance, la perte de repère, dans une grande patience, toujours disponible pour un coup de main, un coup de fil, une démarche.
Marie-Antoinette, avec Anne et Hélène
Groupe cinéma
Attention, patience, constance joyeuse, c’était toi. « Bienheureux les doux » semble être ta béatitude.
Marie-Hélène
ACPE, Association Contre la Prostitution Enfantine
Des souvenirs de Sabine j’en ai énormément car en quarante années d’amitié nous avons partagé nos peines, nos joies, nos soucis et nos projets. Mais c’est quand, à ma demande, elle a accepté de devenir la trésorière de l’Association Contre la Prostitution des Enfants (ACPE), que j’ai découvert son côté professionnel. Elle était à l’aise avec les chiffres, les déclarations, les banques, et le suivi de nos finances.
L’association se porte partie civile dans des procès en Cour d’Assises contre les pédophiles.
Nous traduisons ces criminels devant les tribunaux. Les condamnés doivent ensuite verser des dédommagements à l’ACPE.
Ce jour-là Sabine était au téléphone avec un directeur de prison pour réclamer les impayés d’un homme emprisonné dans ses murs. Elle discutait avec fermeté, compétence, ne lâchant rien et proposant même des solutions pour échelonner la dette de ce pédophile. Cela était nouveau, elle devait argumenter avec tact. Elle le fit et en raccrochant elle me dit : « J’ai gagné », et elle avait raison.
Jacqueline
Méditation d’un poète anonyme du XIVème siècle
Christ n’a pas de mains :
Il n’a que nos mains
Pour faire son travail aujourd’hui.
Christ n’a pas de pieds :
Il n’a que nos pieds
Pour conduire les hommes sur son chemin.
Christ n’a pas de lèvres :
Il n’a que nos lèvres
Pour parler de lui aux hommes.
Christ n’a pas d’aide :
Il n’a que notre aide
Pour mettre les hommes à ses côtés.
Nous sommes la seule Bible
Que le peuple lit encore.
Nous sommes le dernier message de Dieu
Écrit en actes et en paroles.
“N’aimons pas en paroles
première lettre de jean
ni par des discours,
mais par des actes et en vérité.”
Commentaire à cinq voix de l’Évangile de la multiplication des pains
par Bénédicte, Xavier, Pia, Mireille et Agnès
“Donnez-leur vous-mêmes à manger” (Mt 14)
B : Cet évangile me parle beaucoup ; pourtant quelque chose me gêne, ce sont les miracles :
je ne crois pas que ma foi en Jésus puisse s’appuyer sur ses miracles.
M : Ce signe, est-ce le « miracle » de Jésus qui bénit et rompt le pain, ou bien plutôt,
celui des disciples qui le distribuent en quantité autour d’eux ? Comme si Jésus leur disait :
« Recevez ce que vous avez, prenez ; prenez-vous en mains, et partagez ».
Et aussi : « Ayez confiance en moi, ça va marcher ! »
P : C’est parce qu’il y a partage, que la multiplication est possible !
B : Ça résonne en moi comme quand j’interrogeais Maman : « Comment tu fais pour aimer tes trois enfants pareil qu’un ou deux ? », et qu’elle répondait : « Le cœur grossit à mesure que les enfants arrivent ». Ça, pour moi, c’est un miracle ! Ce « miracle » rendu possible parce qu’il y a partage.
A : Par le partage, l’amour se multiplie. Recevoir de l’amour c’est être en capacité d’en donner.
Là, j’y vois une multiplication.
P : Recevoir, partager, et avoir confiance
X : Devons-nous renvoyer la foule ? Devons-nous renvoyer nos peurs ? Face à la disparition, l’absence, la mort, notre mort ?
Il est facile de se libérer des tracas, en les repoussant, en les fuyant, comme les disciples,
ont envie de le faire.
Ici, j’entends que le Christ nous propose autre chose, à nous, les disciples.
J’entends que la facilité de rester sur nos chemins, d’éviter les tracas ou de fuir, n’est pas ce que veut le Christ pour notre royaume d’ici, notre vie.
Le Seigneur aime peut-être nous chambouler dans nos vies, pour apprendre, grandir, mieux aimer ; en profondeur.
Devons-nous renvoyer la foule ? Devons-nous renvoyer nos peurs ? Face à la disparition, l’absence,
la mort, notre mort ?
Nous sommes invités à faire face, dans la confiance !
Il nous dit que nous sommes capables : « Fais-le, quoi » !
Nous n’avons pas besoin d’avoir l’homme Jésus en face de nous pour voir des miracles.
D’ailleurs il n’est plus face à nous ; mais nous sommes « nommés ».
M : Nommés pour transmettre, recevoir et partager. Comme un don de responsabilité.
Jésus a appelé la bénédiction sur nous et sur ce que nous avons apporté – sur nos cinq pains
et deux poissons. Il a rompu le pain avant nous et béni d’avance ce que nous allons faire,
être et transmettre.
B : Je vois que, quand Jésus a confiance en ses disciples, quand les disciples ont confiance en Jésus, ça fait des miracles. Nous aussi on peut faire des miracles, avec la confiance, en nous, en ceux qui nous donnent, en ceux avec qui on partage ; confiance dans l’intelligence collective, le faire ensemble, le 1 + 1 = 3, l’essaimage. Ça résonne en moi comme quand on ose se lancer dans un projet et que le résultat est bien plus grand (même si un peu différent) que ce que l’on attendait,
un vrai miracle.
P : « Donnez-leur vous-mêmes à manger »
B : J’aime cette image de nourrir, nourrir avec du pain, des poissons, du vin ;
avec du temps, de l’écoute, de la confiance, de l’amitié, de l’Amour.
M : Nous avons suivi Jésus jusque dans le désert de nos vies et il nous a fait asseoir,
prendre place pour le banquet : un banquet immense où tous sont invités.
Et tous sont nourris, sans limites.
Festin de l’eucharistie, abondance de vie, que nous sommes appelés à renouveler aussi, sans limite.
Festin universel que nous retrouvons à chaque fois que nous partagerons le Repas.
A : Aujourd’hui, les mains du Christ, ce sont les nôtres.
C’est à nous de nous bouger, forts de sa confiance, de notre foi en lui, de notre foi en l’homme.
X : Aujourd’hui, c’est une responsabilité de témoigner de notre foi, de notre espérance,
face à la peine, à l’absence, à la mort.
Témoigner que nos parents, amis, compagnons sont une nouvelle présence d’amour.
Être des témoins vivants sans peur de la mort.
Témoigner, et inviter à témoigner, pour « multiplier » notre communion.
Credo
Je crois en Dieu qui croit en l’homme.
Je crois en Dieu qui s’est fait homme.
Je crois en Dieu qui réveille l’homme pour les autres hommes,
Parce que l’homme a quelque chose de Dieu :
Créé à son image, appelé à la liberté.
Le feu de l’Amour est dans sa main,
Dans chaque geste humain, dans tout pain partagé.
La vie éternelle est aujourd’hui.
Je crois en Jésus Christ, le Fils,
Visage divin de l’homme,
Regard ouvert au cœur du silence
Par un autre regard.
Je crois en Jésus Christ, le Fils,
Visage humain de Dieu,
Face éternelle de l’homme,
Qui se lève et qui tombe pour toute solidarité,
Qui tombe et qui se lève pour l’espérance.
Je crois en l’Esprit qui murmure et qui crie,
Insaisissable et surprenant comme le feu, le vent et l’eau,
Sève d’Amour qui ouvre les yeux et délie les langues,
Vie débordante qui rassemble
Et donne à prier.
Action de grâce et prière universelle
Aujourd’hui, nous disons merci.
Merci, Dieu créateur, pour le don de la musique, qui portait Maminou et Papitou. Ils chantaient ensemble et mêlaient leurs voix à celles de leurs amis de la chorale.
Merci Jésus, pour cette petite croix romane, en pierre de lave, à la croisée des chemins de l’Auvergne. Elle est, selon les mots poétiques de Maminou, signe du « trait d’union entre l’en haut, et l’en bas ; rencontre mystérieuse et apaisante ».
Merci Esprit-Saint, pour cet appel à rester en mouvement. A pédaler, comme Patrice, sur une petite route de Corrèze, tunnel de verdure enveloppée de forêt…
Merci Dieu universel, par ce don de l’amour inconditionnel que Patou nous donne en héritage, par sa capité à rencontrer l’autre comme il est, sans aucun jugement, et par là même le rencontrer vraiment.
Aujourd’hui, nous nous tournons aussi vers toi Jésus pour te prier.
Nous prions pour Denis et Vincent, dans leur chaude lumière orange rappelant la Mongolie.
Nous te confions nos familles de Drôme et d’Ariège, de Paris et d’ailleurs. Familles verticales, avec leurs pieds sur la terre, et leurs « attaches célestes ».
Nous te confions les amis de Saint-Merry récemment disparus, et présents aujourd’hui, autrement.
Nous évoquons plus particulièrement Mayève Massiani, qui nous a quittés le 24 septembre, « sans crier gare. » Elle nous faisait partager sa curiosité infatigable et sa grande culture d’historienne, trouvant les mots pour faire évoquer à Patrice sa guerre d’Algérie. Son humour, son esprit vif, ses bougonnements, ses emportements passionnés et tendres, ses émerveillements et son rire nous manquent déjà ! Mayève si vivante et si présente à nous.
Nous te prions pour la communauté vivante de Saint-Merry Hors-les-murs, et pour la paroisse de Notre-Dame d’Espérance qui nous accueille. Leurs membres, toutes et tous, défient les vagues sombres de l’Église : ils parent cette Église de leurs couleurs !
Nous te confions ceux et celles qui luttent pour rester des humains debout malgré les traitements qu’ils subissent : gens de la rue, enfants abusés, personnes en migration ou en guerre, femmes opprimées en révolte d’Iran ou d’ailleurs.
Fais que nous soyons proches d’eux, comme l’étaient Patrice et Sabine, reliés d’humain à humain…
Nous te demandons d’être des femmes
José
et des hommes éveillés par Dieu :
pour les autres, pour le Vivant !
Prière eucharistique
Père éternel, tu nous convoques en ce lieu en mémoire de Patrice et Sabine Morin. Tu leur as donné la vie. Ils t’ont manifesté leur amour dans le don d’eux-mêmes à leurs enfants et petits-enfants, qu’ils ont toujours invités à faire pareil et à travers leur engagement au service de la vie et de ton règne d’amour au milieu de leurs frères en humanité. Tu leur rappelais sans cesse cette exigence de foi : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Tu la rappelles aujourd’hui encore à ceux qu’ils laissent et qu’ils ont tant chéris. Oui, Père, disciples de ton Fils Jésus, Sabine et Patrice ont été pèlerins de l’espérance. Pour eux, Jésus n’a pas eu de lèvres : il a pris les leurs pour parler de son Évangile aux hommes de toutes conditions. Humbles de cœur, ils en ont semé les graines, porté la foi au quotidien de leur vie, pour un monde où tout homme est voisin. Après leur parcours terrestre, tu les réunis auprès de toi où ils vivent l’éternité bienheureuse. À présent, laisse-nous joindre nos voix à celles des anges pour chanter et proclamer : Saint ! Saint ! Saint !
[…]
Merci Seigneur, pour cette offrande qui fait mémoire de ce corps offert et ce sang versé.
Et l’invitation « Donnez-leur vous-mêmes à manger » redonne force à notre engagement à multiplier la communion. Tu ne nous invites pas à renvoyer la foule, mais à faire face et à partager. Alors, ni nos peurs, ni les tracas du monde ne se dresseront en obstacles dans notre marche à entrer dans la confiance pour « faire » monde, celui des origines.
Tu nous places en responsabilité, chacun à son charisme, pour porter au monde ton message de paix et d’amour, protéger notre maison commune, et ainsi témoigner de la force de vie qui est en toi face à la peine, à l’absence et à la mort. Oui, Seigneur, le dernier mot est à ton honneur.
Cette foi, cette espérance, nous la portons en communion avec le pape François et avec notre évêque Laurent. Nous la portons également avec ces hommes et ces femmes qui à travers le monde, disent la beauté et l’actualité de l’Évangile en vivant en acte et en vérité cette parole d’amour et la rendent possible à travers le partage, dans le don de ce qu’ils ont et de ce qu’ils sont.
À présent, Seigneur, écoute nos supplications pour tous les nôtres, vivants et morts. En union avec Marie et tous les saints, conforte notre foi dans les épreuves et les doutes. Accompagne tous ceux qui luttent pour le respect et le triomphe des valeurs humaines. Accorde l’éternel repos à Denis, à Mayève et à tous ceux de la communauté et d’autres qui nous ont précédés sur ce chemin commun à tous vers la destinée bienheureuse où nous chanterons, en tête à tête, le bonheur de la vie et de la liberté, par le Christ, notre Seigneur, par qui tu donnes au monde toute grâce et tout bien.
José
Notre Père de la Mission de France
Notre Père,
Toi le père de tous ceux qui luttent
pour faire éclater l’amour, la solidarité, la justice.
Ton nom est sanctifié par tous ceux qui travaillent jour et nuit,
afin de sortir leurs frères de l’ignorance, de la maladie,
de l’exploitation et de la persécution.
Par tous ceux qui donnent un peu de leur temps
pour changer leurs conditions de vie, de travail,
sur le quartier, à l’usine, au bureau.
Que ton règne vienne et qu’il vienne pour tous.
Oui, que ta volonté soit faite.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
de ce pain trop rare, confisqué par une minorité,
insuffisant sur les trois quarts du globe.
Le pain d’un travail pour tous,
le pain d’une vraie formation,
le pain d’une vraie vie aussi.
Et pardonne-nous tous ces cris que nous n’entendons pas,
tous ces sourires que nous ne voyons pas,
toutes ces injustices contre lesquelles nous ne faisons rien.
Ne nous laisse pas succomber à la tentation de baisser les bras,
de fermer la porte sur notre petit bonheur,
de croire qu’un avenir n’est plus possible et que la violence,
le racismeet l’intolérance vont prendre le pouvoir.
Mais délivre-nous du mal qui, au fond de nous-mêmes,
nous invite à vivre notre vie en la gardant pour nous,
quand toi tu nous invites à la donner.
Donne-nous cet enthousiasme qui engendre un monde plus beau.
Merci à ceux et celles qui ont préparé ce rayonnant compte-rendu. Merci à Patrice et Sabine. Deo gratias. Jean et Marie