À travers les nuits et les jours de notre histoire humaine, il y a cette « semence de résurrection » qui poursuit sa croissance, discrète et obstinée et transforme déjà, notre monde. À nous de ne pas rester en marge de ce chemin de vie, si plein d’espérance vivante !
Entrée en prière
John BLOW : Venus & Adonis – Ouverture
Accueil
Bonjour à vous internautes, amis de Saint-Merry Hors-les-Murs chez vous ou déjà sur vos lieux de vacances, bonjour à vous qui nous rejoignez pour la première fois ou qui revenez pour trouver une façon de célébrer différente, nous vous accueillons avec joie.
Une internaute fidèle nous a quittés ce jeudi. Élisabeth notre amie, qui s’est vaillamment battue contre sa maladie. Elle avait toujours un mot pour les soignants ou les autres en souffrance. Dédions lui cette célébration.
Aux bonnes nouvelles du jour, la reconduction pour un an de l’utilisation du glyphosate par les autorités européennes. Motif, cet herbicide hautement controversé ne serait pas franchement toxique à l’homme. Ah bon !.. Et la disparition des abeilles ? Et la diminution de 80% de la population des oiseaux ?
Les textes du jour, même s’ils nous parlent de nature, ne sont pas un plaidoyer pour l’écologie.
Dans la première lecture, comme beaucoup de prophètes, Isaïe emploie des images de nature. Mais c’est pour insister sur l’efficacité de la Parole de Dieu.
Le psaume résonne comme une heureuse et tranquille contemplation de la nature. Mais ce ne sont que quelques strophes du psaume 64.
Jésus conte la parabole du semeur, pour éviter le conflit d’un dialogue inutile.
Toutes ces lectures nous montrent comment la Parole trouve difficilement un terrain favorable dans lequel elle va pouvoir germer.
Aujourd’hui encore, quels détours devra-t-on trouver pour convaincre nos politiques de l’urgence de la situation climatique ?
Entrons dans la célébration. Au nom du Père, du Fils et de l’Esprit
Claire B.
📖 Lettre de l’apôtre Paul aux Romains (8, 22-23)
Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi, en nous-mêmes, nous gémissons ; nous avons commencé à recevoir l’Esprit Saint.
Méditation musicale
📖 Lecture du Livre d’Isaïe (55, 10-11)
Ainsi parle le Seigneur.
La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir faite germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission.
♫ Chant : Que pourrions-nous donner ?
Paroles : C. Barbey / A. Cabantous – Musique : L. Boldrini
Dieu de la nuit,
Venu au plus obscur
de toute vie confiée,
Ouvre-nous à la paix
Pour laisser ton silence
Germer en nos saisons.
Que pourrions-nous cueillir si tu n’avais semé ?
Que pourrions-nous cueillir au soir de nos étés ?
Que pourrions-nous donner
si tu n’avais donné ? (bis)
Dieu des aurores,
Découvrant les matins
Où surgit l’avenir,
Creuse en nous ton désir
Pour lever le passé
D’un monde en création.
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (13, 1-23)
Ce jour-là, Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord de la mer. Auprès de lui se rassemblèrent des foules si grandes qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur dit beaucoup de choses en paraboles : « Voici que le semeur sortit pour semer.
Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin, et les oiseaux sont venus tout manger. D’autres sont tombés sur le sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ;ils ont levé aussitôt, parce que la terre était peu profonde. Le soleil s’étant levé, ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché. D’autres sont tombés dans les ronces ; les ronces ont poussé et les ont étouffés. D’autres sont tombés dans la bonne terre, et ils ont donné du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? » Il leur répondit :
« À vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, mais à eux, ce n’est pas donné. Celui qui a, recevra encore et il sera dans l’abondance ; mais celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a.
Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe :
“Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouché les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comprenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas”. Sinon, je les aurais guéris !
Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent !
Amen, je vous le dis : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu.
Vous donc, écoutez ce que veut dire la parabole du semeur.
Quand l’homme entend la parole du Royaume sans la comprendre le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : cet homme, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin.
Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est l’homme qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie, mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il tombe aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est l’homme qui entend la Parole ; mais les soucis du monde et les séductions de la richesse étouffent la Parole, et il ne donne pas de fruit. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un ».
Résonances
La chance d’un « parler en parabole » !
Jésus constate que beaucoup n’entendent pas la parole, ne comprennent pas, ou ne veulent pas l’entendre.
Comment éveiller l’intérêt des auditeurs ? Comment dépasser ou contourner les limites de la pensée par raisonnement, par idées ? Comment ne pas s’enfermer dans des discussions sans fin où chacun veut avoir raison ?
Jésus prend un autre chemin : il va essayer de parler à notre imagination, à notre sensibilité. Et, pour y parvenir, il raconte des histoires toutes simples, accessibles à tous ceux qui ont des oreilles…. ce sont des histoires courtes qui installent comme un petit cinéma dans notre tête et dans notre cœur. On voit la scène… comme, par exemple, aujourd’hui : de la semence, un semeur, la graine qu’il lance, et qui va pousser plus ou moins bien…
Ça ne se discute pas, on ne peut pas dire : « il a raison », ou, « il a tort ». C’est une histoire. Chacun peut se faire des images, voir la scène dans sa tête et la laisser s’imprimer dans son esprit… pourquoi raconte-t-il cela ? qu’est-ce que ça veut dire ?
Jésus se contente de dire : « qu’il entende, celui qui a des oreilles » !
Et la parole peut ainsi me travailler longtemps ! Il n’y a pas du vrai ou du faux…c’est une force de vie qui s’insinue en moi, un filet d’eau qui ruisselle et féconde.
Alors, qu’est-ce que j’entends, moi ? Qu’est-ce que ça veut dire pour moi ? Qu’est-ce que cette semence ? Quel accueil je lui fais ?
Jean-Luc L.
Un temps de gestation, d’enfantement, de croissance… et d’ouverture à l’Esprit
Tout, dans ces textes, nous parle de semence, de gestation, d’enfantement, de croissance et de fruits :
- Dans Isaïe, « la pluie et la neige, qui descendent des cieux, n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur »
- Dans le Psaume, « Tu visites la terre et tu l’abreuves, tu bénis les semailles.tu prépares les moissons »
- Dans Paul : « la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement.
- Et dans l’Évangile : Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend ; il porte du fruit.
Paul nous dit que nous avons commencé à recevoir l’Esprit. Dans d’autres traductions, ce sont « les prémices de l’Esprit que nous possédons » ; les prémices, c’est la première gerbe de la récolte – ou l’agneau premier-né du printemps…. À la fois début et promesse. Mais aussi la patience de ce long travail de gestation.
La Parole, comparée à la pluie, féconde nos terres, nos cœurs. Cette gestation, c’est le travail de la Parole de Dieu et de l’Esprit en nous. Pour sûr, nous nous engageons et nous avançons, mais nous avons besoin de laisser l’Esprit Saint rendre féconds nos efforts.
Comment est-ce que je laisse faire – ou même mieux, je favorise activement– ce travail de l’Esprit en moi ? Par la prière ? Par l’écoute attentive et humble de l’autre ? Par la parole et l’action solidaire avec celles et ceux qui en ont besoin ?
Comment mes soucis, mes oublis, mon égoïsme – qui sont comme pierres et ronces et étouffent la Parole du Christ – peuvent-ils se laisser revisiter, dépasser, transformer pour accéder à cette promesse ?
Comment, en accord avec la Création qui gémit, mais qui s’enfante aussi chaque jour, je me laisse mettre en question, interpeler par ce qui se passe pour être « semeur de vie » et de confiance ?
À travers les nuits et les jours de notre histoire humaine, il y a aussi cette « semence de résurrection » qui poursuit sa croissance, discrète et obstinée, en nous, et transforme déjà, notre monde. À nous de ne pas rester en marge de ce chemin de vie, si plein d’espérance vivante !
Une fois encore, la liberté de choix nous est donnée… une terre, un jardin, cela se travaille, se protège, se nettoie et s’entretient avec patience… Nous sommes, tour à tour, un peu du chemin, des pierres et des ronces et de la bonne terre qui recevons la Parole de Dieu, dans nos différentes situations ou phases de nos vies.
Alors : « Le semeur sortit pour semer ». Quelles terres lui offrons-nous ?
Bernadette C.
Méditation musicale
Vivaldi – Les quatre Saisons – l’Automne
Partage
« Le semeur sortit pour semer ». Quelles terres lui offrons-nous ?
Quelques interventions lors du partage :
- J’ai longtemps cru que le sac du semeur était percé, et qu’il perdait ses graines partout. En fait, c’est plutôt un semeur maladroit ou dont le champ n’est pas propre, puisque des graines se perdent. Comment est mon propre champ ?
- Être une bonne terre : choisir de sortir de chez soi, se connecter pour se retrouver, aller vers, faire circuler la Parole. Le sens de l’effort et de l’entraide mutuelle, pour tenir ensemble : ce qui permet de changer le monde.
- Le cultivateur n’est pas seul, l’entraide et la participation de plusieurs sont nécessaires.
- Aujourd’hui, Journée des Justes : ce qui vous dépasse et vous permet d’aller plus haut.
- Je crois quelques fois, peut-être à tort, qu’il y a des coins de moi où la graine ne peut tomber ; nous sommes composites.
- La circulation de la Parole dans notre groupe Bible : qu’est-ce qu’elle produit ? Un déplacement, au-delà de la joie de se retrouver ; nous essayons de lui faire de la place dans notre quotidien.
- Les Dialogues en Humanité, rencontre internationale à Lyon (le week-end dernier) : lieu de paroles, avec le constat de ce qui va mal, mais aussi les témoignages internationaux de ce qui est semé dans le monde d’aujourd’hui.
- L importance de rester en Église grâce à Saint-Merry. Au-delà de ça, qu’est-ce que Dieu pour moi ? En parler avec d’autres a changé notre relation.
- Actualité de la lettre de Paul, intelligence des situations : les souffrances du temps présent, l’envie d’en sortir, les signaux faibles de ceux qui bougent et font des choses, signes d’espoir que nous allons nous en sortir.
- Nous sommes poussés à l’optimisme : c’est à nous de christianiser/diviniser notre monde par notre prière, nous en avons la responsabilité et il faut y croire.
- La bonne terre, c’est celle que nous travaillons chaque fois que nous écoutons vraiment l’Évangile et que nous échangeons dessus.
- Cultiver l’envie de Dieu, comme sur l’image des écoliers qui a ouvert notre célébration. Donner l’envie de Dieu à nos enfants et notre monde (et à nous-mêmes) est notre travail central.
- Ceux qui sèment dans les larmes, moissonnent en chantant : ceux qui s’aiment dans les larmes moissonnent en chantant ?
- Voyez comme ils s’aiment : voyez comme ils sèment…
- La belle photo du champ : même quand rien n’a l’air de bouger, ça pousse en silence.
Psaume 64
Le Psaume n’est pas à lire comme l’allégorie d’une terre idéale.
Écoutons le comme un poème qui nous appelle à prendre soin du monde qui nous entoure et qui est fragile.
Tu visites la terre et tu l’abreuves,
tu la combles de richesses :
les ruisseaux de Dieu regorgent d’eau :
tu prépares les moissons.
Ainsi tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ;
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies,
tu bénis les semailles.
♫ Chant : Laudato si
Pour le souffle de Dieu qui planait sur les eaux, dès le commencement.
Pour l’astre du matin et pour ceux de la nuit, fixés au firmament.
Pour le feu la lumière et aussi pour le froid, pour l’eau et pour le vent, tout nous parle de Toi.
Laudato si’, Laudato si’,
Laudato si’, Laudato si‘
Pour les bêtes de l’eau de la terre ou du ciel, ce grouillement vivant.
Pour l’homme et pour la femme que tu fis s’élever, et pour tous leurs enfants.
Quand ils disent l’amour, quand ils tendent les bras, comme des frères et sœurs, ils nous parlent de Toi. /R
Pour la maison bâtie par les humbles de cœur, qui abrite chacun.
Les artisans de paix d’une planète bleue, où tout homme est voisin.
Dans l’espoir de ce jour qui bientôt lèvera, où ici et ailleurs, on Te reconnaîtra. /R
Prière universelle
Quelles intentions souhaitez-vous confier à Dieu et à la communauté ?
Nous prions pour :
- Élisabeth qui nous a quittés cette semaine, la communauté est en deuil. Demandons lui de nous montrer comment affronter la vie, la maladie et la mort avec sa force.
- Ceux qui sont seuls durant les vacances.
- Un de mes vieux amis qui est entrain de mourir, qu’il ait la force de vivre cette étape. Je vous demande de vous associer à ma prière.
- Que nous sachions semer auprès de nos enfants et petits-enfants.
- L’Équipe pastorale et son travail efficace. Alexis Leproux, rencontré récemment se souvient de notre communauté et pense bien à nous.
- Notre communauté maintenue en jachère, qu’elle sache différemment semer et porter toujours du grain.
- Ma fille qui est enfin enceinte à 43 ans. Je suis très reconnaissante à la vie et à ceux qui m’ont soutenue.
- Le petit bout de mon jardin où rien ne pousse et où viennent s’ébattre les oiseaux.
- L’amie venue avec moi à la campagne qui semble en tirer un immense bénéfice, que cela perdure.
- L’Église, qu’elle sache accueillir et parler de la Parole comme Mgr François Fonlupt aujourd’hui lors de son homélie sur France-Culture en direct du Festival d’ Avignon.
Notre Père
Lecture du texte de Martine LG.
Jésus est sorti de la maison ; le semeur est sorti pour semer. Acclamez le Seigneur car il vient ! Son amour ensemence tout ce qu’il touche, ne hiérarchise pas, se répand largement entre bonne terre et broussaille, chemin et rocaille. Même la joie provisoire y trouve sa part ; les oiseaux eux-mêmes sont rassasiés.
Pas de calcul dans cette adresse. Non, semer jusqu’à la perte, semer avec la folle espérance de voir les humains s’épanouir et croire en l’Esprit créateur. Et cette espérance, parce qu’elle considère les êtres dans leur entier, soucieux, séduits, dénués d’intelligence, aveugles et sourds, disponibles et assoiffés, connaît la surabondance. Le Christ a habité parmi les hommes, il nous sait en devenir et nous envoie les signes du Royaume à germer et qui germe déjà.
Quant à la bonne terre en nous, une retraite “Jardinage et prière” m’a fait comprendre que la richesse de l’humus (qui partage l’étymologie du mot homme et du mot humilité) résulte notamment de la décomposition de ce qui est mort, pourri et desséché.
Jacques Grand’Maison [1]Mgr Jacques Grand’Maison (1931-2016) sociologue, théologien, prêtre catholique, chercheur à l’Université de Montréal et écrivain canadien. prend l’image du compost : « Qui pense qu’il y a quelque chose à tirer de ce que nos ancêtres appelaient nos “poids sur le cœur”, nos échecs, nos erreurs, y compris nos péchés ? […] Le phénomène du compostage nous apprend à revaloriser nos déficits, nos questions sans réponse, nos épreuves, comme on “revalorise” les déchets. Il y a là tout un stock à composter pour donner naissance à un autre regard sur nous-mêmes, croyants, sur notre foi, sur la Bible et les Évangiles. Eh oui, il y a un beau et grand composteur derrière tout cela. Un Dieu composteur qui utilise même nos pires débris, nos hommeries, nos péchés, y compris notre mort pour susciter et ressusciter en nous une vie nouvelle et un accès à sa vie éternelle. »
C’est dans ce terreau-là, qui n’est ni perfection, ni vertu, ni matière mais la structure même d’une vie en transformation, que le Christ désire nous rencontrer. Laissons-nous ensemencer par sa Parole pour que l’amour accueilli, qui promet 30, 60, 100 grains pour un, nous vivifie !
Prière finale et bénédiction
Notes
↑1 | Mgr Jacques Grand’Maison (1931-2016) sociologue, théologien, prêtre catholique, chercheur à l’Université de Montréal et écrivain canadien. |
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