Aujourd’hui, journée mondiale du migrant libre de choisir, migrer ou rester, thème essentiel de François à Marseille invitant à un choix civilisationnel et opposant « la culture de l’humanité et de la fraternité à la culture de l’indifférence, du chacun pour soi ». C’est avec tout le poids de la semaine, riche d’informations diverses et pas toutes réjouissantes, que nous vous proposons d’écouter les textes du jour qui invitent à la reconnaissance de la valeur intrinsèque de chaque être humain.
Entrée en prière
VIVALDI- Nisi Dominus, RV 608 : Cum Dederit
Accueil
Bienvenue à toutes et tous, à vous qui venez pour une première fois, ou habitués de notre célébration vidéo, habitants la région parisienne mais aussi de divers coins de France ou même d’Europe.
Nous venons de vivre une semaine particulièrement riche en événements les plus divers :
- Accueil d’un roi, visite d’un pape.
- Famine des Arméniens après l’intervention militaire dans le Haut Karabakh.
- Récompense par le CNRS de l’écologue Sandra Laborel pour son travail sur la protection de la biodiversité affirmant que “la nature peut faciliter la vie des humains.
- Autorisation prolongée pour l’utilisation du glyphosate, poison qui pourrait provoquer cancers ou altérations neurologiques et détruit la biodiversité.
- Élections pour le renouvellement partiel du sénat
- Grignotage de la protection du secret des sources.
- Et aujourd’hui, c’est la journée mondiale du migrant libre de choisir, migrer ou rester, thème essentiel de François à Marseille invitant à un choix civilisationnel et opposant « la culture de l’humanité et de la fraternité à la culture de l’indifférence, du chacun pour soi ».
C’est avec tout ce poids de la semaine que nous vous proposons d’écouter les textes du jour qui invitent à la reconnaissance de la valeur absolue de chaque être humain.
Entrons dans cette écoute, au nom du Père, du Fils et de l’Esprit
Marie-José D.
Une gerbe de récriminations
Sans cesse nous récriminons, nous nous plaignons de subir des injustices, des inégalités petites ou grandes, vraies ou imaginaires. Nous souffrons quand l’autre semble avantagé :
« Il a eu ce poste à ma place, alors qu’il n’a pas les compétences ; eh oui, il est bien obéissant au chef ! »
« Pourquoi quand on sert du vin, les verres des hommes sont plus remplis que celui des femmes ? »
« Sa part de gâteau est plus grosse que la mienne ! “
” Je suis la moins aimée dans ma famille ! “
” Je suis le plus diplômé dans ce service et le moins bien payé ! »
« Je crois rêver ! c’est quoi çà ? »
« J’ai sans doute plus travaillé que ces gens qui ont le temps de jouer sur leur téléphone portable ou qui parlent fort de choses inintéressantes, et je n’ai pourtant même pas de place assise dans le métro pour me reposer après une longue journée alors que je suis sans doute beaucoup plus fatigué qu’eux, que j’ai mal au dos et que je porte des soucis et des livres lourds »
« C’est lui qui a les félicitations et la reconnaissance alors que j’ai l’impression que c’est moi qui ai fait la proposition ! »
« Trop facile de dire que l’on n’a pas compris, que l’on n‘est pas doué ou trop lent pour laisser ainsi les autres faire tout le boulot! »
« Et c’est encore un homme qui prend la parole ! Et pourtant ! »
Isaïe nous invite à sortir de nos récriminations, de cette espèce de “théologie de la rétribution” en nous faisant entendre la voix du Seigneur : « mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins ».
Prêtons maintenant l’oreille au Prophète :
📖 Lecture du Livre d’Isaïe (55, 6-9)
Un Dieu tout autre, dont on ne sait rien, sauf qu’il est riche en pardon !
Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver ; invoquez-le, tant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, et l’homme perfide, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur qui lui montrera sa miséricorde, vers notre Dieu qui est riche en pardon. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins, – oracle du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées.
Méditation musicale
BACH – Suite pour violoncelle en sol majeur – BWV 1007 – IV : GIgue
📖 Évangile de Jésus-Christ selon Matthieu (20, 1-16)
Tous aimés, appelés et importants de la même façon aux yeux de Dieu
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin, afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : « Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste. » Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? » Ils lui répondirent : « Parce que personne ne nous a embauchés. » Il leur dit : « Allez à ma vigne, vous aussi. »
Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : « Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers. » Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : « Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur ! » Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : « Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ? »
C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers.
Résonances
Pour participer au royaume de Dieu, ce n’est pas comme dans la société !
Il suffit de décider d’être à l’embauche quand nous sommes prêts. Et nous serons honorés par le « Maître de la Vie » pour notre disponibilité. Honorés, reconnus, non pour la qualité ou la quantité de travail fourni, mais pour être venus. Le rendement et la plus-value ne sont pas du Royaume. Si nous remplissons les églises ou multiplions les baptêmes, si nous faisons de grandes œuvres, nous ne serons pas plus reconnus par le Maître.
Quand on relit l’Histoire, on voit que le mode opératoire de notre monde amène à des aberrations par rapport à la « Bonne Nouvelle » comme tuer pour propager la foi ou comme toutes les formes de pressions et coercitions sur la conscience de nos frères, si souvent pratiquées ou encore comme la théologie de la rétribution.
Non, le « Vivant », ne fonctionne pas comme nous qui sommes en mode « survie » pour nous défendre face à la dureté de la vie, face au manque d’amour et à la jalousie !
Qu’il est difficile de vivre totalement dans ce monde, tout en étant déjà dans le Royaume !
Mais, heureusement, le Christ nous a laissé son Esprit.
Michel M.
Quel est ce Dieu en qui nous croyons ?
Ses chemins ne sont pas les nôtres, sa façon de penser est radicalement différente de la nôtre, proclame Isaïe.
Et Jésus confirme ! vous avez entendu ?
Dieu, comme ce maître du domaine, bouleverse nos façons de voir habituelles et il y réussit bien ! A chaque fois que nous nous confrontons à cette parabole, à chaque fois cela à tendance à nous hérisser le poil, exactement comme pour les ouvriers de la première heure…
Entendons Jésus nous murmurer au cœur : Ce n’est pas ton travail qui te donne de la valeur, ce ne sont pas tes efforts qui comptent. Pour moi tu es important, tu as de la valeur infiniment, quels que soient tes “mérites”, comme on dit, et quel que soit où tu en es de ta vie.
Je t’aime sans condition et sans limite, et j’aime infiniment chacun autant que toi.
Ta seule responsabilité, et ta chance, c’est de m’entendre et d’accueillir mon invitation.
Jean-Luc L.
Alors, pour nous-mêmes, comment résonne dans ma vie cette phrase du maître du domaine ? « Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi ».
Partage
” Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi “
Matthieu 20,14
Comment cette phrase résonne-t-elle dans ma vie ?
Méditation musicale
La liste de mes envies : musique du film John Erik Kaada
Quelques échos du partage
- Le dernier venu, c’est justement le migrant… et beaucoup se disent : Ils viennent brouter mon herbe ! C’est notre égoïsme qui nous fait crier cela, à l’inverse des pensées du Seigneur, mais heureusement beaucoup les accueillent quand même ! Laissons émerger les pensées du Seigneur qui sommeillent en nous.
- Il n’est pas question de quantité, le Seigneur parle de son amour pour chacun…
- C’est comme cela aussi qu’on peut relire la parabole du Fils Prodigue… qualité et non quantité !
- Dieu fait ce qu’il veut et heureusement que ses pensées sont au-dessus de nos pensées, car parfois elles nous surprennent et nous font avancer.
- Cette phrase nous invite à réfléchir à ce qui est juste et bon… et pour Dieu et pour Jésus, ce n’est peut-être pas tout à fait sur le même plan que nous.
- Dans l’évangile de Jean (4 et 5) il est dit : “c’est l’heure… et c’est maintenant ! ” Que ce soit la première, la troisième ou la onzième heure, toutes les heures sont bonnes… bonnes pour faire le bien… C’est l’heure et c’est maintenant pour agir par rapport à se qui se passe en Méditerranée.
- Dieu aime tout le monde, c’est inimaginable ! Je ne peux me comparer à cela. Savoir que Dieu m’aime autant que le voisin, pour moi, c’est immense !
- Quand on a plusieurs enfants, l’amour n’a pas à se partager… il est multiplié !
- Nous n’avons aucun mérite, Dieu appelle tout le monde, même ceux qui ne sont pas dans l’axe ou qui marchent sur trois pattes. C’est la gratuité à laquelle nous appelle le Seigneur.
- Je trouve cette phrase réjouissante et apaisante. Nous sommes tous aimés et également précieux aux yeux de Dieu.
♫ Chant : Écoute la voix du Seigneur A 548
Écoute la voix du Seigneur
Prête l’oreille de ton cœur
Qui que tu sois ton Dieu t’appelle
Qui que tu sois, Il est ton père.
Toi qui aimes la vie, ô toi qui veux le bonheur
Réponds en fidèle ouvrier de sa très douce volonté
Réponds en fidèle ouvrier de l’évangile et de sa paix.
Écoute la voix du Seigneur
Prête l’oreille de ton cœur
Tu entendras que Dieu fait grâce
Tu entendras l’Esprit d’audace.
Écoute la voix du Seigneur
Prête l’oreille de ton cœur
Tu entendras crier les pauvres
Tu entendras gémir ce monde.
Psaume 144
Chaque jour, je te bénirai,
Je louerai ton nom toujours et à jamais.
Il est grand, le Seigneur, hautement loué ;
à sa grandeur, il n’est pas de limite.
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour ;
la bonté du Seigneur est pour tous,
sa tendresse, pour toutes ses œuvres.
Le Seigneur est juste en toutes ses voies,
fidèle en tout ce qu’il fait.
Il est proche de ceux qui l’invoquent,
de tous ceux qui l’invoquent en vérité.
Prière universelle
Quelles intentions de prière voulez-vous confier à la communauté pour qu’elle les porte ?
♫ Dieu ne peut que donner son amour, notre Dieu est tendresse.
La communauté a porté dans sa prière :
- Tous ceux qui se sont engagés dans SOS Méditerranée et qui reçoivent des menaces de mort ou sont agressés.
- Tous nos frères juifs pour qui commence, ce soir, Yom Kippour. Ce n’est pas si facile d’être juif aujourd’hui en France.
- Toutes les paroles de François, afin qu’elle ne tombent pas aux oubliettes de la Méditerranée, comme les migrants.
- François-Xavier, un frère en Oratoire qui est en train de vivre ses derniers jours.
- Tout le monde agricole, en ce temps de vendanges, en sachant qu’un agriculteur se suicide chaque jour !
- Tous ceux qui ne se sentent pas aimés ou mal-aimés
- Mgr Bustillo, évêque d’Ajaccio devenu cardinal un peu malgré lui, et qui garde simplicité et profondeur.
Notre Père
Bénédiction et envoi
à partir d’un extrait de la lettre de Paul aux Philippiens (1, 20c-24.27a)
Frères, |…] je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c’est bien cela le meilleur ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. Quant à vous, menez une vie digne de l’Évangile du Christ.
Menons donc une vie digne de l’évangile du Christ en prenant en considération les besoins de tous nos frères et sœurs rencontrés dans la semaine…; car, tous, nous sommes aimés infiniment de Dieu… Oui, c’est l’heure, … et c’est maintenant !
Bonne semaine ! Nous vous attendons à la préparation en Visio – pour la rencontre autour de la Parole du 1er octobre – qui aura lieu lundi 25 septembre à 19h (lien sur l’agenda du site)
