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Où en est la ferme de Niaganiao ?

Voici des nouvelles de la ferme collective de Niaganiao au Sénégal qui est dirigée par le collectif Le Baobab et soutenue par Saint-Merry Hors-les-Murs. Elle prend forme malgré les difficultés.

En 2021, François Corpet faisait à la communauté de Saint-Merry un legs que celle-ci décida de consacrer à trois initiatives de développement international, en mémoire de l’engagement régulier du donateur à cette cause. L’un des projets retenus était la création d’une ferme collective à Niaganiao, région sénégalaise où l’association « Le Baobab » s’investissait depuis plusieurs années.

Le projet

Association Le Baobab

Situé en pleine brousse, Niaganiao regroupe un grand nombre de villages totalisant une soixantaine de milliers d’habitants d’une grande pauvreté. Les jeunes manifestent un grand désir de s’impliquer dans l’activité économique et particulièrement l’agriculture. Mais le sol est aride. L’eau est rare. Surtout, manquent l’argent et des possibilités de formation. Faute de perspectives, ils sont tentés de migrer vers les villes ou l’Europe.

Le legs Corpet, associé à la détermination des partenaires locaux du Baobab, représentait une chance inespérée. L’idée était de créer une ferme, gérée collectivement, avec des productions diversifiées, en commençant par un poulailler dédié à la production d’œufs, aliment très déficitaire au Sénégal.

Tout était à imaginer : monter le projet, élaborer des comptes d’investissement et d’exploitation prévisionnels, trouver un terrain, le clôturer, creuser un premier puits, construire un bâtiment d’exploitation et un logis pour le gardien, recruter du personnel de confiance, acheter un premier contingent de poules pondeuses, élaborer un circuit de vente des œufs (environ 1.000 unités par jour).

construction du poulailler en 2022
le poulailler

Bien entendu, les mésaventures n’ont pas manqué : sécheresse exceptionnelle, utilisation abusive du puits par la population locale, épidémie affectant les gallinacées au Sénégal… Les prévisions de dépenses en ont été affectées, contraignant les adhérents du Baobab à chercher des ressources complémentaires.

Les réalisations

Premières plantations

Néanmoins, trois ans après la mort de François Corpet, le projet prend corps. Depuis deux mois, les premières ventes d’œufs sont intervenues ; une pépinière de citronniers et de manguiers est plantée ; des plantations d’arachides et d’aubergines sont prévues.

Les responsables du Baobab n’ignorent pas la fragilité de l’entreprise mais ils se réjouissent des premiers succès enregistrés grâce à la conjonction des interventions de Saint-Merry, des membres de l’association et des acteurs locaux.

Surtout, il faut louer l’extraordinaire engagement et l’admirable dévouement de Sagana Fall, partenaire sénégalais du Baobab, fonctionnaire de l’éducation nationale, que rien ne prédisposait à prendre les responsabilités de la création et de la gestion d’une ferme et qui les assume toutes au quotidien, bénévolement. C’est dans le soutien de ses amis français et les prières des membres de Saint-Merry que ce musulman convaincu assure trouver l’énergie et la ténacité qui ont jusqu’ici assuré la performance de la ferme.

Jean de Savigny

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