Nous sommes invités à partager nos coups de cœur de l’été à propos d’un livre, d’une exposition, d’une visite, d’un film, d’une rencontre…
Aujourd’hui, Christiane témoigne de rencontres inattendues dans un bus.
Comme il n’est plus possible de stationner dans nos quartiers, j’abandonne ma voiture électrique au profit des transports en commun, mais ce n’est pas si négatif que ça !
Ce jour-là, je prends le bus et de fait il est bondé. Je suis en très bonne forme physique malgré mes 76 ans et je reste debout sans peine mais une main se tend vers moi, une femme musulmane (foulard et djellaba) me laisse une place, plutôt une demi-place, pour partager son siège. Devant son insistance je m’assieds au milieu de sacs débordants de provisions. Je lance la conversation sur la nourriture et immédiatement elle enchaîne : l’augmentation du coût de la vie, du coût des énergies, et de fil en aiguille nous voilà devisant paisiblement : tout y passe et on termine en échangeant nos recettes de cuisine.
Vous me direz : « quel intérêt » ? Eh bien vous vous trompez ! Un homme s’approche, d’un certain âge, lui aussi musulman, et nous fixe, comme captivé par nos propos. À un arrêt ma partenaire descend et moi quelques arrêts plus loin ; l’homme me fixe toujours et quand je me lève il se précipite au-devant de moi, comme s’il voulait m’ouvrir la porte et j’entends un joyeux et discret « merci ».
Sur le trottoir, je m’interroge ? Mais oui ! mais c’est bien sûr… Dans un 14e arrondissement sous influence islamiste où il n’est plus permis de se serrer la main entre musulmans et infidèles, deux femmes (sans le savoir ?) ont bravé tous les interdits !
Décidément je devrais prendre plus souvent le bus !
Christiane G. B.




