L’archevêque de Paris, Mgr Ulrich, a demandé à une équipe diocésaine de produire un document synthétisant les données sociologiques et démographiques de la ville de Paris et d’émettre diverses hypothèses pour s’adapter à la situation actuelle. Il demande que les paroisses et les baptisé.e.s en prennent connaissance, réfléchissent et fassent part de leurs réactions.

Voici donc une synthèse de divers documents diocésains au sujet de cette Prospective pour les Paroisses de Paris à l’horizon 2035, à partir de la lettre pastorale 1 de l’archevêque de Paris, Mgr Ulrich, pour l’Avent 2025 et de sa dernière interview hebdomadaire sur RCF – Radio Notre-Dame 2.
« Il nous faut regarder lucidement les événements que nous traversons au regard de la Parole de Dieu qui nous rejoint quotidiennement, que nous apprenions à discerner le sens de ce que nous avons à faire et que nous le fassions en Église».
Même en sachant que la proportion des pratiquants par rapport aux Français est extrêmement faible, que la population parisienne diminue, que la fréquentation des églises diminue, que le nombre des prêtres diminue dans les dix années qui viennent, il ne faut pas avoir peur mais être lucide, nous recommande-t-il. Certes, il y a une remontée de catéchumènes et de confirmands, et donc peut-être verra-t-on une remontée des vocations, mais on ne la voit pas encore, et de toute façon, elle n’aura d’effet qu’au-delà de dix ans. Il faut donc nous mettre dans la disposition spirituelle de chercher ce que le Seigneur nous demande : quelle est notre mission, quelle est la place de l’Église dans le monde d’aujourd’hui ?
C’est pourquoi une équipe pilote a travaillé sur ces flux de populations et sur ce que l’on peut imaginer de ce qui va arriver dans Paris dans les dix années qui viennent. Au printemps dernier, des assemblées territoriales se sont réunies. Depuis mars 2025, c’est une équipe de douze personnes réunies autour de Mgr François Gonon, vicaire général, qui a recueilli les données sociologiques et démographiques de la ville de Paris.
L’Évangile n’est pas un livre de morale. Il propose une réaction dans une situation que tout le monde vit et regarde ; il ne cesse de remettre sur la route des gens qui étaient eux-mêmes bloqués par leur situation personnelle, par le regard des autres sur eux, par leur défaillance propre et par les événements qui les atteignent parfois de façon très douloureuse… De même pour les catholiques de Paris : certes les chrétiens sont devenus minoritaires et désormais mélangés dans une société pluraliste, multiethnique et pluriculturelle, mais n’est-ce pas l’Évangile qui peut nous faire cheminer aussi sur ces questions ?
En janvier 2026, chaque paroisse recevra donc un petit dossier qui comprend les conclusions générales de l’enquête, et les hypothèses qui ont été faites pour leur propre paroisse ou leur propre territoire.
Parfois on dit : « Mais vous avez déjà trouvé des solutions ! ». Non, ils ont émis un certain nombre d’hypothèses, paroisse par paroisse. On me dit : « vous amusez la galerie avec une consultation ! Pas du tout, je n’ai pas trouvé la solution… ce sont des hypothèses qui ont été émises… Ce que je souhaite actuellement c’est que, dans l’année qui vient, les paroisses sous la responsabilité de leur curé, se saisissent des propositions qui sont faites à titre d’hypothèses et que me reviennent à la fin de cette année pastorale donc l’été 2026, des réponses aux questions qui sont posées. »

Il est attendu qu’on réponde clairement, car c’est à partir de là que l’archevêque et son équipe envisageront les évolutions de l’organisation paroissiale à Paris.
Pour que les fidèles puissent précisément et concrètement réagir à ce document, chaque paroisse constituera une équipe de 6 personnes qui travailleront par secteur géographique.
Ils diront : ceci n’est pas possible chez nous ! ou bien ceci est très intéressant pour nous ! et ils feront des suggestions.
Et ce nous, précise l’archevêque de Paris, doit voir large : « de toute façon, je souhaite que, dans toutes les paroisses, on n’ignore pas ses voisins, parce que l’Église n’est jamais une communauté dans un coin qui ignore les autres églises … Une église est toujours une fraternité ; cela suppose que tout le monde met ses forces à la disposition des autres aussi. Donc, je souhaite plus de collaboration. »
Ce projet, PROSPECTIVE PAROISSES PARIS 2035 (3P 2035), est d’une ampleur considérable. Il était indispensable. Souhaitons que son réalisme soit vivifié d’un souffle fraternel et synodal.
5/12/2025
- Lettre pastorale pour l’Avent 2025 : “Un temps pour chercher ensemble : que Ta volonté soit faite » ↩︎
- Pour l’écouter : c’est ICI ↩︎






