Pour les amis de Jésus au matin de Pâques, il n’y a que deux évidences : il est mort,
le tombeau est ouvert. D’une certaine façon c’est ce que vit notre communauté : le centre pastoral n’a plus de mission du diocèse, alors que l’avenir reste ouvert.
Comme les femmes au tombeau, entendons les paroles de vie, le « n’ayez pas peur », l’annonce d’une espérance. Jésus est sorti du tombeau, à nous de sortir du passé pour faire du neuf.
À nous de pas remettre une pierre tombale sur l’espérance. « Sœur, frère, même si dans ton cœur tu as enseveli l’espérance, ne te rends pas : Dieu est plus grand. L’obscurité et la mort n’ont pas le dernier mot. Confiance, avec Dieu rien n’est perdu »[1].
La conquête de Pâques c’est le droit à l’espérance. Un droit collectif pour nous tous ensemble plutôt qu’un droit individuel, puisque la résurrection est d’abord le fruit d’une expérience pour les apôtres proches comme pour les quidam plus ou moins lointains que nous sommes et qu’étaient les pèlerins d’Emmaüs. Dans l’évangile, le mot « confiance » sort souvent de la bouche de Jésus. La confiance, personne ne peut se la donner, on ne peut que la donner à un autre ou la recevoir d’un autre. La confiance ne s’éprouve qu’ensemble, en relation les uns avec les autres.
« Il vous précède en Galilée » dit l’ange jardinier. Pour les apôtres, la Galilée c’est le lieu du souvenir des débuts, de leur première rencontre avec Jésus, de leur mise en route à sa suite.
Ne peut-on le comprendre aujourd’hui comme un appel à la refondation de notre communauté meurtrie ? Et puis la Galilée c’est le carrefour des nations, le lieu le plus distant du temple. « Qu’est-ce que cela nous dit ? Que l’annonce de l’espérance ne doit pas être confinée dans nos enceintes sacrées, mais doit être portée à tous »[2].
Jacques Debouverie
[1]Pape François 11 avril 2020
[2]Ibid.