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Dimanche 6 juin 2021. « Il prit du pain, le leur donna »

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Comment rendrai-je au Seigneur
tout le bien qu’il m’a fait ?
J’élèverai la coupe du salut,
j’invoquerai le nom du Seigneur.

psaume 115

Entrée en prière : Symphonie pour les soupers du Roy

Faire mémoire

Il prit le pain, et il le leur donna. Il prit le vin, et ils en  burent tous. Ce n’est pas comme si on les connaissait pas par cœur, ces deux phrases. Et pourtant, c’est l’objet de l’Évangile d’aujourd’hui. Dans un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ce dimanche était celui de la Fête-Dieu. Et donc, bienvenue à tous pour échanger sur cette question au cœur de la religion chrétienne : où est le corps du Christ dans l’eucharistie, pour chacun de nous ?
Nous avons retenu le texte de l’Exode, même s’il est un peu gore, et celui de l’Évangile, pour guider notre partage de la parole aujourd’hui. Car, dans ce temps du repas, du partage du pain et du vin, se noue le passage de l’Alliance ancienne à l’Alliance nouvelle ; se fait mémoire, le don plutôt que le sacrifice ; se manifeste, le partage avec tous, sans exclusion. Et de cela, nous pouvons, littéralement, faire eucharistie, rendre grâce.
À quoi disons-nous « Amen », lorsque nous communions au pain et au vin ? Au corps du Christ ?
À un signe, comme le dit Jesús Asurmendi ?
À un grand saut dans le temps pour nous relier à ce qui s’est passé ce jour-là, à ce moment-là, comme le disait Joseph Pierron ?
Prenons le temps, ensemble, et avec Lui sans doute, de nous poser ces questions.
Puisque quand deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu de nous, redisons :
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

Valérie

Dieric Bouts, Triptyque de la Cène, 1464-1468, détail, Louvain, église Saint-Pierre, Louvain

Livre de l’Exode (Ex 24, 3-8)

En ces jours-là, Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes ses ordonnances. Tout le peuple répondit d’une seule voix : « Toutes ces paroles que le Seigneur a dites, nous les mettrons en pratique. » Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur. Il se leva de bon matin et il bâtit un autel au pied de la montagne, et il dressa douze pierres pour les douze tribus d’Israël. Puis il chargea quelques jeunes garçons parmi les fils d’Israël d’offrir des holocaustes, et d’immoler au Seigneur des taureaux en sacrifice de paix. Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des coupes ; puis il aspergea l’autel avec le reste du sang. Il prit le livre de l’Alliance et en fit la lecture au peuple. Celui-ci répondit : « Tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique, nous y obéirons. » Moïse prit le sang, en aspergea le peuple, et dit : « Voici le sang de l’Alliance que, sur la base de toutes ces paroles, le Seigneur a conclue avec vous. »

Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc (Mc 14, 12-16.22-26)

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent : « Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? » Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque. Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit : « Prenez, ceci est mon corps. » Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. » Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers. 

Fra Angelico, La communion des apôtres, vers 1395, basilique San Marco, Florence

Méditation : Ecce panis angelorum

Dieu sauveur, Dieu libérateur

Oui les textes du jour demandent un effort, un effort « anthropologique », un effort spirituel, vers une mémoire incarnée. L’Exode est le livre où Dieu se révèle comme Dieu sauveur, Dieu libérateur dans la vérité la plus essentielle : libération de l’esclavage. Tout de suite se pose le problème de la compréhension et de la mémoire du don de Dieu : comment le recevoir, le « porter » et aussi comment le transmettre, à la fois comme don et comme question aux générations futures ? L’évangile nous montre Jésus répondant personnellement à cet impératif de faire mémoire de la Pâque, de la libération de l’esclavage, de la sortie d’Égypte. Dans le même temps, il se prépare, dans sa conscience de prophète, au don ultime de lui-même pour la multitude. Il a ce souci de nous transmettre le rituel, le mémorial de ce don total et de la question vivante et brûlante qu’il entraîne en chacun de nous, grain unique et précieux de la multitude. De quoi Dieu nous sauve-t-il, nous libère-t-il par son Fils ? Est-ce de la mort, ou de nos actes et de nos pensées de mort ? 

Marianne

Un rituel de vie

À la lecture des textes de ce jour, je m’interroge sur la place du sacrifice dans la relation à Dieu. L’histoire nous apprend que longtemps les hommes ont cru s’attirer les faveurs de leurs divinités en sacrifiant d’autres hommes. Avec Abraham, nous avons compris que ce n’était pas le souhait de Dieu. Premier déplacement. Les hommes n’ont pas pour autant abandonné la recherche de victimes expiatoires, les taureaux – beaucoup – du texte de l’Exode, l’agneau pour la Pâque. Mais lors du dernier soir, en plein milieu du repas (cela a -t-il un sens?), Jésus opère un autre déplacement en abolissant tous les sacrifices. Il substitue le pain à la chair et le vin au sang. En s’identifiant aux victimes il devient l’ultime victime et remplace l’immolation par le partage. Il nous fait passer d’un rituel de mort à un rituel de vie. Désormais ensemble nous sommes appelés à porter sa parole ; à faire littéralement corps en partageant le pain et le vin.

Jean-Marie

Où est le corps du Christ
pour chacun de nous
dans l’Eucharistie ?

Bénis le pain B13-02 (paroles A. Cabantous, musique : L. Boldrini)

♫ Bénis le pain, Seigneur, labeur et joie des hommes
Bénis le pain, la manne du royaume
Bénis le pain, Seigneur, signe de ta mémoire
Bénis le pain, alliance en notre histoire

PHoto DDP on Unsplash

Le pain des hommes est pain de Dieu
Fruit d’une moisson sans rivage
Le pain de l’homme est corps de Dieu
Lorsque c’est lui qui fait partage

Le pain des hommes est pain de Dieu
Quand il apaise nos disettes
Le pain de l’homme est corps de Dieu
En se donnant pour notre fête

Le pain des hommes est pain de Dieu
Puisque Jésus l’offre à sa table
Le pain des hommes est corps de Dieu
Depuis qu’il sanctifie la Pâque

Prière comme une préface

Seigneur nous voudrions maintenant prendre un moment pour te remercier.
Merci pour la présence de Jésus réalisée quand deux ou trois, ou davantage bien sûr, nous partageons sa parole.
Merci pour sa présence au travers des siècles quand il nous invite à prendre le pain, à prendre le vin, comme son corps et son sang, comme sa vie toute entière donnée. Merci de nous permettre ainsi de rejoindre et de rendre présent ce moment unique vécu par les Apôtres, ce temps où il va entrer dans des journées de souffrance et de mort ouvrant sur sa résurrection.
Merci Seigneur pour ces passerelles sensibles et palpables que tu mets entre Jésus, ton fils, et nous-mêmes par-delà les distances de lieu et de temps.
Merci Seigneur de manifester ainsi la vérité de la parole de Jésus : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».
Oui, Merci Seigneur !

Jean-Luc

Intentions de prière partagées

Que ta volonté soit faite, Seigneur des temps nouveaux et que ton royaume vienne au milieu de nous

Notre Père

♫ Par ton corps offert, nous avons part au même pain
Par ce pain rompu nous formons le même corps

Photo Rob Curran on Unsplash
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