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Dimanche 11 juillet 2021. « Va, tu seras prophète »

    

Entrée en prière

Musique : Ennio Morricone, On Earth As It Is in Heaven, bande son du film Mission de Roland Joffé (1986)

Accueil

Bonjour à vous tous réunis aujourd’hui pour une nouvelle rencontre de la parole devant nos écrans. 
Bienvenue à ceux qui nous rejoignent pour la première fois ou la deuxième fois.
C’est la dernière fois que notre rencontre débute à 11 h 15 puisque les prochains dimanche, nous commencerons à 11 h.
Notez-le bien !

Patricia M.

« VA, TU SERAS PROPHÈTE »

Amos 7,15

Cette phrase du prophète Amos a retenu notre attention et a soulevé quelques questions. 
Qui peut être prophète ? Un simple bouvier, nous dit Amos.
Qui l’envoie en mission ? Pour annoncer quoi, pour parler de qui ?
L’annonce faite par le prophète est-elle réservée à certains ou s’adresse-t-elle à tous les hommes ? Comment lire la lettre de Paul ?
Après toutes ces questions, nous pouvons commencer notre rencontre autour de la parole et en présence de Jésus qui nous a dit : « Quand deux ou trois personnes sont réunies en mon nom je suis au milieu d’elles ».
Ensemble faisons le signe de croix : Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit 
Le psaume d’aujourd’hui est une synthèse de ce que Dieu  propose à l’Homme : justice et paix, amour et vérité. Que l’Homme soit croyant ou non, il peut entendre cet appel au fond de son cœur, et s’il y répond en agissant, le Psaume dit comment sera notre Terre à tous :

Marguerite C.R.

Psaume 84

J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ?
Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple et ses fidèles.
Son salut est proche de ceux qui le craignent,
et la gloire habitera notre terre.

Amour et vérité se rencontrent,
justice et paix s’embrassent ;
la vérité germera de la terre
et du ciel se penchera la justice.

Le Seigneur donnera ses bienfaits,
et notre terre donnera son fruit.
La justice marchera devant lui, 
et ses pas traceront le chemin.

Pommier
J. Idoux, Pommier, collection privée

Méditation en musique

Musique : Hildegard von Bingen, Pastor animarum, Oxford Camerata, 1995

Commentaire

Des frères et sœurs d’Israël rappelaient Dieu à leur communauté. On les appelait en hébreu, des « nabis ». Cela vient d’un terme babylonien plus ancien encore car dans le bassin méditerranéen, lorsqu’une personne jugée inspirée se mettait à parler, des tiers qui l’écoutaient (c’était parfois une profession rituelle) devaient traduire sa parole souvent incompréhensible au premier abord, et l’interpréter pour faire comprendre la volonté du dieu. En grec, cela se dit prophèmi. Nabi a donc été traduit dans le grec de la Septante par prophètès. Le prophète est donc dans la Bible celui qui fait comprendre la parole de Dieu et parle à sa place. La notion d’annoncer le futur ou de deviner est une évolution tardive du sens qui a conduit à d’autres contresens.
Le texte qui va suivre évoque d’abord un prêtre de Béthel, Amazias. 
Nous sommes dans les années 780, soit 250 ans environ ou plus après David : Israël était coupé en deux royaumes. Dans le Royaume du Nord ou de Juda, dans le temple de Béthel, on vénérait des dieux semblables à Astarté ou Baal ; les dons faits aux dieux faisaient vivre somptueusement la caste souvent héréditaire des Prêtres ; ils entretenaient des rapports étroits avec un pouvoir royal injuste : les deux systèmes concouraient à opprimer les petites gens de l’Israël du Nord.
Amos, un des plus anciens personnages appelé « prophètes », transmettait alors à tous l’appel de Dieu. Au nom de ce Dieu, il a d’abord fulminé contre les ennemis d’Israël et il a été approuvé par le Roi et ses prêtres de Béthel, mais ensuite il s’en est pris, au nom de ce même message, contre les abus du Roi de Juda lui-même : d’où une réaction furieuse d’Amazias, prêtre de Béthel. Il traite d’abord Amos de «voyant » puis intime à ce « prophète » de ne plus perturber le système… 

Marguerite C. R.

Première lecture (Am 7, 12-15)

Le prophète Amos, Iconostase du Monastère de Kizhi (Russie), XVIIIe siècle
Le prophète Amos, Iconostase du Monastère de Kizhi (Russie), XVIIIe siècle

En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t’en d’ici, fuis au pays de Juda ; c’est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c’est un sanctuaire royal, un temple du royaume. » Amos répondit à Amazias : « Je n’étais pas prophète ni fils de prophète ; j’étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m’a saisi quand j’étais derrière le troupeau, et c’est lui qui m’a dit : ‘Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël’ ».

Résonance

Le texte d’Amos ne nous a pas parlé spontanément. J’avoue même une certaine réticence pour ce rôle de prophète, harangueur et donneur de leçons. Pour une fois, c’est le rapprochement avec le psaume qui m’a rendu ce texte audible : c’est bien ce Dieu d’Amour et de Vérité, de Justice et de Paix, qui est le Dieu d’Amos. Alors je me suis faite plus attentive, et je l’ai imaginé prenant soin de ses bœufs, de son troupeau, des figuiers et de la végétation alentour. Je l’ai imaginé humble et droit, gardant dans son cœur les paroles de ce Dieu et les mettant en pratique.
C’est cela qui lui a donné la force de s’opposer au roi et au prêtre par la parole, de s’opposer à cette tendance combien humaine à amasser richesses et pouvoir au profit de quelques-uns et au mépris des pauvres.
Alors prenons, nous aussi, soin de la terre, des animaux, des plantes, mais surtout de la parole de Dieu pour cultiver amour, vérité, justice et paix avec humilité et constance.

Marianne G.

Méditation en  musique

Musique : Massenet, Duo en D major, Jörg Bauman & Klaus Stoll, Apex, 2007

Deuxième lecture (Ep 1,3-14) 

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit, au ciel, dans le Christ.  Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l’amour. 
Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ.

Résonance

J’ai été frappée par cette phrase de Paul :
« Il nous a choisis dans le Christ avant la fondation du monde pour que nous soyons saints… dans l’amour »
Je crois profondément que tout homme est appelé à l’amour de toute éternité. La nature profonde de l’homme c’est d’aimer et d’être aimé. C’est cela notre destinée, et nous sommes prédestinés à découvrir cela en nous et à le partager avec tous nos frères en humanité. 
La lettre de Paul s’adresse à tous les hommes de tous temps et de tous lieux. Le Christ est venu pour nous le révéler. C’est cela la bonne parole et « l’inouï de l’évangile », comme le dit si bien Dominique Collin.

Patricia M.

Méditation musicale

Musique : Mozart, Requiem en D minor K 626, Amen, The Academy of Ancient Music, Decca, 1984

Partage. Comment découvrir et faire découvrir l’appel à l’amour ?

Chant : Appelés par le Christ 

Paroles et Musique : Maurice Roger

Sonenn, « Appelés par le Christ », L’ Évangile selon Saint-Rock, 2016 

Fra' Angelico-le-sermon sur la montagne-fresque-San-Marco-Florence-1438-40 env
Fra’ Angelico, Le sermon sur la montagne, fresque, 1438-1440, Couvent San Marco, Florence

Appelés par le Christ à semer l’espérance
Faire entendre sa voix aux hommes d’aujourd’hui
Envoyés par le Christ aux chemins de l’Alliance
Devenons ses témoins, prophètes de la vie.

Avec tous les prophètes, tous les chercheurs de Dieu
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps
Artisans de justice en tout temps, en tout lieu,
Messagers de l’Evangile, fais de nous ton Corps

Ta parole illumine, elle éclaire nos pas,
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps
Avec elle on chemine, force dans nos combats
Messagers de l’Evangile, fais de nous ton Corps.

Pour bâtir ton royaume, envoie tes ouvriers,
Serviteurs de ta Parole, nous sommes ton Corps
Pour dire à tous nos frères l’Evangile de paix
Messagers de l’Evangile, fais de nous ton Corps.

Évangile (Mc 6,7-13) 

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient. 

Domenico Ghirlandaio, Appel des apôtres, Chapelle Sixtine, vatican
Domenico Ghirlandaio, Vocation des apôtres, Chapelle Sixtine, Vatican

Intentions de prière partagées

Refrain :   Dieu de tendresse

« Dieu de tendresse », tiré de Le regard de Dieu (Chants du répertoire de Saint-Merry, par Ensemble vocal Hilarium, 2017.

Notre Père

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